• T’AnnaAvant, elle avait toutes ses dents

    Mais qu’est-ce qu’elle souffrait !

    Ses caries depuis sa tendre enfance

    Lui interdisaient toute tranquillité

     

    Après, elle fut dotée d’un dentier

    Mais qu’est-ce qu’elle souffrait !

    Elle perdit le goût des denrées

    Ne pouvait plus correctement diner

     

    Maintenant, dès qu’elle a l’occasion

    Elle ôte cet appareil pernicieux

    On dirait Popeye mâchant, gai luron.

    Dans le miroir, elle sourit à ses aïeux

     

    Bientôt, elle emportera dans sa tombe

    Gencives déformées et blessures

    Se rira de tous ces heurts sombres

    Mastiquera vers et asticots, ça c’est sûr !


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  • Les canards citadinsDeux canards se promènent au pied de l’HLM

    Emportés par la houle du petit ru en crue

    Aux saints de glace décalés, rien ne les freine

    Le barbotage hors lac est un joyeux tohu-bohu

     

    Echoués là près de la bouche d’égout goulue

    Qui toute béante s’est bien remplie la panse

    Ils n’ont plus qu’à rentrer à palmes vers la hutte

    Après avoir goûté aux joies du macadam suintant

     

    Ah populace volatile jouant touriste en nos cités

    Que j’aime votre audace à vouloir fouiller nos tiroirs

    Du haut de ma cage à lapins il me vient une idée

    Je vous inviterais volontiers dans ma baignoire

     

    Coiffés de mousse, vous joueriez avec des canetons

    Des tous petits de foire gagnés au jeu de la pêche

    Des tout plastiques ne coulant jamais, que c’est bon !

    Puis je vous ferais savourer ma sauce aux orangettes.


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  • L’herbe royalePar tous les pistous

    J’aime son arôme

    Finement épicé en août

    Avis aux gastronomes !

     

    Anisé, citronné ou poivré

    Léger goût méditerranéen

    En nos assiettes sonne l’été

    Avis aux épicuriens !

     

    Aux vertus relaxantes

    Son huile m’est essentielle

    Ôte les sortilèges selon la légende

    Avis aux sorcières !

     

    Je mâche ses feuilles crues

    Garantissant une bonne digestion

    De basilic je m’aseptise en cures

    Avis aux vocations !


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  • AtypiqueJ’ai marqué mon territoire

    M’inspirant du riche terroir

    J’ai fait le tour de l’arbre,

    Levé ma griffe et je pars

     

    Partout où je m’installe

    Je ne suis que de passage

    Je renifle l’instant présent

    Communique au gré du vent

     

    Je promène ma plume,

    Je m’évade au clair de lune

    De ma vie de bohème

    Quelques mots je parsème

     

    A chaque port mes attaches

    Point d’amarre, je m’arrache

    Vogue selon l’air du temps,

    Mon parcours est un roman.


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  •  

     

    Le bleu que j’aime

    Tableau de ma nièce Ger Alby

     

    Ce début de printemps m’offre avec élégance

    Un spectacle bleu-nuit soyeux, je fais un vœu

    Dans les plis de ce velours les étoiles dansent

    Et je crois voir Aladin surfant au gré des cieux

     

    A l’infini son tapis bleu de Roy défie les chariots

    Le petit, le grand. C’est la valse joyeuse des astres

    La lune s’est parée d’or et fraichement de là-haut

    Me prépare un fin croissant afin que je rêvasse

     

    La grande ourse vêtue d’une robe bleu de Prusse

    Tire des traits sur la comète et parle de paix

    Point de guerre au firmament, toutes les ruses

    N’atteindront pas la petite ourse si gentillette

     

    La Polaire couvre d’un bleu pâle la tête du Dragon

    Qui peu lumineuse chante à Capella : consternation

    Le bleu mue et fait sa loi au sein des constellations

    Aux lueurs bleutées se démarquent les fleurs de coton.


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