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Elle m’a planté là face aux Alpes
Pensez-vous que les oiseaux s’échappent
Ou bien que mon sourire les charme
Une idée me vient en ma verte campagne
Vos plantations n’en feront pas un drame
Attirer les volatiles et chanter des sérénadesNul légume ne sera insensible à cet hommage
Tout corbeau, même le plus vil entonnera ramageAlors racines et plumages feront bon ménage
Inutile de vouloir effrayer, je préfère le partage
La joie règnera dans les jardins de France et de Navarre.
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Ensoleillé, clair et pur, Avril de jolies fleurs présume
Naissent en terre fécondée les balbutiements de bulbes
Ausone danse réveillant le doux parfum des aromatiques
Vaincue, l’âpreté de la froideur ne resserre plus les semis
Réchauffée, la terre ravive ses plus beaux souvenirs
Il a fallu d’un rien, juste quelques rayons d’or euphoriques
L’hiver s’en est allé, la saison nouvelle muscle les transis
Nuages affolés se sauvent dans un vrombissement, s’agitent
Et tombe la pluie, inlassable chassant les lièvres dans leurs gîtes
Tout pousse et tout repousse, les manches se retroussent
Eh oh, et oh, je m’en vais au jardin débroussailler les pousses
Déjà passion d’Avril, la pêche abondante incite à la blague
Et nargue les pêcheurs bredouilles « ah ! poisson d’Avril tarde »
Coquine lune rousse ! un vent froid se lève et me glace
Oh, mes bras dénudés cherchent désespérément lainage
Une fois pour toutes, ne peut-on pas déplacer cet astre fatal ?
Viens cocooner sous ma serre, tu y verras des plants peu banals
Ruses en germination font clin d’œil aux virulents orages
En cette saison, le langage des fleurs peut bien provoquer mariage
Pas de doute, Avril a son charme, ses senteurs et ses surprises
Alliant le rose des arbres florissants à un ciel parfois gris
Sérénité et sentiments bourgeonnent, Avril chouchoute la vie
Doux mois chaud et froid, sucré/salé, j’aime tes facettes
Un coup nu-pieds, un coup bottée et que dire de la gadoue
Nantie de nobles vertus. Prendre plaisir à patauger somme toute
Flirter avec les boutons d’or, voir les bourgeons s’éclater
Irriguer grâce au petit ru chantant déjà bordé de violettes
Labourer fièrement, avec sa pelle et son râteau jouer.
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La foire à l’âne est en pleine effervescence
Au pays des rênes, Lulu l’ânon cherche Hortense
Nul doute, il l’admire, elle est resplendissante
Il sait qu’elle a mis bât, qu’aujourd’hui c’est Byzance
En parler à son maître, oui ! Il veut faire bombance
Rire avec les enfants, rutiler avec une lanière tendanceEn cuir véritable et sertie de clignotants fluorescents
Docilement, il fait les yeux doux à son conducteurEt joue les bellâtres, se frottant à lui avec ardeur
L’ânier quelque peu effaré : « arrête tes âneries l’âne »
Avec tes simagrées, tu commences à me faire braire
Note qu’un harnachement doré ne fera pas de toi une affaire
Idiot mon maître, bougre d’âne ! J’aspirais juste à plaire
Envier n’attire que stupidités, pauvre baudet et prône la haine
Rien n’empêchera plus le qu’en dira-t-on de se taire.
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