• Bas de contention

     0.752!OpenElement&FieldElemFormat=gif  Déjà au premier abord, on ne peut pas dire qu’on soit séduit, ça ressemblerait plutôt  à une chaussette qu’on accroche à la cheminée pour le Père Noël, extra large, mais  avec de la dentelle autocollante au bout. Et puis en survolant la notice on se dit que ça ne va pas coton d’enfiler ce truc, vu que vos jambes quand même sont deux fois plus longues, voire trois pour ceux qui  approchent la taille mannequin.

    Qu’on se rassure, on m’a assuré que c’était bien la bonne taille qu’on m’exhibait là. Alors chaussettes ou bas ?  That is the question ! J’aurai pu opté pour de vulgaires chaussettes plus commodes à mettre et moins chères, mais le médecin avait prescrit bas, alors j’ai tranché : va pour les bas.

    La pharmacienne qui ne savait pas encore que j’avais la grosse tête a juste mesuré mes chevilles. D’abord la droite vu que c’est celle qui pose le plus problème et l’autre pour faire le pendant. Voyez, c’est « extensible » a-t-elle susurré en déballant le joli cadeau de sa boite.

    Devant une horreur pareille qu’elle n’hésitait pas à élever dans les airs, devant toute la compagnie, j’ai demandé si je pouvais les porter la nuit ! La nuit ça ne sert à rien qu’elle a dit, et le pharmacien de s’en mêler : la nuit vous pouvez déjà surélevez votre lit ! C’est fait ai-je répliqué : j’ai mis deux briques sous chacun des pieds ! 

    Quant à la couleur, j’ai eu le choix entre du noir corbeau bien dense et du vieux marron glacé, que la pharmacienne nomma « halé » Et pour le retour je lui ai fait ? J’ai attendu le temps qu’elle comprenne, pour réitérer. Très sérieuse, elle a confirmé que justement c’était fait pour le retour, le retour veineux. Ho, ha ha, elle a le sens de la répartie, la dame !  Mais elle a à peine daigné sourire à ma sortie du jour, même si ça fait des années qu’on se fréquente dans son officine. Évidemment je lui demandais pas d’éclater de rire, car ça n’est guère l’usage dans ce genre d’endroit, mais d’avoir l’air au moins réjouie.

    Bon je sais depuis quelque temps,  elle me boude depuis que j’ai râlé un jour parce qu’elle ne voulait pas me donner un somnifère que le toubib m’avait bel et bien prescrit, mais qu’il avait oublié de réécrire sur le double que je lui remettais. l’autre double où le médoc en question était inscrit, l’autre double disais-je était parti via la sécu. Donc plus de trace. J’étais furieuse, vu que c’est moi qui paie et que je dormais mal depuis des jours, because la cortisone et le bruit dans ma rue. Bref, j’avais fais un mini scandale dans la pharmacie, (entre nous il n’y avait personne) et la madame de ne pas apprécier que je rue pour un petit somnifère de rien du tout !  Parce que sa responsabilité étant engagée tout de  même ! Le pharmacien lui, n’était pas là, ceci explique cela.   

    Comme je ne pouvais pas claquer la porte, vu que c’est une porte qui se ferme toute seule,  je me suis juré de ne jamais remettre les pieds ici, mais comme c’est à coté, j’ai rabaissé ma fierté d’un cran et je suis revenue ! Parce qu’il faut que vous le sachiez, que dans ma période cortisone obligatoire, je rue facilement,  donc faut pas me chercher.

    J’en reviens donc à mes horreurs, heureusement que je porte un pantalon, sinon je ne sortirai plus de chez moi ! En principe personne ne devrait s’en rendre compte, pensai-je en un éclair, sauf si je porte des ballerines échancrées.     

    En attendant, le plus dur, pour ceux qui connaissent le système, c’est l’enfilage, mais aussi le désenfilage ! D’ailleurs un inventeur a inventé un appareil génial pour simplifier l’exercice aux impotents ! Si,si regardez sur Internet.

    L’enfilage : d’abord faut se faire à l’idée et se dire qu’il y a pire dans la vie et que c’est pour un mieux  évident et un confort personnel quand on passe des heures assis les yeux rivés sur son ordinateur, comme moi et les autres de mes consoeurs et frères.

    Premièrement se relaxer, s’asseoir c’est mieux, parce que debout c’est un truc à se ficher la binette par terre et ce n’est pas le but recherché…. Ensuite s’armer de patience et…. respirer profondément. Commencer par le pied, s’assurer que les ongles soient au carré et que pas un ne dépassent ni ne soit entaillé, puis y aller modérément, surveiller les faux plis, et par petits à coups : enfilez, tendez, enfilez, tendez, écarter un peu sur les cotés pour faire rentrer la marchandise et recommencer : enfilez, tendez, enfilez, tendez, comme à la pêche quand on a du gros au bout, genre un esturgeon, sauf que là ça peut durer des heures et des heures.   

    Là, au pire on y mettra un quart d’heure pour les deux jambes !

    Après cet exercice harassant, on n’a qu’une envie dormir mais c’est pas le moment,  il faut vite cacher le tout sous un pantalon seyant et sortir au grand air, et marcher, marcher, même s’il tombe des cordes, marcher, marcher ou monter ses escaliers quinze fois de suite… si… c’est marqué aussi sur le papier !

    Enfin, n’allez pas croire que j’ai les chevilles gonflées par plaisir, c’est arrivé avant qu’on m’ait annoncé que j’étais nominée au prix Philippe Delerm, alors si ça vous arrive aussi, si vous ne savez plus quoi faire pour remédier à cet état de fait : les chevilles gonflées, n’hésitez pas, faites comme moi, optez pour la contention sans façon !

                       

                                                              

    Brigitte Lécuyer

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  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Juin 2008 à 12:00
    J'ai aussi ces horreurs dans mon placard, et je ne les mets que lorsque je prends l'avion pour des longs trajets..mais souvent aussi, je les oublie hi hi..d'ailleurs pour les 12 heures de vol de notre voyage au Vietnam, ils sont restés sagement dans l'armoire..j'ai eu trop de mal à les enfiler la dernière fois, et je te parle pas de l'arrivée à l'ile Maurice avec 40° et ces maudits trucs que je n'avais qu'une hate de pouvoir enlever..merci de tes visites pendant mon absence, un article avec photos va paraitre dans les prochaines heures..bisous :0010:
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