• L’éloignement qui rapproche

     

    Je me sentais heureuse…happy, you know ? J’appréhendais beaucoup ce retour de vacances car  je pensais que Fr….. ne serait pas pressé de me revoir et je n’attendais pas grand chose de cette journée. Je m’étais trompée. Il était encore plus amoureux que moi et maintenant, après ces trois semaines de séparation, je savais…nous savions à quel point nous tenions l’un à l’autre. Il n’y avait aucun doute possible. Nos retrouvailles furent grandioses et j’en ai encore le goût sucré qui parcoure mon corps et me fait frissonner. Cet homme faisait mon bonheur, j’espérais que cela  durerait éternellement et même au delà. Notre amour était parfaitement réciproque : nous étions sur la même longueur d’ondes. Lors de ces retrouvailles, j’ai compris lorsqu’il m’a déclaré « j’avais oublié à quel point c’est bon » qu’il m’était resté fidèle tout ce long temps. S’il avait oublié, c’est qu’il n’y avait pas eu droit. Et puis sa manière de me toucher, ses regards, ses mots parlaient mieux qu’un livre. Mes vacances avaient été merveilleuses et pourtant il m’avait tellement manqué….j’osais imaginer celles que nous passerions ensemble, plus tard et j’avais hâte que ce vœu se réalise.

    Cette première semaine de septembre restera à jamais grâvée dans ma mémoire et dans mon cœur tant mon amour me comblait. C’était comme s’il avait eu un déclic, une révélation. C’était certainement le résultat de nos trois semaines d’éloignement. L’apothéose fut lorsque, pris d’un besoin vital d’être près de moi, il se débrouilla pour m’emmener à Merlimont http://www.grisy.net/article-16737374.html  un week end entier ! Trois jours ! ! Et c’était lui qui avait provoqué cette situation. C’était la première fois en quarante six ans que l’homme que j’aimais faisait des pieds et des mains pour être à mes côtés. Je n’avais rien eu à demander et je pensais avoir rêvé ce trop plein de bonheur que l’on pourrait presqu’appeler miracle. Il avait prit des risques inconsidérés, s’était disputé avec sa femme, était passé prendre les clefs chez sa mère et avait débarqué à la maison en pleine nuit. N’étant pas sûre qu’il viendrait car n’y croyant pas vraiment vu les obstacles que sa femme lui fourrait en permanence dans les pattes, je m’étais couchée, triste.

    Il s’en passe des choses pendant notre sommeil ! Fr……. arriva donc à la maison vers deux heures du matin, trouva porte close, sonna et resonna une vingtaine de fois….rien à faire : quand je dors, je dors ! Je suis sourde comme un pot. Il arriva à pénétrer dans la petite cour qui me servait de jardinet (il m’avait dit avoir trouvé le portail ouvert ce dont je doutais car j’étais certaine de l’avoir fermé comme tous les soirs avant de me coucher mais peut être que dans mon subconscient j’avais délibérément omis de verrouiller ! je ne savais plus) puis se heurta à la porte d’entrée de la maison, bien cadenacée, celle là. Il frappa aux carreaux, lança des cailloux…..rien à faire : je roupillais. Tenace, mon amour ! Il entreprit l’escalade vers la fenêtre de ma fille I……, restée à entrebâillée à l’espagnolette http://fr.encarta.msn.com/dictionary_2016006511/espagnolette.html . Il fallait monter sur la table de jardin déjà bancale puis sur le petit toit en bois. Il y parvint mais son quintal le trahit ….. le bois céda, il était vermoulu, pas bon pour des goujats et tranché en fines lamelles. Mon amour se cassa la figure du toit. Meurtri mais toujours déterminé à emmener sa belle, il réquéquépèta depuis le zébut (repart à zéro), tailla un bout de bois en biseau pour faire sauter l’espagnolette et cette fois fit une entrée triomphale en plongeant sur le lit d’I……. qui fort heureusement dormait chez son mecton ce soir là.

    Notre héros ne se sentit plus de joie et pénétra illico dans ma chambre, me trouvant ronflante, ronflante, ronflante. Il avait soif et traversa la maison pour se servir une bière bien fraîche puis refit son apparition : dans mon lit cette fois. C’est là et seulement là que je me suis réveillée ! « I…… ? » balbutiais je pensant dans mon sommeil qu’elle était revenue, puis très vite mes neurones firent un tour « C’est toi ! Tu es venu ! »……la maison entière retentissait de ma liesse. « J’avais tellement envie de te voir ! Je voulais tellement t’emmener à Merlimont ! » Ce furent ses premiers mots qui claquèrent comme une déclaration d’amour, si belle et forte à la fois. Nous nous sommes enlacés. Le bonheur était à son comble.

    Deux ou trois fois, il me dit « tu es prête ? On y va ? » « Oui » puis nos baisers nous clouaient dans le lit et vers quatre heures trente du matin, il s’endormit alors que j’allais me taper le bout de camembert qui siégeait au fin fond du frigo….l’amour : ça donne faim.

    Nous nous réveillâmes vers dix heures. Je fis le p’tit déj. Le temps d’être fin prêts à prendre la route : il était déjà treize heures quinze. Il avait volontairement oublié son portable chez lui, ainsi elle lui foutait la paix.

    Nous sommes arrivés à Merlimont vers quinze heures trente, avons fait une halte à Etaples http://www.grisy.net/article-13720410.html sur le port, acheté le repas du soir : nous avons pris du bon temps au soleil et dans les dunes aussi. J’adorais lorsqu’il me promenait dans les endroits qu’il fréquentait avec son père. J’avais tout aimé de cette journée. Le soir, il me fit un festin d’huitres et barbecue. Nous avons joué à un jeu de société que je ne connaissais pas (notez qu’il faut une bonne dose d’amour pour me faire participer à ces jeux car en général, cela ne me branche pas des masses). Nous étions heureux et pourtant il était perturbé car à peine avions nous mis les pieds dans la maison que le téléphone sonnait tant qu’il pouvait. Il a fini par répondre : c’était sa mère. Elle s’inquiétait. Forcément, dans notre délire, nous n’avions pas pensé aux autres. Il n’avait pas appelé chez lui ni prévenu sa mère qu’il était bien arrivé. Tout le monde le cherchait si bien que les voisins avaient été alertés et avaient confirmé ne pas l’avoir vu. Rappelons qu’il aurait dû arriver dans la nuit et que nous avons ouvert la maison seulement vers dix sept heures ! « Tu as découché ! Avec qui es tu ? » : Ce furent les premiers reproches de sa maman. Puis il a dû affronter son boulet de femme et là : ça se corsait. La crainte qu’elle débarque l’a envahit et je le sentais tendu mais cela n’a pas gâché notre soirée. Couchés à trois heures trente, nous avons fait durer le plaisir une bonne partie de la nuit, bien décidés à nous lever pas trop tard car il  avait prétexté d’arranger la maison et il fallait bien qu’il s’affaire quelque peu pour être un tantinet crédible.

    Neuf heures : no problemo. Je descendis faire le p’tit déj puis après que nous soyons lavés je partis faire quelques courses pour lui laisser le temps de bosser un peu. Pour sortir et entrer dans la maison, je devais me cacher à cause des voisins et Fr…… m’a avoué en avoir assez que nous soyons obligés de faire attention aux autres, de dissimuler notre amour. Cette nouvelle déclaration me fit plaisir. Enfin ! Quelqu’un qui voulait me montrer ! J’eus le sentiment d’être reconnue pour moi même et j’ai savouré cette sensation.

    ......214ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie..............

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 11 Mai 2008 à 12:00
    Quelle histoire, de quoi faire un livre ou un film ^^Il a eu de la chance de rien se casser, en tombant :)
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