• Le ver dans la pomme

      Heureusement que je vouais mes week end à tenter de redonner à Fr…. un semblant de goût à la vie http://www.grisy.net/article-35602927.html car rien n’allait plus dans mon travail et c’est bien connu : faire sa B.A, c’est se faire du bien à soi même ! Notre ancien chef ayant pris sa retraite, la direction n’eut pas de meilleure idée que de nous en coller un nouveau…. Pourri jusqu’à la moelle. Il s’était déjà fait virer de la Snecma pour escroquerie et revenait à Hispano par la grande porte ! Seulement voilà : il avait le bras long et des appuis hauts placés, le bougre. Tout le monde connaissait l’animal mais il était intouchable. Etant sa secrétaire en plus des actions sur le terrain, on me respectait, par crainte de son pouvoir. J’avais du fil à retordre avec lui mais il n’était pas méchant, juste infernal.

    On nous avait mis un ver dans la pomme et que croyez vous qu’il fit, l’asticot ? Du grand banditisme, il n’était pas loin ! Tant qu’il faisait ses petites affaires sans se faire piquer, ça roulait bien. Nous étions totalement autonomes et pour cause…. On ne le voyait que quelques heures par semaine. Lors de ses appartions, il nous racontait ses histoires de fesses et poussait des gueulantes car, ne sachant pas répondre aux questions de la direction sur les divers chantiers en cours, il se défoulait sur nous, prétextant qu’on n’avait rien foutu alors que les dits travaux étaient terminés depuis belle lurette.

    C’était un excellent gestionnaire et qui connaissait la loi sur le bout des doigts. Pour le piéger, il fallait se lever de bonne heure. Il était tellement confiant en lui qu’il devenait de plus en plus indiscret et trafiquait impunément au grand jour, au nez et à la barbe de son chefton qui passait ainsi pour un imbécile.

    Sa saloperie de hiérarchie profita d’une semaine où il était parti draguer au maroc pour farfouiller dans son ordinateur, huissier à la clef, sous nos regards hagards. Nous étions impuissants, tout petits au sein de cette machinerie.

    Il se fit licencier à nouveau, au bout de trois années d’ouvrage et nous devînmes des cibles idéales. La tête étant vérolée, nous étions forcément des brigands de grands chemins, des voyous et on nous montrait du doigt. Nous n’avions plus de crédit auprès de nos collègues et notre dignité en prenait un sacré coup.

    Son assistant fut écarté et mis dans un placard et nous restions sans responsable, livrés à nous mêmes et bafoués.

    Notre escroc ne se démonta pas et porta plainte contre la direction. Un procès était en cours, il y avait enquêtes et filatures, non seulement sur lui mais chez nous aussi. On nous convoquait au service juridique pour nous faire avouer ce que nous ne savions pas de toutes façons. Il y eut harcèlement, dépravation, dépréciation, soupçons….

    Pendant huit mois, nous étions orphelins et sous le joug d’un tyran de la direction. Le choix du remplaçant était top secret. Ils cherchaient quelqu’un qui n’avait jamais pu le cotoyer, ni connu ses prestataires, employés, amis, etc….

    Un tyran en attirant un autre, on nous colla un mercenaire, missionné pour décimer le service ou tout du moins notre équipe et la guerre éclata. Jamais, je n’avais eu de chef aussi tordu dans sa mentalité ! Il ne défend pas ses troupes, il les enfonce. Ses premières paroles, le jour de son arrivée et alors qu’il ne nous connaissait pas ni d’Eve ni d’Adam mais seulement par le truchement du tyran, furent « De toutes manières, vous êtes des incapables car aux moyens généraux, on ne met que des bras cassés ». Oh Oh OH…….. nous n’étions pas du style à encaisser ce genre de réflexion injustifiée.

    Il était très pervers et se fit copain avec le tyran, soit sa hiérarchie, le toubib du travail et le responsable des achats. De la sorte, nous ne pouvions pas nous plaindre de quoi que ce soit jusqu’au jour où, Arielle la petite sirène soit mes zig, ne supporta plus sa méchanté gratuite et alla trouver le tyran qui l’écouta asidûment. Parce qu’en plus, il était nul dans le travail et cultivait un long poil dans sa main, donc je ne manquais pas d’arguments.

    Je craignais, bien sur, sa réaction.

    Le lendemain, j’arrivais pour lui dire bonjour et quelle ne fut pas ma satisfaction de constater qu’il s’en était pris un seau ! Les oreilles basses comme un cabot fautif, l’œil blême et le teint livide, il me serra la poigne sans mot dire et me maudissant, regardant ses pompes lustrées du petit matin.

    Je m’empressais de conter ma petite victoire à mes collègues qui n’attendaient que le déclic pour en faire autant. La mutinerie était sous-jacente depuis si longtemps qu’elle devenait imminente.

    L’entreprise ferma ses portes quinze jours au moment des fêtes de fin d’année, à cause de la crise.

    A la rentrée, notre mercenaire fit volte face et devint des plus aimables et attentionnés. Nous savions bien que c’était encore une de ses tactiques mais l’air était redevenu presque respirable, alors nous gardions secrètement nos rancoeurs jusqu’au jour où nous les ressortirons, inévitablement. Je n’ai jamais vu quelqu’un changer de comportement du jour au lendemain, d’une façon aussi flagrante ! Ce n’est plus le même personnage, à croire qu’il s’identifie à chacun de ses rôles comme un acteur.

    Aujourd’hui, la crise sévit encore dans l’aéronautique et chaque prétexte est utilisé pour licencier. Nous subissons cet acharnement au quotidien, l’erreur n’est plus permise, les angoisses tiennent prise, les dépressions prennent le dessus. Nous sommes à la merci du bon vouloir de quelques tyrans et mercenaires qui n’ont pas pigé que, eux aussi, sont des moutons de panurge qu’on enverra paître dès leurs sales besognes accomplies.

    Tel est pris qui croyait prendre, me permettrais je de dire……..

    ......... 319 ème épisode ............. à suivre .......... dans la catégorie "biographie"

    « Les Mots Migrateurs créent leur 1er salon du livre à CERGY (95)l'amande avec un "a", c'est celle qu'on mange.... l'amende avec un "e", c'est celle qui nous bouffe !! »

  • Commentaires

    1
    Mardi 15 Septembre 2009 à 12:00
    Le monde du travail parfois l'enfer sur terre, cela dure depuis plusieurs années, le drame ça continue toujours. L'on a constaté chez nous aussi que ceux qui sont payés pour abattre les hommes et femmes, ont le retour de baton quand il ne sont pas encore assez féroces ! c'est peu dire
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