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On m’a raquettée
Nous avions choisi
Une balade facile
Car je deviens un peu sénile.Nous avancions tranquilles,
Raquettes chaussées,
Les doigts non encore gelés.
Au loin disparaissait la ville.
Nous cherchions les indications,
La petite marmotte jaune
Qui nous donnait du baume.
Plus nous allions, moins nous la voyions.C’est donc au pif
Que nous suivions mon fils,
Doué du sens de l’orientation.
Il faisait chaud sous les rayons.Les traces partant de tous côtés,
Nous fûmes quelque peu égarés.
Nous devions éviter les pistes de ski,
Le doute nous a pris.Un plus sénile que moi,
Trônant sur un monticule,
Nous aiguilla tout droit.
Je n’étais pas encore ridicule,Sauf que tout droit, c'était à pic.
Mon fils régla mes chausses
Selon la tactique.
Je me sentis plus haute.J’escaladais, je peinais !
La tête suivait
Mais pas le corps !
J’ai cru que j’étais morte.A bout de souffle
Mais pas de volonté,
Je regrettais mes pantoufles
Et rêvais d’un bon café.Nous atteignirent le lac Achard,
Invisible sous la neige.
En fait, nous marchions blâfards.
Sous nos pieds, le lac était gelé.Deux petites minutes de pause,
Et nous étions transformés
En épouvantails givrés.
Je commençais à avoir ma dose.Mes vieux os s’enkilosent,
Il faut bouger.
Des stalactites s’osent
Au bout de mon nez.La nuit s’impose déjà,
Suivie par le verglas.
Une lampe frontale pour trois,
Nous entamons le retour aux pénates.La petite joue les éclaireurs,
Mes genoux flagellent
Mon fils a du labeur
Pour rassurer la vieille.Nous finimes la balade
Dans la nuit.
Sans trompettes ni parade,
Mais d’une bonne fatigue nantis.
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Commentaires
1RunnerSamedi 5 Janvier 2008 à 12:00Amusane description !Et poétique de surcroit...J'apprécie tu as de l'esprit!Meilleurs voeux pour 2008RunnerRépondre
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