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J’ai musardé via les viols
Petites ruelles provençales
Où jadis Du Guesclin foula le sol
J’allais de fontaines en fontaines
Buvant le nectar de la Glandasse
Puis j’ai trempé mes pieds dans le Bez
Roulant ses galets au massif du Diois
C’était jour de fête à la vigne
La Fanfare à Ginette déambulait
Sur la placette fusaient les rires
Tandis que gaîment tintait le clocher
Une artiste tirait le portrait
Les galeries nous accueillaient
En des lieux typiquement voutés
Les façades peintes murmuraient.
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Au début était la plage « Beau rivage » à Nice. Adeline et ses sœurs accompagnées de Mamette, la grand-mère maternelle, descendaient les quelques marches menant sur les galets puis, reposées et sereines, rentraient à la maison longeant la promenade des Anglais avec au passage quelques Corsos fleuris lors du fameux carnaval. Le paysage se substituait à la discussion. Elles traversaient le grand parc, admiraient les fleurs et terminaient par la rue Masséna où les pissaladières les mettaient en appétit. Adeline se souvient encore des bons petits plats préparés avec amour, des tomates joliment présentées sur un lit d’oignons, des gratins dont le fumet traversait incognito le couloir menant à sa chambre. Elle aimait beaucoup les persiennes vertes qu’elle jouait à entrouvrir, passant son temps à espionner la rue si animée. De temps en temps, elle pianotait quelques gammes dans le salon et était toujours étonnée par la petite dame indochinoise que Mamette logeait. Elle ne vivait que par les vertus du chou, autant pour se soigner que pour s’alimenter. A Nice, c’était aussi le marché aux fleurs et le mimosa qui embaumait toute la ville. Et puis le fauteuil du grand-père, sage comme une image. Un peu moins sage, une de ses sœurs faisait des expériences à la mer, jetant une de ses chaussures en plastique pour voir si elle flottait. S’ensuivait une chasse à la chaussure, lunettes sur le nez, tuba et palmes. Mamette n’était pas au bout de ses frayeurs ! Toujours inventive, la sœurette feignait une noyade, laissant juste apparaître une main hors des vagues, histoire de voir si un prince charmant allait la sauver.
Les vacances avec Mamette se passaient aussi à Sahorre, petit village des Pyrénées orientales. Adeline y avait ses copains et traquait la truite dans le torrent en contrebas de la grande maison. Parfois, ils allaient à la piscine de Vernet-Les-Bains, à pieds par la route. Avec une de ses sœurs, elle faisait de grandes virées dans la montagne et un oncle les montait en jeep au sommet du Canigou. Il y avait aussi la cueillette des pommes et la couleuvre près du torrent. Plus près que la piscine, il y avait la « pierre plate » où il faisait bon se faire bronzer et pour les plus courageux, piquer un plongeon. Adeline prenait des cours de piano chez une voisine de Mamette et elle apprit même à faire du crochet, ce qui lui plaisait bien plus que le point de riz : un point à l’endroit, un point à l’envers… Le seul point qui l’intéressait était le point de rendez-vous avec son amoureux, à la salle des fêtes. Un autre de ses souvenirs d’enfant était d’aller chercher le lait frais à la ferme : plaisirs du soir. Adeline et ses sœurs allaient nanties de pots de zinc chercher le bon lait cru fermier, faisant tournoyer à tout berzingue les bidons dont l’anse en bois pivotait. Jamais au grand jamais, elles ne perdirent une goutte : elles étaient devenues expertes à faire tourner le lait sans le faire cailler. Sur la place du village, Maurice forgeait tandis que les boulistes discutaient le point près du lavoir. C’est là qu’Adeline apprit à danser la sardane. Le retour sur Paris se faisait en Micheline jusqu’à la gare de Perpignan puis en train Corail : neuf heures de train à l’époque ! Dans les bagages, il y avait bien sûr les fameuses oreillettes achetées chez le meilleur boulanger de Vernet-les-Bains mais ce qui ravissait le plus ses papilles était les câpres qu’elle ramassait directement sur les câpriers ornant le bas de l’escalier de la maison familiale et qu’elle mangeait crues, directement du producteur au consommateur. C’était son plus grand régal dans les Pyrénées orientales. La vie est faite de plaisirs simples…
Adeline avait beaucoup de chance car ses petites et grandes vacances se passaient non seulement à Nice et à Sahorre mais également à Castelnaudary dans l’Aude, chez sa grand-mère paternelle. Le lac de Saint Ferréol n’a plus de secrets pour elle et le canal du midi berçait ses doux rêves. Le top du top était la tartine miellée du matin au son de la radio locale. Par grand vent, elle entendait le train siffler dans la vallée. Pour l’arrivée des petites, Jeanne la gouvernante de tante Angèle, mijotait un cassoulet à la graisse d’oie : trois jours et trois nuits au four. Un délice qu’Adeline n’a plus jamais retrouvé. C’était une recette transmise de génération en génération. Pendant que le cassoulet se faisait dorer le haricot, Adeline jouait avec la grosse tortue dans le jardin et taquinait les poissons rouges du bassin. Tante Angèle restait des journées entières dans son fauteuil près de la fenêtre où un magnifique vitrail prenait les variations de la luminosité. Le reste de son temps, Adeline faisait les pires bêtises avec sa cousine : elles tentaient de garder l’équilibre sur un mur bardé de tessons de bouteilles et sautaient de toits en toits sur les poulaillers jusqu’au jour où, à force de faire l’œuf, elles se retrouvèrent sur la paille, un toit ayant cédé. Elles avaient bien d’autres cordes à leur arc et inspirées par les journées vol à voile de leurs pères respectifs dans la montagne noire, elles se fabriquèrent des parachutes avec des draps et se lançaient hardiment du haut des monticules entre les maisons car la rue était en grande pente. Beaux exploits mais les parachutes n’avaient pas le temps de s’ouvrir sur le mètre cinquante de dénivelé. Adeline aimait aussi profiter de moments privilégiés avec sa grand-mère : elle l’accompagnait souvent au marché où elle revendait son élevage de poussins. Dans le jardin privé de Rose, la grand-mère, il y avait aussi des pigeons voyageurs et des lapins près du figuier. Tous les dimanches, c’était pigeon aux petits pois… Pour le retour, les sacs étaient chargés comme à l’accoutumée, de produits régionaux dont le superbe saucisson d’âne et les saucisses de foie sans oublier le boudin à manger froid en entrée. Dans la famille d’Adeline, on aime les bonnes choses.
L’hiver, la maman d’Adeline prenait une location à Méribel-les-Allues en Savoie et c’est pas peu fière qu’Adeline passa ses trois étoiles et son chamois. Le ski, elle aimait bien mais elle déteste avoir froid. Pour la petite anecdote, son père lui avait appris que le dahu a les pattes plus courtes à l’avant qu’à l’arrière afin de mieux se cramponner à la montagne. Son père était un sacré farceur ! Adeline y crut fortement jusqu’au jour où lors d’un jeu dans un centre de vacances, elle ressortit cette boutade… Eclat de rire général ! Elle comprit enfin la blague.
Une seule fois, la maman d’Adeline décida de l’envoyer en colonie de vacances dans un centre privé de haute montagne avec sa petite sœur. Elle avait certainement ses raisons mais quelle erreur ! Adeline craint la société et ne supporte pas la vie de groupe. Elle n’a d’ailleurs pas du tout l’esprit d’équipe. Petite, elle était plutôt renfermée et timide. Ce n’était pas la colo du prolo, non, c’était un centre pour gosses de riches et Adeline ne supporta pas du tout d’être au milieu de cette faune. Elle se montra tellement désagréable que la directrice du centre dû demander à sa maman de la retirer de ce séjour. Feignant un après-midi d’être malade, Adeline était restée dans sa chambre - c’était une colo où les enfants étaient maximum deux par chambre - située juste en face de celle de la directrice. Comme elle s’ennuyait un peu, elle jouait avec le bouton pressoir de la lampe du plafond (c’était une vieille demeure avec des plafonds de quatre mètres de haut et une ficelle pour allumer le lustre) et comme le seul code en morse qu’elle connaissait pour l’avoir appris lors de ses stages de scout toujours prêt, était le --- __ __ __ --- (comprenez SOS), la directrice pensa qu’elle faisait un malaise et accouru, toutes vapeurs dehors. Adeline se fit un peu enguirlander, si vous voyez ce que je veux dire !
La maman d’Adeline innovait sans cesse et embarqua les enfants et Mamette pour un long séjour en Espagne. Quelle joyeuse route ! Euh… Comment dit-on déjà ? Ah oui : comment fait-on entrer quatre éléphants dans une 2CV ? Eh bien, on fait comme la maman d’Adeline : Mamette à l’avant, les filles à l’arrière, les bagages là où on peut et roule la deudeuche. Mamette, toujours très pieuse, était enchantée par les ornements religieux tout au long de la route du côté de Gijón : « Oh ! Regarde cette jolie croix sur le pont »… Et hop, la deudeuche faillit rater le virage...
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Voilà ! c'est le 15ème épisode de mon livre "Adeline" qui sortira sous peu. Il me reste juste à finaliser et imprimer. Je pense être prête en septembre. J'espère que la vie d'Adeline vous captivera autant que j'ai eu plaisir à l'écrire et à la partager avec vous... Merci pour votre fidélité.
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J’ai marché seule
Au sentier du marais
Entre étangs et bœufs
Longeant la rivière
L’onde était si calme
Le sable se mouvait
Je n’avais pas mes palmes
Les galets me retenaient
Me frayant non sans peur
Dans la flore devenue dense
Je cherchais des couleurs
Le silence me mettait en transe
Près du monticule ensoleillé
Des centaines de papillons
Caressèrent mes jarrets
J’étais prise dans un tourbillon
Ils virevoltaient et me guidèrent
Joyeuse au bout du bout de l’orée
Jusqu’aux jolies demoiselles
Aux ailes magnifiques, irréelles
Elles dansaient pour m’accueillir
Firent un chassé-croisé ton sur ton
Doré, orangé, blanc, bleu saphir
Avec les fées libellules j’ai vécu un conte.
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Arriver en retard, lorsque tout est terminé.
Cette expression est issue de l'opéra-bouffe Les brigands d'Offenbach, qui chantaient :
Nous sommes les carabiniers
La sécurité des foyers
Mais par un malheureux hasard
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard.
La réputation des carabiniers devait être très mauvaise pour qu'il y soit fait allusion de manière aussi marquée dans le livret de cette oeuvre.L'équipe d'Expressio par Reverso
http://www.expressio.frCeci me rappelle une petite aventure qui m'est arrivée sur mon lieu de travail :
Dans les années 1990, les acomptes étaient versés en espèces dans un petit bureau avec guichet, tout près de la guérite des gardiens. Il ne fallait pas rater ni le jour, ni l’heure. Ce guichet était ouvert 2h par mois. J’étais une habituée des acomptes et j’allais chercher mes deniers régulièrement, le sourire aux lèvres et toujours un petit mot pour le guichetier. Ce jour là, j’avais envie de rigoler un peu plus qu’à l’ordinaire. Je pénètre très enjouée dans le box (on peu appeler ça comme ça : c’était ridiculement petit) et deux doigts en avant et pointés sur notre homme, je déclame « Hauts les mains là dedans, c’est un hold up ». J’étais fière de ma blague et tout le monde se tenait les côtes quand on entend derrière nous « Hauts les mains , c’est un hold up ». On ne se tenait plus les côtes, on était carrément pliés de rire et la voix réitère « Hauts les mains , c’est un hold up ». Ca devenait un peu lourd alors on se retourne pour dire à notre supposé pote d’arrêter là la plaisanterie.Et Oh Stupeur ! c’était un vrai hold up avec de vrais armes et de vrais mecs cagoulés. Ils nous ont fait mettre à plat ventre dans la cour de l’usine, les bras le long du corps, tout en nous tenant en joue. Ils ont vidé la caisse et sont partis « finger in the nose »………les doigts dans l’ nez.Une demi heure après la fuite des cambrioleurs, la police arrive « finger in the nose »………, menant un train de sénateur. Evidemment, ils avaient bougé leurs popotins pour rien, l’urgence étant passée. Alors, ils se sont défoulés en alignant toutes nos voitures garées le long de l’usine. Pas de doute, ils ne s’étaient pas déplacés en vain……..leur pêche a été fructueuse, à défaut de récupérer le butin.Il y eut enquête car tout indiquait que ce coup fumant n’avait pas pu se réaliser autrement qu’avec des complicités internes. Et savez vous qui c’est y qu’on a soupçonné en premier ? je vous le donne en mille : ma pomme.Plus jamais, je n’ai levé ne serait ce que le petit doigt envers un caissier ou autre du genre. Telle a été prise qui croyait prendre !
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"Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique... et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir."
Le Dalaï Lama
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