• C’est dans le désarroi qu’on écrit le mieux

    Dessin que j'ai réalisé d'après le logo de radio RGB 99.2 et avec l'autorisation de José Guérin, Directeur.
      Clet n’avait pas le plus beau rôle dans cette affaire
    http://www.grisy.net/article-30989789.html  !  Il voulait continuer à aider Fr…… tout en ne me brusquant pas. Il ménageait la chêvre et le chou http://www.francparler.com/syntagme.php?id=388 . Corne de bouc, la chêvre c’était moi et je tournais en bourrique. Il fallait qu’un jour ou l’autre, je tire définitivement un trait sur ce passé cahotique et pour ce faire, je devais obliger Clet à choisir son camp. Je décidais donc de ne plus répondre à ses invitations.

    Dans mon mobil home, j’écrivais beaucoup. J’avais commencé mon autobiographie à Bessancourt, j’avais commencé mes poèmes à Bessancourt, c’est dans le désarroi qu’on écrit le mieux. On jette tout à plat, on s’auto analyse, on se psychanalyse. Au début, je gardais mes textes secrets, comme si j’avais honte de mon chagrin. Puis j’ai commencé à les montrer à ma fille « M’man ! c’est pas mal ce que tu narres, tu devrais faire un bouquin » « Meuh non ! ça intéresse personne ! » « Si si, M ‘man, je t’assure, il faut faire quelque chose ». I…. me turlupinait quotidiennement « Vas z y M’man, fonce ! » et l’idée commençait à me plaire. J’ai tout d’abord fait un premier recueil « Instants choisis » http://www.grisy.net/categorie-561429.html , avec les moyens du bord et mon manque de connaissance en ce domaine. Oh ! il n’avait pas la tête que vous lui connaissez aujourd’hui mais j’étais assez fière d’avoir su réaliser cet ouvrage, sans conseils et sous l’œil critique de ma fille. J’avais fait une reliure spirale, un peu comme pour les rapports de stage, avec un transparent sur le dessus. Tous les dessins étaient pris dans Wordart….. cela manquait de professionalisme mais je l’aimais bien mon petit chef d’œuvre. Je n’étais pas plus douée pour vendre que pour mettre en forme et mes exemplaires restaient sagement dans une boîte en carton, sur la table. D’une timidité excessive, je n’osais pas et ce Fr…. m’avait tant et tellement cachée que me mettre en valeur m’aveuglait. La seule personne, hors mes enfants, avec qui je communiquais aisément, était l’épicier du coin, Lahoucine. Il accepta immédiatement de mêler mes vers à sa charcuterie et il en vendait ! J’étais fière que les gens apprécient mon travail. Je serais éternellement reconnaissante à Lahoucine.

    Plus je vendais et plus je prenais conscience que mes écrits tenaient la route. Je me fis une petite pub et envoyais mes recueils à diffrents éditeurs, pris au hasard dans les pages jaunes. Oh ! miracle…… trois éditeurs me proposèrent un travail en commun. Je ne me sentais plus de joie, je me la pétais, comme on dit. Seulement voilà : pour être reconnue, il faut des sous et j’étais raide comme pochon. Deux m’imposaient mille exemplaires payables en une seule fois. C’était de la pure utopie. Le troisième accepta des mensualités et se contentait de cent cinquante exemplaires. « Tope là ! on y va ».

    Rendez vous fut pris et j’arrivais devant un chiche pavillon du val d’oise, joliment décoré. Une femme charmante m’ouvrit sa porte. « Il faut refaire tous les dessins, les lecteurs n’aiment pas les images prises sur Word, cela fait amateur » « Ah ! en voilà une nouvelle….. bon, je sais dessiner, je peux faire ça mais je manque de temps, il faudra être patiente » « Je connais un étudiant qui dessine très bien, je vais vous le présenter ». Elle m’indiqua son prix et me prépara un contrat en bonne et due forme. Le coût des dessins se rajoutait aux frais d’édition mais c’était encore abordable. Elle calcula le prix de revient, m’annonça combien je devais vendre mes bouquins et quelle serait la part qui me revenait. Il ne me restait pas lourd ! Et en plus, il fallait que je démarche toute seule. En fin de compte, je faisais tout le boulot et elle empochait les bénéfices. Travailler pour la gloire, j’avais toujours conuu cela et ce n’était plus du tout mon objectif, mais bon, ne connaissant rien à ce monde là, je signais malgré tout.

    Je rencontrais très vite Thomas Servy, qui me fit des planches admirables. Au moins, je ne regrettais pas d’avoir payé cet étudiant mais pour le reste….. L’éditrice me mettait la pression. Elle n’était pas des plus aimables au téléphone et m’appelait trop souvent à mon goût. Moi, si libre ! je ne supportais pas qu’on me presse comme un citron. J’avais presque tout fini de payer, à coup de grosses suées car mon budget était vraiment ric et rac  http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/ric-rac/ et voilà : toute contente, je lui portais mon CD, terminé. « Vous n’avez pas mis votre nom ! » « Vous pouvez le rajouter sur le CD » « D’accord ».

    Il se passa des jours et des jours, des mois et des mois, elle ne faisait pas imprimer et je n’avais plus de nouvelles. Je n’osais pas l’appeler car je lui devais encore trois cent euro que je n’avais plus à ce moment là, ma voiture m’ayant  lâchée et cet imprévu perturbait mon portefeuille (j’en avais déjà versé neuf cent).

    Plouf, patatras, je m’asseyais sur neuf cent euro. J’étais écoeurée.

    Cette éditrice m’avait cependant appris à satisfaire le lecteur par une qualité de mise en page et de dessins. C’est donc forte de mon expérience passée que je décidais d’imprimer moi même, de démarcher puisque de toutes façons, elle m’avait bien dit qu’il fallait que je me débrouille seule pour la vente. Les épreuves, aussi difficiles soient elles, sont toujours un mal pour un bien. C’est comme ça qu’on avance dans la vie, il faut les accepter et se prendre en charge. Surtout : ne jamais baisser les bras !

    Mon « Instants choisis » avait désormais belle allure et le courage me revenait suffisamment pour que je pousse les portes des librairies. Je n’essuyais que des refus, ils ne prenaient pas les livres non édités.

    J’envoyais ma pub à tours de bras, j’en voulais maintenant ! Je devais y arriver.

    Au fil de mes nombreuses balades du week end afin de découvrir ma région, j’arpentais les offices du tourisme et remplissais mon sac de brochures et magazines. Oui ! je voulais tout connaître du vexin, c’est une si belle région et puis je trouve dommage qu’on ne fasse pas du tourisme près de chez soi. On connaît tous les trésors de nos lieux de vacances et on ne sait même pas qu’à deux pas de notre porte, se trouve une abbaye, un château, un lavoir……

    Je classais bien mes prospectus et épluchais tout. Le magazine de la région n’est pas livrée au terrain de camping car nous ne sommes pas considérés comme citoyens à part entière et dans le tas que j’avais rapporté de ma visite du château de Théméricourt http://www.themericourt.fr/heading/heading503.html , se trouvait le « Val d’oise ». Une petite annonce fit tilt en mon cerveau. Elle disait à peu près ceci : « radio RGB 99.2, l'émission "les mots migrateurs" , lit vos poèmes à l’antenne, le premier mardi  http://www.radiorgb.net/pages/emissions.php?emission=motsmigrateurs de chaque mois ». Je glissais illico presto mon recueil dans une enveloppe, accompagné d’un petit mot personnalisé « je suis digne d’un don….. digne dindon » et je racontais ma mésaventure. J’attendais impatiemment une réponse, même négative. Je ne me faisais pas d’illusions mais pourquoi pas ? Qui ne tente rien n’a rien. J’avais tant besoin d’être soutenue, guidée, reconnue.

    .......... 297 ème épisode ............. à suivre .......... dans la catégorie "biographie"

    « ScrogneugneuGrand père »

  • Commentaires

    1
    Mardi 12 Mai 2009 à 12:00
    Ta fille a bien fait ! rien de tel que le soutien de ses proches, elle t'a aidé à reprendre confiance en toi, là tu t'es remis sur les rails !!! tu reprends les rênes ! je te retrouve !!!!! (les rênes... ou le volant de ton canapé - sourire) Une nouvelle vie commence !
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