J’avais du taf au mobil home ! Je me mis au turbin avec joie, sortant la pelle et le rateau afin de donner un semblant d’air plat à ma future terrasse http://www.grisy.net/article-13085015.html . Retourner la terre, combler les creux, araser…… extraire du sous sol les énormes pavés et bouts de ferraille ! J’en ai trouvé des trésors, des piliers entiers, des morceaux de carrelage, j’en passe et des meilleures. En fait, j’ai appris plus tard que le camping avait été construit sur une ancienne déchetterie.

Tous les soirs, en rentrant du boulot…. Et oh, et oh ! je rentre du boulot http://www.youtube.com/watch?v=PzFU7KEoVJA&feature=related , j’étais joyeuse de me mettre à la tâche. Je transpirais à grosses gouttes mais j’avais tant de satisfaction de voir mon jardin se transformer et ressembler aux plans que j’avais fait sur la comète.

Les jours se passaient tranquillement, je ne me lassais pas de mon petit univers campagnard. Avec Paul, nous avions aussi bricolé la petite chambre pour qu’I…. s’y sente à l’aise. Nous avions rabattu les lits superposés pour installer une grande planche et un matelas deux places. Aucune pièce n’est petite, il suffit de savoir aménager l’espace. Les miroirs sont un bon truc : ça donne un effet de profondeur et de clarté. Jacquouille l’embrouille http://www.grisy.net/article-14480785.html  avait été bluffé de voir comment j’avais transformé le petit couloir en surface habitable ! J’aurais dû faire décoratrice.

I… aussi était joyeuse. Nous passions des soirées agréables et nous mitonions de bons petits plats. Oh bien sûr, la cuisine dans un mobil home est tout un art. La gazinière donne de petites flammes sympathiques mais peu rapides, le temps que le gaz parcoure les cinq mètres de tuyauterie. Il faut s’adapter et prendre son élan pour saisir la viande à feu vif. Mieux vaut faire mijoter comme à l’ancien temps, quand nos grand mères laissaient la casserole en cuivre toute la journée sur le fourneau qu’elles avaient alimenté de bois le matin. C’était long, mais bon !

Pour les grillades, on préférait le barbecue http://www.grisy.net/article-20854332.html .

Fr… avait disparu. J’avais quotidiennement des coups de fil anonymes. Je décrochais et on me raccrochait au nez. Je le savais assez lâche pour que ce soit lui. Cela ne me perturbait pas plus que ça. D’ailleurs j’avais beaucoup de nouvelles car les potes du boulot venaient me voir et me tenaient au courant de ses activités, ou plutôt de son oisiveté. Il ne faisait rien, ne démarchait pas pour son entreprise. Je continuais à déjeuner régulièrement avec Clet http://www.grisy.net/article-28962886.html qui était très en colère contre Fr…. Il lui avait décroché un chantier dans Paris et Môsieur ne s’était même pas présenté, faisant passer Clet pour un fantoche. Fr… allait au clasch, assurément.

Clet me fit comprendre que Fr… et moi, c’était cause perdue. Il s’accrochait à sa nénette et visiblement, je n’étais là qu’en cas de dépannage. J’avais la rage mais je savais que c’était mieux comme ça.

De même que Fr…. était très sollicité lorsque les nanas de Snecma avaient appris son divorce, les hommes me draguaient à qui mieux mieux. Cela ne m’intéressait pas. Fr… avait cassé quelque chose en moi, je ressentais du dégoût lorsqu’on m’approchait. Je n’arrivais plus à être sociable et me retranchais dans mon paradis du vexin.

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