• Pourquoi écrire ? C’est vrai ça ! pourquoi écrire mais pourquoi donc ? A cet instant même où je vous parle, j’ai un blanc, un silence………je ne m’étais jamais posé cette question. Et voici qu’on veut me faire prendre conscience de quelque chose ! 

    J’ai toujours écris naturellement, selon mon instinct, mon inspiration. Mais au fait, pourquoi nous enseigne t-on l’écriture dès le plus jeune âge ? Les paroles s’envolent, les écrits restent : voilà la clef. 

    Coucher sur le papier ou tout autre support d’ailleurs, ce que l’on veut exprimer : Un muet me dirait transcendantalement  que c’est une évidence pour se faire entendre. Ah oui ? Et les signes ? pourquoi ne pas tout baser sur la puissance de la pensée et les gestes ? Quelle est cette obsession de vouloir garder une trace de soi ? 

    Pour qui, pour quoi, comment ? Comment nous apprend t-on à écrire ? Par la lecture, la dictée, la prononciation…………..le ton. 

    J’en connais qui ne contrôlent pas leurs mains. Ils écrivent sous la pulsion de je ne sais quelle force extra terrestre. L’univers entier sait il écrire ? Un message à faire passer, une traduction et puis la langue…..le langage. La richesse des mots que l’on peut mettre à la place des autres (translater), les mots qu’on invente parce qu’ils nous conviennent à un moment donné, le jeu de mots. La dérision, l’humour, la haine, la joie, la peine………tant d’émotions que l’on peut faire passer sans se faire envahir par l’émotivité : celle de parler ! L’écriture serait elle une fuite  ou le reflet d’une trop grande sensibilité ? 

    Tiens ! voilà que je me pique à prendre du plaisir à vous parler. Je peux tout dire, comme je le veux. Je suis libre de mes écrits……..vous n’êtes pas là. Ma solitude me comble ! Je peux me laisser aller, voguer d’états d’âme en sursauts d’âme, sans grand dam, je vous le dis : j’aime manier ce stylo. De nos jours, nous utilisons l’encre, jadis nous gravions dans la pierre « Rien de grâve dans ce qui est grâvé », j’espère ? Quelles nouvelles ? Je t’écris pour savoir, parce que tu es loin et que je t’aime bien. Je veux te montrer que je pense à toi. J’écris pour ta mémoire. J’écris mes mémoires aussi. Je devais le faire, cela fait partie de ma vie………….. c’était écrit ! 

    Ecrire pour informer, pour signaler (le code de la route par exemple). Ecrire des lois pour mieux figer ce que l’on n’arrive pas à faire appliquer par le geste ou la parole. Ecrire des factures, des lettres de réclamation car la simple bonne foi ne suffit plus. Ecrire pour avoir du poids, de l’autorité………pour se rassurer. 

    Ecrire pour communiquer car nous avons perdu l’essence même de l’humanité : le savoir communiquer. Que croyez vous qu’un bébé fait à la naissance ? Il crie mais jamais ne l’écrit.  

     

    Ecrire pour se donner quelque valeur, 

    Etre auteur pour être à la hauteur, 

    Ecrire pour masquer ses peurs, 

    Ecrire avec ou sans chaleur. 

    Ecrire car soulager nos poumons ne suffit pas, 

    Ecrire pour laisser une trace de nos pas, 

    Donner des mots en héritage, 

    Ne surtout pas partir sans bagage, 

    Laisser son empreinte. 


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  • Pif – Paf – Bang – Spashhhhh ! ! ! Mon fief se trouvait être une cave.

    Nous habitions un immeuble de cinq étages, tout en longueur. Papa et maman avaient acheté le rez de chaussée. Papa avait refait les peintures : le long couloir étroit de l’entrée nous impressionnait beaucoup ! Dans un trait de génie, il y avait peint la forêt vierge : d’énormes plantes tropicales où se cachaient des yeux de bêtes féroces è dépaysement certain ! Il fallait mériter l’accès à la salle à manger, traverser cette savane sans se faire piéger….et enfin découvrir comme dans une clairière salvatrice le vieux buffet déjà rongé à Olivet par notre lapin. A droite après la salle à manger, se tenait la cuisine où Papa testait ses expériences. La première en date fut l’art et la manière de remplir le poil à mazout sans se fatiguer : alimentaire mon cher Watson ! tu hisses le tuyau bien amarré à la cuve à un niveau supérieur au bidon, tu pipes…t’as plus à pomper !…effet magique entrainant une sensation de  bonheur : c’était un jeu d’enfant auquel je me piquais avec d’autant plus de plaisir que ce pas vers l’avenir mettait fin aux corvées de charbon. Je n’oublierais jamais le seau à charbon et ses galets noirs, le poids à charrier et les douches ruisselantes de poussière grise…vive le progrès.

    On me qualifiait de « flemmarde » à cette époque : NON, c’est faux : l’ignorance, le manque de discernement font bavasser. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ? pour ma part j’aime les choses qui simplifient la vie.  J’ai toujours eu un grand courage et beaucoup d’énergie lorsque j’estime que le jeu en vaut la chandelle : simple question de motivation…plaise à Dieu que tous les patrons retiennent bien cette réflexion et comprennent la leçon : motivation égal productivité.

    Il est vrai que, pour ne pas débarrasser la table, je m’y cachais dessous. Toute la maisonnée me cherchait partout et moi, bien planquée, je rigolais. Lorsqu’enfin, épuisée de ma disparition, une de mes sœurs se tapait la corvée, je sortais discrètement de mon terrier et ni vue, ni connue..allais me coucher. Cette supercherie a durée un certain temps pour ne pas dire un temps certain, puis je fus démasquée. Je n’ai jamais débarrassé cette fichue table : j’avais à heures régulières, des douleurs subites dans les poignets ! pour me faire céder lorsque j’ai pris une décision, il faut se lever de bonne heure…personne n’a jamais réussi.

    Mon fichu caractère me joua bien des tours. Je n’aimais pas plus le repassage que la corvée de table et je me sentis vexée, bafouée, lorsqu’un jour – fait extraordinaire car quasiment pour la 1ère fois dans ma vie – maman me demanda de repasser une chemise ! Je bougonnais, faisais la moue, étais très en colère. Je n’ai jamais supporté les ordres. Avec moi, il faut du tact pour me faire plier, ce que maman n’avait pas eu sur ce coup là. Pourtant elle était très fine intellectuellement mais ce jour ne devait pas être un bon jour. Je m’approchais donc de cette maudite table  à repasser qui se dressait là devant moi telle une insulte et je branchais le fer. Ce dernier s’éclatait en répandant sa chaleur. Il semblait me narguer ! J’entrepris le 1er pli de la manche et tel le fer, je me mis à bouillonner. Mon sang ne fit qu’un tour ! Non, décidément je n’acceptais pas cette tâche ingrate. En un éclair j’infligeais une punition  magistrale à la source même de mon désarroi, à savoir la prise de courant qui alimentait le fer et ainsi  m’obligeait à obtempérer. Je te lui ai mis un de ces coups de savate ! Ma chaussure prit feu instantanément. Je portais des baskets montantes jusqu’aux chevilles et bien lacées. En général, je ne fais pas des double nœuds mais des triples, histoire de ne pas m’emmerder avec des lacets fuyants et ainsi passer une bonne journée. Ficelée, bardée…chaussure en flammes…j’ai compris ma douleur !..la prise aussi. Nous étions quittes et la table à repasser je quittais illico presto. Certes j’ai échappé à la corvée mais à quel prix !

      ...........14ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................


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  • Honda P50

    Brisson, tu me donnes le frisson ! Brune et d’un caractère affirmé, elle était issue d’une famille de « pieds noirs » rapatriée de Tunisie. Leur maison respirait la fortune malgré leurs lamentations. Je n’ai que peu de souvenirs avec Véronique mais ces moments furent intenses ! il est des visages qu’on n’oublie pas.

     

    Ses parents lui avaient acheté un motocycle « Honda P50 » rouge et blanc. Ce fut l’occasion de me faire offrir exactement le même. J’abandonnais donc mon cher vélo pour goûter aux joies grisantes d’un moteur. Toutes les deux, nous faisions de magnifiques virées – fières comme larons en foire – juchées élégamment sur nos pétrolettes. Nous nous donnions « rencart » près du lycée sur les bords de marne et partions à l’aventure découvrir notre région. Pourtant ce jour là, Véronique n’était pas au rendez vous ! Je traçais donc les rives sauvages à sa recherche… Rien ! pas âme qui vive ! Soudain j’aperçus – bercé par les flots – le P50 rouge. Véro, les yeux fixés sur son compteur tout neuf, s’était laissée guider par l’engin qui semblait être attiré plus par les ondes que par la terre ferme. Nos balades tombaient à l’eau….Véro aussi ! Adieu cyclo.

     

     ...........13ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................


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  • .......Toujours dans la série bricolo, je lance un appel d'urgence pour des urinoirs bouchés dans le bâtiment de la Direction. Le plombier - homme sincère et dévoué - me demande "Toilettes de la Direction : hommes ou femmes ?"

    ..............à votre avis : urinoirs...........c'est chez qui ?


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  • La rivière Verdon qui prend sa source près du col d’Allos et va se jeter dans la Durance a taillé le massif calcaire pour former les Gorges du Verdon. Entre Castellane et le lac d'Esparron, les Gorges du Verdon offrent des sentiers raides pour la randonnée (Sentier Vidal, sentier de l’Imbut, sentier Martel), des lacs pour pratiquer le kayak ou le canoé (lac de Castillon, lac de Sainte-Croix, lac de Quinson et le lac d'Esparron). Les gorges se nomment Basses Gorges du Verdon entre Esparron et Quinson

    Il était beau : les cheveux longs et bouclés, un nez parfait et d’une grande gentillesse. Lui et moi, c’était une grande histoire : du sérieux. Il avait réussi à obtenir la sympathie de maman. Il s’était préparé un book dans l’espoir de trouver  un travail de figurant. Je ne peux pas oublier sa série de photographies : c’était vraiment un beau mec. Il me présenta à ses parents (je garde un très mauvais souvenir de cette première et dernière rencontre : sa mère me recevait avec beaucoup d’égards et semblait m’apprécier. Elle avait mis les petits plats dans les grands. Malheureusement, je fus prise d’une crise de cystite qui m’obligea à  écourter la soirée…je m’en suis énormément voulu). Quelques temps après, nous entreprîmes un voyage en amoureux en auto-stop direction le sud. Merveilleux voyage plein de souvenirs ! Nous dormions dans les auberges de jeunesse, avec un désir ardent de prendre le petit déjeuner le lendemain matin  (les dortoirs n’étaient pas mixtes à l’époque). Les plus belles régions de France ne nous ont pas échappé. Des gorges du Verdon aux baies de la Méditerranée, les couleurs ocres mélangées de pins verts nous embaumaient les sens…tous nos sens étaient tournés vers la même direction : le bonheur. De retour à Paris, Y... ne voyait pratiquement plus son copain : il préférait ma compagnie mais F.... vit cela d’un très mauvais œil et fit le maximum pour nous séparer. Après de longs mois de charcutage, il eut gain de cause et Y... disparut à jamais de ma vie. Je hais les copains des copains.

     ...........12ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................


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