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Plus loin que la NorvègeDe ses placards bien rangés
Notre mère l’a extirpé
Pour me l’offrir
Qu’il n’aille pas réchauffer
D’autres corps étrangers.
Depuis il n’a pas bougé,
Ses mailles si serrées
Ne laissent rien passer,
Ni vent, ni neige
Ce bon pull de Norvège !
Quelques larmes ont coulé
Le long de nos joues froissées
De toi, longtemps on a parlé
De tes ivresses, de tes folies
Les miennes me paraissent si sages
À côté
Je les déloge pourtant
Pour les confier aux pages
D’un futur roman
Tous ces instants
Glanés du passé.
En ce matin clair de janvier
L’air est figé,
Mes larmes aussi
J’ai enfilé ton beau pull gris
Souvenir
D’une escale en Norvège
Il peut neiger
Avec lui, je suis sereine
Seule mon âme s’étonne
Que tu ne sois plus dedans
A narrer tes exploits,
À rire aux éclats
Toi, tu n’as plus chaud ni froid
Au cœur et aux pieds
Tu es parti là-bas
D’où on ne revient pas
Vers des ailleurs givrés.
Plus loin que la Norvège
Brigitte Lécuyer
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C'est un usage courant, au moyen âge, que chaque invité apporte son couteau, tandis que la cuillère constitue un élément important du service de la table.
Naturellement, on se sert toujours de ses doigts pour se saisir des aliments, d'où une grande variété de bassins et d'aiguières qui circulent au cours du repas, dans lesquels les convives se rincent les mains.
Cependant, la fourchette n'est pas absente des repas médiévaux : on la voit paraître dans quelques inventaires. Celui d'Edouard 1er d'angleterre en 1307 fait mention de 7 fourchettes, dont une en or. Celui de Charles cinq en 1380 en mentionne 12 dont plusieurs sont ornées de pierreries. On trouve dans l'inventaire de la duchesse de touraine en 1389, neuf douzaines de cuillères d'argent et seulement 2 fourchettes en argent doré. Ces fourchettes, fourchètes à l'époque, ne comportent que deux dents, comme une fourche, d'où son nom.
La fourchette demeure alors un véritable luxe, au même titre que la serviette de table, et on l'utilise surtout pour manger les fruits. Au 16 ème siècle encore, elle est considérée comme entâchée de coquetterie.
Son usage ne se généralisera en france qu'à la fin du 18 ème siècle, avec celui des assiettes et des verres individuels. Les plus pauvres l'ignorent encore à la veille de la révolution.
Cependant, on sait aujourd'hui que la fourchette médiévale n'est qu'une réinvention. Les fouilles de Catal Höyük, en turquie, nous ont en effet appris qu'elle était presque aussi vieille que la civilisation.
Solo
J’ai mis tes couvertsEt je mange avec les doigts,
Comme quand tu étais là.
J’ai sorti mon jeu de désEt je les ai jetés,
Bravant le sort et les aléas.
J’ai mis la sono à fondEt j’ai dansé en rond,
Pieds nus comme avec toi.
J’ai bien pensé à la pétanque,A notre estaminet,
De tout mon sâoul, j’ai rêvé.
J’ai cherché notre rocher,
J’ai trouvé des galets,
Je me suis souvenue.
Le vent a emporté ma liesse,Nos bécos et nos bobos,
Lors de ma sieste.
Je regarde mon assiette,Bien polie et mal léchée,
Comme quand tu étais là.
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Qui entreprend trop de choses à la fois court à l'échec.
Comme chacun sait, on ne peut être au four et au moulin. Alors à vouloir entamer une tâche par-ci, une autre par là et une troisième à côté, le tout en même temps, risque de conduire à un échec généralisé, sauf si on dispose d'un peu plus de bras que le commun des mortels, du don d'ubiquité et d'un cerveau multitâche.
Et comme ils n'étaient pas totalement idiots, cela, nos ancêtres du XVe siècle s'en étaient déjà rendu compte, puisqu'à la fin du XIVe, on écrivait déjà : "qui trop embrasse, peu étreint", le 'peu' ayant vite été remplacé par 'mal'.
On peut toutefois se demander pourquoi c'est l'image des embrassades qui a été retenue pour cette métaphore alors que bien d'autres formes de l'expression auraient pu faire l'affaire.
Une première raison assez claire est que le verbe 'embrasser' qui, au XIVe, voulait dire "serrer dans ses bras", a aussi un autre sens qui est : "vouloir entreprendre, s'engager dans, se lancer dans quelque chose" ("Il embrasse toutes les affaires qu'on lui propose") ; ce qui colle très bien à la signification de notre expression.
L'autre probable raison viendrait d'une allusion au jeune mâle en rut qui, parce qu'il se disperse en s'attaquant à plusieurs cibles féminines à la fois, finit par ne jamais rien accrocher à son tableau de chasse.
Montaigne, au XVIe siècle, formulait la chose différemment : "Nous embrassons tout, mais nous n'estreignons que du vent".
Source : http://www.expressio.fr
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