• Le pardon

    541783.jpgPour ma part, j’ai trouvé qu’une peine de 12 ans était trop juste si on considère les dégâts occasionnés sur notre psychisme. Et puis, on n’a pas le droit d’oter la vie à quelqu’un et encore moins à une jeune femme de 28 ans. Je pense que la peine n’a pas été plus lourde en raison de l’âge avancé de Léonard. Quoiqu’il en soit, le principal n’est pas tant la longueur de l’emprisonnement, mais plutôt que justice ait été rendue………quand on pense qu’il aurait pu se sauver dans le maquis !

    Je n’ai jamais eu de haine, seulement une immense peine. Dans chaque circonstance, il faut évaluer les causes avant de juger les effets. Léonard était vieux et ne se sentait plus capable de finir ce qu’il lui restait de sa vie, seul. Les hommes ne savent pas vivre en autarcie complète, bien souvent.

    Ma sœur C…. fréquentait alors l’église évangélique de pentecôte http://www.evangile93.com/ et disait qu’il fallait pardonner. Je n’en n’avais pas la force et ne partageais pas ses idées. Elle allait rendre régulièrement visite à Léonard en prison. Je ne sais pas comment elle s’y est prise mais Léonard est vite devenu le bras droit de l’aumonier de la prison et a été libéré pour bonne conduite au bout de 7 ans. Bravo la manip de la frangine ! j’étais assez déçue et écoeurée.

    A force de bourrage de crâne, elle réussit à m’ entraîner dans cette « secte », je dirais. Je ne m’y opposais pas la 1ère fois pour qu’elle me fiche enfin la paix et je dus arrêter de tirer les cartes. C’était une obligation morale. Je mis tout à la poubelle : livres divinatoires, tarots, etc….la crainte de Dieu s’installa dans ma vie.

    Cette église m’attirait. Je m’y rendis de plus en plus régulièrement : j’avais trouvé là une thérapie. Je consultais d’ailleurs en parallèle un psychothérapeute que j’envoyais vite se faire voir ailleurs. Dieu m’avait donné la foi. J’étais devenue forte, très forte dans mon âme et les montagnes ne me faisaient plus peur. J’étais sereine et transformée cependant les gens me dérangeaient toujours. A l’église, on veut toujours vous emmener plus loin. Je ne supporte pas ce manque de liberté. Je considère que je n’ai de compte à rendre à personne si ce n’est à Dieu….alors que l’on me fiche la paix ! que l’on me laisse vivre mon expérience à mon rythme ! pourquoi cet acharnement à vouloir me faire entrer dans le troupeau ?

    J’aime bien Dieu mais pas ceux qui le représentent.

    Chez les évangélistes, il n’y a pas de curé mais un pasteur avec sa vie familiale : femme, enfants…….. Les sermons sont basés essentiellement sur la prière à voix haute et dans une langue pour le moins étrange ! c’est une langue envoyée par l’esprit sain. C’est très impressionnant, ça fait même peur. Certains entrent en transe, d’autres témoignent de leur guérison. Quoiqu’il en soit, on ressort de là, complètement vidé de ses angoisses et tout le monde il est beau et tout le monde, y s’aime.

    En temps voulu, j’ai demandé à être baptisée (2ème baptême puisqu’enfant et bercée dans le catholicisme, on me l’avait imposé). Cette fois, je sentais qu’il fallait le faire ou en passer par là si vous préférez. Je sentais là qu’il y avait une épreuve à surmonter. En quelque sorte je testais la solidité de ma foi.

    Je n’aurais jamais imaginé la suite ! Baptisé : on se croit protégé. Erreur fatale ! protégée certes mais à quel prix ! aides toi, le ciel t’aidera : en un mot : je t’envoie des épreuves de plus en plus dures à supporter et si tu t’en sors c’est que tu est apte. Cela s’appelle des oppositions : c’est l’œuvre de Satan qui ne supporte pas que Dieu soit le plus fort. J’ai cru crever des milliers de fois. Il est vrai que la main de Dieu m’a toujours relevée in extremis. Seulement voilà : la déprime commença à prendre le dessus et chaque mot des sermons du dimanche me choquait de plus en plus. Très vite, je compris que j’étais manipulée. Je perdais tout à petite dose mais sûrement. De seule, je marchais encore plus seule malgré ce cantique qui nous dit « jamais plus seule, Jésus est avec moi ».

    En 1997, j’eus encore un passage très hard dans ma vie, que je ne vous révèlerais pas de suite car je dois respecter la chronologie de mon récit. Je ne compris pas que Dieu pouvait me laisser galérer encore comme çà. Alors je pris du recul par rapport à l’église tout en gardant Jésus au fond de mon cœur. Je suis persuadée que la foi est de notre fait, enfouie au fin fond de nos entrailles. Quand on dit que Jésus est entré dans notre cœur, c’est que l’on s’est trouvé. Jésus est en chacun d’entre nous : il notre égo.

    Dieu a toujours guidé mes pas, il fait partie intégrante de ma vie. La force qu’il m’a donnée est surnaturelle. Nous sommes doués, dotés pourvu que l’on veuille bien se donner l’intelligence d’approfondir ces milliards d’unités cellulaires qui hantent nos corps. La vie grouille en nous…l’intelligence aussi. Nos corps font chair, nos âmes sont chères.

    J’ai toujours été étonnée de tous ces voyants qui se déclament au nom de Dieu. Je pensais que voyance et croyance n’étaient pas compatibles. Mais la Bible nous dit bien de se méfier des faux prophètes qui viendront à la fin des temps.

    En fin de compte nous croyons tous avoir rencontré Dieu. Chacun est sincère à son heure…fidèle à chacun comme dirait l’autre ! mais n’est ce pas là un simple mode d’expression ? la trouvaille qui enorgueille nos sens ? nous donne accès à l’extraordinaire et nous prouve à nous mêmes que nous sommes parfaits ?

    Voyance, croyance…..je ne crois que ce que je vois disait Saint Thomas ! alors que penser ? les choses sont quand même troublantes. Toutes ces preuves qui ressemblent à des miracles ! tous ces miracles que nous ne sommes pas fichus de discerner. Sommes nous dignes d’un don (dignes dindons) ? ou s’agit il d’une simple farce ? on s’amuse, nous avons de l’humour mais que fait on de l’amour ? celui qui nous transporte au moins aussi loin que la recherche de l’inconnu, celui par qui la vie prend tout son sens….cet amour si incroyablement beau que plus rien n’a d’importance quand il est là…cette amour par qui la force devient divine. Dieu est amour….l’amour rejoint Dieu. Nous sommes faits d’amour et d’eau fraîche. Un seul et même point est notre origine : ce n’est pas le point « G », c’est le point de départ…cette infinie petite lueur que nous recherchons avec tant de vigueur et qui peut tout faire basculer lorsque par déséquilibre, nos rouages sont ensablés.

    Pour y voir clair, cessons de vouloir percevoir et laissons la vie couler comme elle le doit.

    ........115ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................

    « De gustibus et coloribus non disputandumA vos craies ! »

  • Commentaires

    1
    Lundi 18 Juin 2007 à 12:00
    Moi aussi, j'ai été très surprise à la lecture de ce texte. Tu étais SuperWoman !! Faisant toujours front face à l'adversité ! Il est bien évident que la carapace ne peut que se fendre lors d'un tel drame. Te voici vulnérable et ta soeur en profite pour te faire rencontrer des personnes qu'en temps normal tu n'aurais jamais voulu rencontrer. Je pense que les sectes font pareil, elles profitent de personnes faibles ou devenues fragiles pour les endoctriner. Encore une fois, félicitation pour l'écriture, pas facile de trouver les mots justes pour parler de ce sujet. Bisous
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :