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  • logo regerds

    14è CONCOURS

    INTERNATIONAL DE LITTERATURE

    "REGARDS"

     

     

    Je suis très heureuse de vous annoncer que j'ai obtenu le 3è prix "LIBERTE" à ce concours, avec mon poème "Hommage à une nouille".

     

    voir mon poème : Hommage à une nouille

     

    Merci de votre écoute !

    http://www.regards.asso.fr/


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  • tablierUne étoffe dont la couleur s'abîme rapidement.
    Une chose qui dure peu.

     

     

     

    Tous ceux qui ont quelques années à leur compteur personnel savent parfaitement que le soleil fait rapidement disparaître les couleurs d'un tissu qui y reste constamment exposé, comme si le soleil 'mangeait' la couleur de l'étoffe.

    C'est au XIXe siècle que cette métaphore est apparue avec son premier sens, celui du soleil qui déjeune sans qu'on l'y ait invité et qui ingurgite les couleurs qui ne lui étaient pourtant pas destinées.

    Par extension, le tissu perdant sa teinte rapidement (à la condition d'être tout le temps au soleil), le sens s'est élargi au XXe siècle pour désigner toute chose qui dure peu.




    Le maître du web d'expressio.fr
    http://www.expressio.fr


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  • batteleur

    Depuis ma plus tendre enfance, mes dents me narguaient. Un certain dentiste où ma mère m’emmenait régulièrement, doit s’en souvenir encore. Il m’avait dit « Si je fais mal, levez la main », erreur fatale lorsqu’on s’adresse à une petite fille hyper sensible, craintive de la médecine et qui jouait les Thierry La fronde avec sa bande de copains à la sortie de l’école. Il passa la roulette : je ne dirais pas que je serrais les dents mais ça passait encore, puis il prépara un pansement, sortit une pince et je m’inquiétais fortement car, du haut de mon jeune âge, je ne comprenais pas bien ce qu’il manigançait sur sa table de travail. Je commençais à avoir des sueurs froides, l’énorme lampe au dessus de ma tête devait attaquer mes neurones car je me mis à paniquer « Quelle opération allait-il me faire ? ». Je lançais un regard apeuré vers ma maman protectrice, assise sur le fauteuil devant une haute fenêtre opacifiée. Elle ne semblait pas inquiète mais sa quiétude ne venait pas à bout de mes angoisses. Le boucher s’approcha de moi avec sa pince, il fourra ses grosses paluches dans ma bouche pour y mettre du coton… Crac ! J’ai mordu à pleines dents, du plus fort que j’ai pu et il retira ses pattes, et il entra dans une colère noire et il nous ficha à la porte. Ouf ! Il n’avait pas eu le temps de me faire grand chose, j’étais contente de m’être aussi bien défendue ! Sauf que ma maman n’en menait pas large….

    Et puis, j’ai grandi tout en gardant cette phobie des dentistes. J’évitais de me plaindre lorsque mes caries se manifestaient. Ainsi j’esquivais le bourreau jusqu’au jour où, en vacances à Kiel en Allemagne avec ma mère et mes sœurs, jusqu’à ce fameux jour fatidique où je ne pus cacher ma douleur. Je hurlais à la mort, la nuit fut un cauchemar et ma mère écourta le séjour pour m’emmener directement en train chez un dentiste renommé en bas des champs Elysées à Paris. Elle craignait tant ma réaction qu’elle avait mis le paquet ! Elle avait dû le prévenir car il me chouchouta particulièrement : musique douce à l’appui, il m’expliquait exactement chacun de ses gestes qu’il modérait. Je souffrais tellement que je ne pouvais que me plier à ses soins et je le laissais faire. Il me traita une heure durant et je n’avais pas peur. Il avait su me dompter par la douceur et le dialogue : voilà ! C’est comme ça qu’il faut m’aborder. Je ne remercierai jamais assez ma mère d’avoir eu cette intelligence et heureusement qu’elle avait agi de la sorte car m’étant cassé une dent lors d’un malaise au lycée, cette incisive pourrissait et s’était emplie de pus qui me montait au cerveau. J’aurais pu sombrer dans la folie. Après avoir nettoyé le canal, il dévitalisa la dent qui devint de plus en plus noire au fil du temps mais qui avait été matée et me fichait désormais la paix. Certes, mon sourire était entaché mais quel bonheur d’avoir fait la peau à un petit nerf destructeur !

    Par la suite, mon seul objectif était d’élever mes enfants et je m’étais totalement oubliée. Je ne m’occupais pas de moi, je préservais uniquement ma santé morale car je me disais que quand la tête va bien, tout est réalisable et j’abattais des montagnes sans prendre garde qu’en prenant de l’âge, j’en paierai les conséquences.

    Vers quarante ans, mes dents commencèrent à se déchausser, puis à tomber. Il n'y avait pas péril en la demeure tant que cela se passait dans le fond de ma bouche : je m'étais habituée et mangeais très bien sur les gencives mais j'étais seule à le savoir. J’étais même contente et soulagée car mes douleurs d’estomac s’amenuisaient.

    Seulement voilà ! Sur mes vieux jours, à la cinquantaine bien sonnée, lorsque celles de devant ont commencé à prendre le même pli, affublée d'un trou en pleine face et qui ne ressemblait pas à un accès de jeunesse, je me trouvais bien dépourvue et mastiquer devenait un travail pénible mais j’avais toujours mes incisives… la noire et la blanche ! …. Pour peu de temps… je me vis obligée de réagir.

    Je n’osais plus ouvrir la bouche, je cachais mon sourire derrière mes mains. Zut ! Coincée ! Je n’avais désormais d’autre choix que de consulter. Je pris rendez vous avec le dentiste recommandé par mon chef de l’époqueet j’appris que celui-ci voulait être vétérinaire !

    C'est vrai qu'il est bourru l'animal !

    Je n'avais jamais eu de dentiste attitré depuis le haut de mes dix ans où j'avais vécu ma première mésaventure. Le moins qu’on puisse dire est que j’étais à crocs et à crans beaucoup plus qu’accroc à me faire soigner. Ce fût un de mes nombreux traumatismes psychologiques qui, hélas ! Se manifestèrent tout au long de ma vie. J'ai donc traversé les ans avec une dentition plus que douteuse.

    Très apeurée, j'arrivais dans ce cabinet, au cinquième étage d’une tour aussi effrayante que le chirurgien. J'affichais d’emblée la couleur "je n'aime pas les dentistes, ils me font peur. J'ai tendance à faire des malaises, je ne supporte pas la vue du sang. Je suis là par obligation". A ces mots, notre toubib déclara aussitôt "voilà le tableau : il faut tout arracher et mettre des appareils. Vous n'avez pas le choix ! Ou bien vous me faites confiance, ou bien vous entrez en clinique". Etant pleine de doutes quant aux performances du milieu hospitalier et certainement désireuse que l'on s'occupe de moi, je choisis donc de remettre mon sort entre les mains de mon interlocuteur qui, je dois le dire, m'a bien interloquée ! A chaque séance, il m'enlevait deux à trois dents de ce qui restait. Je repartais le sourire tout rouge mais je dois avouer que je n'ai jamais eu mal. A chaque rendez vous, j'arrivais tremblante et blême. Mon cher toubib haussait le ton et m'interdisait de jouer les chochottes. J'étais piquée au vif mais je commençais à le prendre en sympathie malgré les coups de haine spontanés que je ressentais face à sa rudesse. La petite histoire a duré sept mois à raison de deux visites par mois. Au cours d'une discussion, alors que je commençais à prendre de l’assurance puisque jamais il ne m'avait torturée, il m'avoua être dentiste car il avait raté son diplôme de vétérinaire... Oh la la !... chaud !... panique à bord.

    Cela fait maintenant trois ans que je porte ces appareils. Il s’est montré très efficace. A ce jour, je ne le vois que pour des contrôles de routine et on rigole tous les deux. Dommage que les animaux ne soient pas entre ses grosses mains velues car ils seraient bien traités. Il aurait pu être agrégé de psychologie autant que vétérinaire ou dentiste... c'est un PRO.

    … Un pro de la prothèse, oui, mais encore faut il s’y faire ! Ma grande sœur avait dû passer par les organismes les moins onéreux et n’a jamais supporté ses appareils. De rage et de douleurs, elle les avait bennés et avait retrouvé la joie de mastiquer sur les gencives.

    … Un pro du business aussi ! Nous avions négocié dès la première séance « Ok. Vous me faites des virements d’office sur douze mois. Je vous donnerais mon RIB ». Il était convenu que je commence à payer lorsque nous en serions à l’étape de la pose. Après donc m’avoir dégarnie au 4/5ième, mon vétérinaire me réclama…. La totalité de la somme, soit trois mille euros, et en une seule fois, sinon, il ne continuait pas les soins ! « Mais, nous étions d’accord pour un échéancier » « Non, cela n’est plus possible. Vous comprendrez que je dois avancer les fonds au prothésiste »… Artisan qu’il m’avait recommandé et qui faisait partie de son réseau d’amis. Il y avait anguille sous roche ! En m’ayant enlevé quasiment toutes mes dents et principalement celles de devant, il savait très bien que je ne pourrai pas rester comme ça. Il m’avait piégée, bernée. Comment allais-je faire ? Où trouver cette somme phénoménale ? Comment me présenter chaque matin au travail, la bouche fermée pour ne pas être prise pour une sorcière ou un tyran ? J’étais en plein cauchemar, j’avais la mine patibulaire.

    La seule solution était de demander de l’aide à mon comité d’entreprise car la mutuelle remboursait mais ne prenait pas en charge et je n’avais pas droit au crédit. Pour se soigner, il faut en avoir les moyens !

    Ils ont été d’une compréhension qui me fit monter les larmes aux yeux. J’étais sauvée et cet empapaouté de pro, continua son boulot. Dur en sensiblerie, dur en affaires, le véto !

    Au début, j’ai vécu un vrai calvaire et pourtant j’étais fière d’avoir des dents plein la bouche, de pouvoir afficher un sourire de star avec lequel je prenais plaisir à jouer. Mais je me blessais les gencives chaque jour, je souffrais et il fallait réajuster le dentier régulièrement mais j’ai tenu bon. Comme me l’avait dit mon cher dentiste « ce n’est pas à l’appareil de s’adapter à vous, vous seule détenez la solution ». Petit à petit, j’ai arrêté la  purée et me suis essayée sur la bonne viande rouge, puis sur les cacahuètes qui n’avaient plus qu’à bien se tenir ! J’avais retrouvé la vigueur mais pas les saveurs. Le goût est déformé et alors ! Surtout, ne jamais acheter de la colle à la menthe…. Je me suis ainsi surprise à faire des mélanges pour le moins étranges, ma bouche était un tagine !

    Frédérique aussi, était doté de cette machinerie buccale depuis son opération. Je n’aurais jamais imaginé que ma dentition en perdition  me mettrait sur un point d’égalité avec mon amoureux ! En général, ça fait plutôt fuir ce genre de choses.



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