• La reconstitution du crime eut lieu quelques mois plus tard. Une tripotée de policiers se tenaient entre Léonard et nous, la famille car on aurait pu vouloir se venger. Ils avaient raison de monter la garde car j’avais vraiment la haine et de mauvaises pensées me traversaient l’esprit. Mes sœurs ne connaissaient pas Léonard et n’avaient pas les mêmes griefs à son encontre. Cette reconstitution me fut très douloureuse, d’autant plus que je revoyais Léonard pour la 1ère fois depuis le meurtre. Il n’a jamais osé me regarder en face.

    L’enquête suivait son cours, nous sommes rentrées chez nous.

    J’avais, Oh surprise ! une convocation dans ma boîte à lettres pour la procédure de divorce. Cela ne faisait que 5 ans et demi que nous étions séparés ! j’osais espérer là une issue définitive. Dans l’entre temps, G…… http://www.grisy.net/article-5455920.html reprit le contact avec moi. Il fut très touché lorsqu’il apprit le décès de Ghislaine, à contrario de mon ex qui éclata de rire à l’annonce de cette nouvelle ! Il ne s’entendait pas avec ma petite sœur et pour cause, car elle l’avait immédiatement cerné, mais de là à piquer un fou rire en apprenant son décès………..à moins qu’il n’ait fait une crise de nerfs ??

    Enfin bref, ne nous attardons pas sur cet attardé.

    G…… revint me voir régulièrement. Je recherchais plutôt son affection que son amour, mais il ne le voyait pas du tout de cet œil là. Après quelques relations encore amoureuses, je me laissais séduire par son pote R…… et G…. s’effaça. A vrai dire, je n’avais plus aucune confiance dans les hommes depuis le meurtre de Ghislaine. Je m’arrangeais pour les voir dans la journée et j’évitais d’en avoir un dans mon lit la nuit. C’est sans doute à cause de ce meurtre que je suis encore seule aujourd’hui. Oh ! bien sûr, j’en ai eu des hommes dans ma vie, mais je n’ai jamais rien construit avec eux. On a beau dire tout ce que l’on veut, certaines blessures ne se referment jamais et laissent de grâves séquelles qui ne se voient pas forcément à l’œil nu, mais qui détruisent un être humain par l’intérieur………..ça ronge le chagrin !.

    Revenons à notre attardé ! Il était à l’heure à la convocation du tribunal. Le juge commença à nous lire les résultats d’enquêtes et les rapports des deux avocats. Mon abruti d’ex coupa la parole au juge, devant son avocate éberluée : « Monsieur le juge : y a t il une loi qui permet de renier un enfant ? »…………. Il y eut comme un sacré blanc………………. « Vous pouvez reformuler votre question ? » « oui Monsieur » « Monsieur le juge : y a t il une loi qui permet de renier un enfant ? »……………A ces mots, nous restions tous coi ! comment peut on oser poser une telle question et de surcroit dans le cadre d’un jugement ! Mon ex était des plus sincères lorsqu’il fit cette demande, qui cela va de soi, émanait de Mutti, sa maman. Elle avait calculé que si il arrivait à faire retirer sa paternité sur mon fils qu’il avait reconnu comme étant le sien à notre mariage, et lui donnant ainsi son nom, il n’aurait pas de pension à verser pour lui et de plus, C….. était son héritier ! Monsieur pensait qu’un enfant, ça se prend et ça se jette tel un jouet. Le juge le sermonna  et lui expliqua que lorsqu’on reconnaît un enfant, il faut s’en occuper comme du sien jusqu’à la fin de ses jours, qu’être père même si c’est être père adoptif, c’est une responsabilité d’adulte et qu’il devait se conduire en adulte.

    Ah ! les conseils de la Mutti !…………………….qui ne s’arrêtèrent pas là……………………..

     

    ........109ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................


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  • Be-Cool-Logo.jpgVous commencez à connaître mon amie Brigitte Lécuyer et vous semblez l'apprécier.........à très juste titre, je dois dire. Alors, je lui ai créé une catégorie rien que pour elle.

    Ci dessous un texte de Brigitte que je trouve assez sympathique......bonne lecture à vous !

    Dans le mot supporter, il y a su et porter. On en sue de porter, c’est sans doute ainsi qu’on pourrait résumer une partie du mot, un certain sens, pas celui du foot et de ses fans, l’autre, le dur, le verbe, car dans la vie, la vraie, justement on ne fait que ça supporter, et pas franchement dans le bon sens du mot. 

    On a tous plus ou moins, commencé par supporter ses parents, ses camarades de classe, ses profs, les brimades et les injustices, et plus tard, le voisin qui joue de la chignole à 8 h un samedi matin, on supporte sans moufeter la grosse qui vous écrase le pied sur le marché, vu qu’elle est plus grosse que vous, on supporte la file d’attente de deux kilomètres à la poste, les grèves du RER, le facteur qui omet de vous monter le recommandé, bref gentiment sans s’énerver, on supporte, parce qu’on est poli, poli par les années à supporter.

    Enfin, on supporte ou pas, et c’est là vraiment que les ennuis surviennent. Quand on n’en peut plus de supporter, qu’on pète les plombs, et que déjà on avait un mal de chien à se supporte soi-même… C’est la coupe qui déborde.  Alors on en arrive à ne plus mettre ses lunettes pour ne pas avoir à se regarder en face, parce qu’au point où on en est, mieux vaut rester dans le flou, enfin pas rentrer dans les détails qui fâchent.

    Et puis, il y a le reste, tout le reste, le reste avec un R majuscule, et justement l’R, parlons en de l’air, parlons de celui qu’on arrive plus à partager avec autrui, de ceux qui se la jouent cool avec leurs grands airs, vraiment ça nous insupporte. Alors on revient toujours au même point, à tourner en rond, et à   devoir composer avec tout pour faire bonne figure, moi je sais très bien faire composer, je compose, je compose quoi me direz-vous, et bien des inepties en prose,  piquées au petit point.  Point.

    Il y en a qui aiment les beaux discours, des qui parlent de tolérance tout court ou  de charité crétine et d’autres de tolérance zéro. Bon,  dans tolérance, il y a tollé et il y a rance, car si c’est rance,  c’est tollé général, et on n’en sort plus de cette spirale infernale et c’est insupportable.

    et si on n’a même plus ça, si plus personne ne supporte personne, c’est la guerre, et les petits malins qui n’ont pas bien compris le truc, se retrouvent en tôle, à bouffer du beurre rance, beurk…

    Allez, je vais mettre fin à votre supplice,  j’admets que vous avez eu la patience de me lire jusqu’au bout, que vous avez assez supporté mes divagations verbeuses, faudrait quand même pas pousser mémère dans les orties.                        

                                              Brigitte Lécuyer   à la limite de Mai 2007


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  • Le moulin de Castelnaudary, à deux pas de chez mon oncle http://www.ville-castelnaudary.fr/fr/

    Castelnaudary2.jpgNous sommes fin prêtes pour le transport du corps de Ghislaine à Castelnaudary dans l’aude. Elle affectionnait beaucoup une plante que j’avais chez moi, alors j’ai fait une bouture pour mettre sur sa tombe.

    Me voilà installée à l’arrière du corbillard, tout près du cercueil. Je pose ma main dessus. Tout au long de la route, j’avais le sentiment que Ghislaine me serrait ma main. J’en avais mal aux doigts ! Je la sentais si fort et si proche. Je lui parlais doucement dans ma tête.

    Arrivées à Castelnaudary, mon oncle de tuteur http://www.grisy.net/article-5353106.html  nous attendait avec le reste de la famille. L’enterrement devait avoir lieu le lendemain. Cette fois ci, mon oncle nous logea sans problème. Il était très affecté. Il nous confia que Ghislaine avait habité chez lui durant 3 mois avant sa montée à Paris. Elle était venue se réfugier là quand elle a quitté Léonard. Ainsi, elle se sentait protégée. C’est le seul moment où notre tuteur a fait quelque chose de concret pour nous, ses deux nièces mineures, et il s’en voulait énormément de ne pas avoir agi plus tôt. Durant ces 3 mois, il avait apprit à connaître Ghislaine et il s’était aperçu que tous ces appriori que la famille avait sur nous, étaient faux, déplacés et injustes. Sa conscience en avait prit un sacré coup et il en avait gros sur la patate. Il faut dire que Ghislaine était particulièrement communicative et enjouée. Elle s’était beaucoup rapprochée de notre grand tante maternelle et de sa servante Marie Jeanne qui nous avait apprit dès notre plus jeune âge, à confectionner un vrai cassoulet à la graisse d’oie. 3 jours dans le four, le cassoulet ! avec des températures réglées heure après heure, au fur et à mesure qu’on rajoutait des ingrédients. Nous connaissions le secret du vrai cassoulet de Castelnaudary. Notre grand tante possédait une immense maison en centre ville de Castelnaudary, avec une cour intérieure débouchant sur un jardin où, Ghislaine et moi, passions nos journées autour du bassin aux poissons rouges recouvert de nénuphars et en compagnie de la tortue qui se cachait dans les feuillages.

    Le lendemain matin, nous reprimes place dans le corbillard. Pratiquement toute la petite ville suivait le cortège. Notre famille est bien réputée à Castelnaudary et déjà pour les enterrements de papa et maman, l’église était trop petite pour accueillir tout le monde.

    Comme les fois précédentes, chacun nous serra la pince avec un œil compatisssant. Il me tardait que cette cérémonie se termine. Les gens ne se rendent pas compte qu’ils nous font plus de mal qu’autre chose avec leur air larmoyant ! Bien sûr, ils pensent bien faire mais quel poids lourd sur notre cœur !

    Chez tonton, un cahier de doléances avait été installé dans la petite entrée carrelée.

    A midi, comme la tradition l’oblige, nous fîmes un grand repas………presque une fête ! et d’ailleurs certains du genre de mon cousin missionnaire en Afrique et qui était là pour l’occasion, ne se sont pas privés de vin. Notre grande sœur C….. paradait, espérant retrouver quelque alliance avec la famille. E… et moi, étions pressées de retrouver nos foyers respectifs.

    ........108ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................


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