• Les murs ont des oreilles

    vignette_457.jpg  Bien sûr ! Ce bonheur n’était qu’un instant de petits bonheurs à répétition mais il fallait que je prenne ce qui venait à moi, sans rechigner car j’avais l’amour fragile et brisé. Evidemment, avec du recul, je comprenais que dans le tourbillon actuel de son travail, Fr…. manquait de temps. Je comprenais aussi que dans l’euphorie de ses sentiments pour moi, il avait des poussées de désir comme on a des poussées d’urticaire et qu’il devait gérer deux femmes plus ses trois enfants. Oui, je comprenais mais je comprenais aussi que mon amour était trop fort pour lui. J’étais bien déterminée à ne pas souffrir et surtout pas pour un mec ! Alors s’il jouait mal…il deviendrait vite game over. Je ne voulais surtout pas qu’il gâche notre histoire d’amour, C’eût été dommage car elle était si belle et vouée à devenir un vrai petit paradis. J’y tenais tellement !
    Fr……… n’avait de cesse de vouloir rattraper les coups d’épée dans l’eau. J’aurais dû être heureuse puisqu’il me prouvait – Ô combien grandement – qu’il tenait à moi et pourtant je restais triste et angoissée…..quelque chose ne passait pas. Je n’avais plus aucun espoir en notre avenir. J’étais lasse de me bagarrer seule et toujours seule pour tout et en tout. J’étais au bout du rouleau. Je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas droit à l’amour comme tout le monde. Jusque là, j’avais traversé ma vie sans être aimée vraiment…...rien que de l’éphémère. J’avais très mal de ce manque affectif mais j’étais la seule à le savoir. Je ne le disais pas et feignais d’être heureuse : c’est certainement pour cela qu’on ne s’inquiètait pas de moi. Alors quoi ? faut il faire pitié pour être aimée ? Faut il faire des caprices, emmerder son monde et se montrer exigeante ? Je n’ai jamais vu l’amour sous cet angle là . Quoi qu’il en soit cette vision ne m’intéressait pas : je n’avais pas l’intention de changer quoi que ce soit…mais il fallait absolument qu’il se passe quelque chose maintenant car je n’allais pas tenir longtemps à ce rythme. Il devait se passer quelque chose : je ne savais pas trop  quoi ni comment mais je le sentais et il était grand temps. Il paraît que Dieu ne nous afflige pas de peines qui surpassent notre capacité d’endurance. J’en étais là : je n’avais plus la force alors l’événement devenait inévitable.
    « Que sa volonté se fasse », pensais je, résignée.
    Les choses avançaient malgré tout, mais si lentement que je n’y prenais pas garde. Alors que nous étions en grande conversation téléphonique, un beau jour lumineux de janvier, FR…. fut interrompu par sa fille cadette «  Qu’est ce que tu fais là toi ? » ‘ »C’est qui ? ». il a été très maladroit dans ses réponses et elle a capté. Apparemment elle avait entendu toute notre conversation, cachée derrière la cabane en bois du jardin de la grand-mère, et cela ne pouvait être que très clair dans son esprit vues les déclarations qu’il me faisait. J’étais persuadée qu’elle allait tout raconter à sa mère….il y avait à nouveau de l’eau dans l’gaz !
    Nous n’aimions pas la routine, ni l’un ni l’autre. Alors nous pimentions un peu en prenant des risques sur le lieu de travail. Nous avions déniché une super planque, C’était notre « chez nous », le meilleur endroit que nous ayions trouvé pour nous isoler un peu dans la journée et pouvoir vivre notre amour. C’était spécial mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! A chaque fois nous en ressortions heureux et gais comme des pinsons et puis il y avait le risque de se faire surprendre. Cela nous amusait….et ajoutait une note aphrodisiaque. Mais de plus en plus, nous étions à deux doigts d’y rester coincés : un électricien faisait des travaux devant la porte ! Il nous fallait attendre qu’il tourne le dos une fraction de secondes pour s’esquiver incognito. Ruser, feinter..cela renforçait notre amour. J’aimais notre histoire.
    J’ai souvent soupçonné l’électricien de le faire exprès. Il avait du piger notre petit jeu ! Quoi que nous fassions, il y a toujours un témoin. Je suis en permanence éberluée, lorsque je me promène seule par exemple et dans des endroits désertiques, de croiser un quidam qui sort d’on ne sait où. Il y a toujours quelqu’un quelque part. Les gens en savent long sur nous……….à notre insu.

    ......183ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie................
    « Les oiseaux nous parlentUn concert pour sauver le Hangar 95 »

  • Commentaires

    1
    Lundi 28 Janvier 2008 à 12:00
    C'est toujours aussi "prenant" (sourire).Merci pour le commentaire. Amicalement.michel.
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