• L’incompréhension de toutes parts

    img1907.jpgMe v’là bien ! Les parents n’ont pas tardé à me téléphoner, m’enguirlandant et me demandant de rapatrier leur fille illico presto. Pas d’accord…….non, je n’étais pas d’accord. Primo, je n’y étais pour rien et je considérais qu’ils devaient dialoguer avec leur fille (c’était d’ailleurs là un des points culminants de son anorexie…….trop couvée par sa mère et incomprise), secondo, je n’avais pas l’argent pour lui payer le train et tierco, si elle s’était échappée, c’est qu’elle était bien avec C…. et il y avait certainement là une porte ouverte vers une guérison complète.
    J’ai tenté de les raisonner mais ils se complaisaient dans leur peine, à savoir qu’ils se positionnaient en parents victimes alors qu’ils étaient coupables de manque de psychologie. Bien sûr, ils l’aimaient leur fille, mais trop ! et quand c’est trop…….c’est trop ! (proverbe chinois ??) et elle les provoquait pour ouvrir leur conscience mais y avait du taf !
    Ils m’ont rappelée le lendemain, environ une dizaine de fois, puis le surlendemain et ont enfin accepté d’entamer le dialogue avec leur fille.
    La décision était prise : elle resterait chez moi, le temps de refaire surface dans sa tête.
    Je n’avais pas hérité d’un cadeau ! l’anorexie est une vraie purge morale sans compter la purge physique et n’amène pas au purgatoire. C’est plutôt l’enfer.
    G…. se sentait de mieux en mieux au fil des jours et elle commençait à reprendre du poids. Il faut dire qu’au début de sa maladie, elle était tombée à 45 kg et avait frôlé la mort. Elle n’a été à la clinique que parce qu’elle a fait un malaise. Les parents cachaient l’état de leur fille car ils étaient piqués dans leur fierté. Ils avaient honte et ne la voyaient pas dépérir sous leurs yeux, pourtant. On ne peut pas les incriminer car ils étaient aveuglés par la souffrance, se sentaient responsables et impuissants mais elle a eu chaud la petite !
    Le problème à la maison était que G…. ne faisait rien de ses journées, hormis téléphoner aux copines de Grenoble. Ma facture de téléphone grossissait aussi et je voyais le coup que G… allait amplifier mes dettes. J’ai du sévir. J’ai demandé à France télécom la facture détaillée et ai prié G… de trouver du travail pour me rembourser.
    Elle ne voulait pas travailler, elle préférait mon canapé et ma télé. Je devais faire très attention lorsque je lui faisais des reproches car C…. la défendait comme sa chair. Il me demandait de comprendre la maladie et ses conséquences. Ces sujets de conversation devenaient très ambigüs et je devais ravaler ma langue et mes emmerd.
    Alors, j’ai décidé d’y aller en douceur car je ne pouvais pas m’enfoncer encore plus dans les problèmes et il fallait que je la fasse réagir.
    Elle comprenait très bien mais ne voulait pas et profitait de son protecteur pour se laisser entretenir. C…. commença à me rembourser les appels et j’expliquais à G…. qu’elle était inconsciente d’agir de la sorte.
    Elle finit par trouver des gardes d’enfant, ce qui aurait dû la responsabiliser un peu et lui mettre du plomb dans la tête, seulement voilà……………..là aussi, il y avait du taf !
    ......144ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie..................
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  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Septembre 2007 à 12:00
    Ah, que ne ferait pas une mère pour son fils! Bonne fin de semaine Arielle.
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