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Chez moi
................Poème d'une amie.................................................
Des masques accrochés sur des murs ocre doux,
Des hortensias fanés, une tige de houx
Des boutures diverses aux racines mêlées
Sur une chaise de paille, un roman oublié
Des tissus chamarrés, une lampe orangée
Des minis coussins fabriqués à la main
Un coffre de bois peint, un fauteuil blanc, le mien
Peut-être bien persan, un tapis rouge ancien,
Des vases, des flacons ventrus, des fioles
Des chattes endormies, des poils qui s’envolent
Des angelots grassouillets qui rigolent
Des livres aux tranches bariolées, équilibre précaire
Des piles de C.D, des paniers, des panières
Pour des soirées frileuses, un plaid de mohair
Des oranges cloutées aux senteurs de cannelle
Des bougeoirs, des bougies, des chandelles
Des poissons exotiques, des plantes aquatiques
Une lampe à pétrole rouge, des lanternes magiques
Des bandes dessinées, de vieux Claire Bretecher
Un tas de dictionnaires, des glossaires, un Littré
Une table de ferme cirée et décirée
Des cailloux, des galets, des lambeaux de falaise,
Un canapé assez vaste pour y soupirer d’aise
Des rideaux écarlates noués de coquillages
Des fagots de bois flotté sans âge
Des rubans, des napperons de dentelle
Une lumière douce, des boules de Noël
Un lot de clochettes muettes, des trucs et des machins
Une chaise sculptée venue de très très loin
Du papier d’Arménie qui brûle dans un coin
Une vénus de Milo avec un bras en moins
Des statuettes d’ébène, des cornes de bovins africains
Des feutres à pointes fines, des photos des enfants, des dessins
Un tas de feuilles blanches, des cahiers à spirales
Des pots de crayons noirs, des calepins, un journal
Des glaces aux tains usés, un miroir blanc ovale
Un ordinateur aux curieuses sautes d’humeur,
Une mini chaîne pour Brahms ou pour ce vieux Mahler
Des airs d’Irlande pour secouer mes pieds
Des moustaches qui tremblent, mes persanes adorées
Des revues, des journaux, des lettres, des livres encore
Des tiroirs où dorment en fouillis, merveilles et trésors
Quelques douces peluches, un ours, un écureuil
Tricoté au point mousse, jeté sur un fauteuil
Un bout de couverture donnée par une amie
Un éventail d’Andalousie, des babouchkas de Russie
Voilà, ma maison, mon cocon, mon univers,
Le coin où je m’amuse à fignoler ces vers
L’endroit magique d’où naissent mes rêveries
D’où mes souvenirs émergent du livre de ma vie
D’où ces chimères s’envolent par ce matin joli.
Brigitte Lécuyer
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Commentaires
1poeticlusoJeudi 10 Mai 2007 à 12:00Un chez soi rempli de vie!.. Bisous Arielle.Répondre
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