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Cédric, né dans la rue, a été placé en foyer d’accueil dès sa plus tendre enfance. Non seulement il a été séparé de ses parents mais il est privé de sa liberté. Plus il grandit et moins il supporte cet internement. Ne sachant plus à quel saint se vouer, il s’adresse directement à Dieu. Il prie, il supplie :
- Mon Dieu, sortez-moi de cet enfer, emmenez-moi loin d’ici par pitié.
Nous sommes un 24 décembre, il fait déjà nuit. Il prépare son baluchon :
- C’est décidé, je me sauve. Je vais aller voir le père Noël au supermarché, peut-être qu’il me donnera quelques papillotes. Cette nuit, il doit y avoir un miracle.
Dans le même temps, une vieille dame décide elle aussi, de se faire plaisir en cette nuit magique. Elle s’esquive de la maison de retraite, n’ayant qu’une idée en tête : aller s’acheter des chocolats à la liqueur au supermarché. Il y a bien longtemps qu’elle n’a pas eu un peu de douceur dans sa vie.
Rayon gourmandises : Cédric ayant encore quelques traces de sucreries au bord des lèvres, cherche des gâteaux, quelque chose qui tienne au corps car il n’envisage pas une seconde de retourner dans sa prison dorée. Sous les yeux effarés autant qu’amusés de la vieille dame, il chaparde des nonettes et les glisse discrètement sous son blouson.
- Euh… Bon ! Elle m’a vu, ça c’est certain. Je vais marcher à ses côtés, passer à la caisse avec elle, comme ça elle ne dira rien.
Il lui jette un regard si émouvant qu’elle répond par un sourire qui lui fait chaud au cœur. Il y a bien longtemps qu’il n’a pas eu, lui aussi, un peu de douceur dans sa vie.
Arrivés devant la caissière un peu surprise de voir ce couple étrangement dépareillé, il colle sa bienfaitrice qui garde le secret puis il la suit. Elle presse le pas, elle n’est pas rassurée :
- Et s’il me volait mon sac ? Pourquoi m’accompagne-t-il ?
Elle serre précieusement contre sa poitrine sa jolie boîte de chocolats ainsi que sa bourse.
- Ouf ! Me voici arrivée.
La porte vitrée de la maison de retraite se referme derrière elle, elle se sent en sécurité mais n’arrive pas à détacher son regard de ce petit bonhomme resté dans le froid. Lui, continue à mâchouiller ses nonettes, il n’est pas du tout inquiet et même se lèche les doigts, cependant ses yeux en disent long.
- Je ne peux tout de même pas l’inviter à entrer, l’infirmière va bientôt me porter mes médicaments. Que faire pour ce petit ?
Une pulsion la saisit, un élan du cœur. Elle sent bien qu’il n’est pas dangereux. Sans même y réfléchir, la voici dehors à nouveau. Elle lui tend la main et sans piper mot, l’entraîne dans les allées bien vertes et enneigées, à peine éclairées par un clair de lune inspirant le vagabondage des âmes. La gare se situe au bout du chemin, ils prennent place sur un banc, main dans la main et chacun y va de ses pensées. La vieille dame se revoit avec nostalgie à cette époque savoureuse où elle se promenait avec sa petite fille. Cédric se demande bien que sont devenus ses parents :
- Peut-être sont-ils là, au bout du quai embrumé ?
La vieille dame s’assoupit, réconfortée par ce petit ange qui se blottit sur son épaule. Morphée vient les chercher pour un tendre voyage qui les mènera au bout de la nuit.
Le jour se lève, Cédric tente de réchauffer la main de la dame. Elle est gelée et pourtant elle sourit toujours dans son sommeil, elle semble heureuse.
- Il faut que je lui trouve une couverture.
Oubliant qu’il est en fuite, il se précipite vers le chef de gare qui ne peut que constater le décès.
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Trop fort ! C’est où ça Saou, dites-moi où
C’est le bout du bout du monde, un trou
Un joli trou Mesdames, de très bon goût
Ça bouge bien au chemin des galets rouges
Où les ateliers d’art content et font mouche
Je flâne dans la médiévale rue de l’Oume
Place des Cagnards, Mozart joue en boucle
Café sous les platanes : j’ôte mes babouches
M’imprégnant des dessous charmeurs de Saou
Du haut de la Poupoune, juchée sur une souche
Je savoure ma première truffe en fine bouche
Les Trois Becs sont de la dentelle aigre-douce
Les roches semblent cousues-main. Ami de route
Si l’on te parle un jour d’un paradis nommé Saou
Viens te ressourcer, viens t’y griser tout ton soûl.
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Hep Taxi ! J’ai trois courges à faire trimbaler
La citrouille, la courgette et la sainte nunuche
Non, ce ne sont pas les trois Grâces en beauté
Méfiez-vous, elles prient pour que l’on trébuche
Saint Pierre a précieusement confisqué les clefs
On les fera crépiter directement sur une bûche
Dites donc Taxi, vous n’avancez pas très vite
C’est que je suis bien trop lourdement chargé
Ce n’est pas tant la forme mais le fond perfide
Ça pèse une tonne tous ces ragots injustifiés
J’ai beau avoir le dos large, il y a des limites
Corne de bouc, je vais devenir chèvre ou bélier
Calmez-vous Taxi, nous allons toutes les égrener
Leur faire cracher ces vilénies, une fois pour de bon
Foi de pâtisson, nous ne pâtirons plus, c’est assez
Il ne faut pas nous prendre pour des potirons
Citrouille déchue, courgette abêtie, nunuche paumée
Telle est la triste fin de complots de cornichons.
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Se faire payer d’avance
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Autrefois le bourreau percevait, en vertu du droit de havage — ce droit consistait à prendre dans les marchés autant de grains ou de denrées que la main peut en contenir...
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