-
Il ne faut pas se borner à croire uniquement ce que l'on voit.
Dessin de Thomas SERVY
Certains me reprochent de ne pas lier mes phrases,
D'être cassante, oppressante.
Et si mes cassures
Etaient des déchirures sans fin,
Des dépressions si profondes
Que j'écourte le style
Pour mieux me protéger ?
Et si le manque de liaison
Etait un manque d'affection ?
Ne resteriez vous pas un peu poltron,
Voire cornichon
De ne pas comprendre l'insuffisance,
De ne pas capter ce qui m'amène à la délivrance,
Au soulagement !
A l'accouchement d'une vie
Trop marquée par l'intolérance ?
Dites moi que j'écourte les phrases,
Je vous dirais à quel point je jazze.
Je vous invite à lire entre les lignes
Et à ne pas considérer le style
Comme acquis.
Je paraphrase, je parabole
Car je n'ai jamais eu de bol.
Mes poèmes sont des S.O.S
Des psychothérapies
Qui ne s'adressent, certes pas aux cartésiens
Mais à ceux qui, à force de bravoure
Tentent de survivre.
Je vous rassure ! ce texte a été écrit il y a bien des années. J'ai fort heureusement dépassé ce cap. Je vais très bien. J'ai cependant décidé de mettre ce poème en ligne pour faire passer le message suivant, qui je pense peut être utile à bon nombre de personnes désemparées face aux difficultés de la vie : " écrire est une psychothérapie, cela soulage de nos peines et bien souvent guérit de tous les maux ".... alors, à vos plumes et portez vous bien !
1 commentaire -
Mmmyaououyaouou
Mon chat parle humain !
Et uniquement quand Gargamel
Vient à la gamelle.
Scratchi est le maître de ces lieux,
Gargamel est mon hôte,
Je ne vais pas le laisser, lui si vieux,
Il a faim.
Scratchi accepte mal le mâle,
je lui explique
Par mes caresses fatales
Qu'il garde sa place fatidique.
Et Scratchi se calme,
Permet à Gargamel de manger.
Quelle leçon, quelle âme !
Aucun humain n'aurait fait cette paix.
Humiliation puis humilité
Pour ce chat
Ne pas laisser crever.
Scratchi est béni ici bas
Entre tous les chats !
Il est le seigneur à cette heure,
Celui qui comprend,
Aime et ressent.
Ce soir traîne un parfum alléchant.
1 commentaire -
-
Mademoiselle Ballière a consacré sa vie aux autres. Elle est l’assistante sociale d'une association d’entraide pour les veuves et orphelins du service publique.
Madame Raymonde est divorcée. Elle assiste Mademoiselle Ballière qui va bientôt prendre sa retraite.
- Comment une femme aussi généreuse que vous a-t-elle pu rester seule toute sa vie ?
- Je n’ai pas vu le temps passer. Un jour, j’ai réalisé que j’étais une vieille fille.
- Oh ! Elle est terminée l’époque où on regardait les célibataires de travers !
- Peut-être, mais moi j’en ai souffert. On riait dans mon dos, j’entendais chuchoter…
- Laissez là ces ragots. Ils étaient jaloux de votre dynamisme, envieux de votre liberté.
- Oui, j’ai toujours fait ce que je voulais quand je le souhaitais. Je sortais beaucoup étant jeune.
- Effectivement, tandis que moi, j’étais rangée, casée. Aujourd’hui je me rattrape, je vais au théâtre.
En fin de compte, vous avez été heureuse malgré la solitude et qui mieux est, vous n’avez jamais été isolée.
Votre sens du contact est louable.
- Certes ! J’en ai eu des prétendants mais ils m’attendent toujours.
- Comme je vous admire ! Vous semblez être d’un autre siècle et vous êtes bien plus moderne que moi.
Vous appartenez au futur.
- Croyez-en ma longue expérience, la vieille fille aujourd’hui c’est vous, ma cadette de quinze ans.
Bougez-vous un peu, que diantre !
Mademoiselle Ballière est décédée dans son fauteuil, le sourire aux lèvres et entourée d’enfants auxquels elle avait redonné le goût de la vie. Madame Raymonde profite désormais d’une retraite tranquille dans son Béarn natal, se rappelant qu’il ne faut pas s’encroûter, que faire sa bonne action quotidienne entretient un esprit de jeunesse.
1 commentaire