• Disparaître un temps

    undefinedJe ne devais pas perdre l’espoir.
    J’ai toujours été profondément révoltée contre notre mode d’éducation. Les fêtes, les anniversaires prennent trop d’importance dans notre vie. J’étais profondément triste parce que Fr… ne m’avait pas accordé un petit moment..ne serait ce que cinq minutes… pour mes quarante six ans : quelle belle stupidité ! je m’auto détruisais ! j’avais l’impression que tout fichait l’camp et pourtant il avait tout fait pour être le premier à me le souhaiter. Son message était merveilleusement chaleureux et il l’avait laissé à une heure où il savait que je n’étais pas encore réveillée : donc, j’étais obligée d’en prendre connaissance avant que toute autre personne ne m’accapare. Je devais apprécier ses efforts et ne pas voir que le côté négatif de la chose… oublier que l’anniversaire est un jour extraordinaire et ne pas tout gâcher par égoïsme.
    Lutter contre ses propres principes est la pire des aventures. Je devais maintenir le cap sur notre promesse du début : jamais de dispute entre nous. Après tout, si le huit novembre n’existait pas, je n’aurais jamais sombré dans cette déprime : rien n’était changé…la vie continuait.
    J’ai vraiment de la haine pour les principes inculqués dès la naissance et pourtant tout au fond de mes entrailles, je ne peux pas ignorer le jour de ma naissance. A vouloir faire fi des sentiments, nous dévalorisons le sens même de la vie. Alors la vie continuait, oui mais il s’agissait là plutot de survie et j’y trouvais quelque explication !
    Finalement, nous arrivons toujours à rationaliser les situations biscornues. Tout s’analyse toujours, aucune question n’est sans réponse. Nous sommes capables de renverser la tendance pour donner raison à celui qui a tort, pour peu qu’on y attache un tant soit peu d’importance. Ainsi donc, je me suis toujours minimisée. J’ai toujours retourné en ma défaveur les coups que l’on me faisait subir.
    FR…. pourtant se cachait de moins en moins et j’aurais dû être contente. L’ambiance dans son foyer semblait au plus bas.
    Nous passions de merveilleux moments et certains détails m’amusaient.
    Décidément, nous étions faits l’un pour l’autre ! Nous nous ressemblions énormément : nos douces nuits étaient bercées par nos ronflements réciproques, nous étions accrocs au tabac, nous aimions boire un coup et nous curer les dents… ….quelle belle histoire d’amour !…quelle belle histoire de vie ! je l’aimais tellement  que toutes ces choses anodines prenaient une importance capitale : l’amour est donc fait de banalités contrairement à ce que l’on imagine. Il faut apprécier les événements à leur juste valeur, à savoir que la valeur réelle est faite de sensations. Tout part du cœur, tout passe par le cœur : c’est la vie….pas de cœur : pas de foi…pas de foi : plein de rancœur. 
    Fr… ne me touchait plus beaucoup depuis qu’il était retourné chez sa femme et j’en souffrais. Je ne supportais pas que ce soit elle qui en profite alors que nous étions si bien ensemble et qu’elle lui « cassait les burettes », selon sa propre expression. Outre le besoin d’amour bien évident lorsqu’on est amoureux, je me posais des questions. Il avait beau me dire qu’il pensait à moi au moins trois fois par jour, qu’il souffrait de ne pas me voir plus souvent….je ne comprenais pas. S’il tenait tellement à moi, il se serait débrouillé pour que nos rencontres soient plus fréquentes..ou alors, comme disait I…., il préparait vraiment sa sortie avec intelligence pour ne pas perdre trop de plumes dans son divorce. J’avais du mal à faire surface : en fait, je n’y croyais pas beaucoup et puis dans le même temps, j’étais trop perturbée. J’avais trop de peines de tous les côtés et j’estimais qu’à quarante six ans, j’avais eu ma dose..il était temps que je profite un peu du bonheur mais il y avait tant d’embûches ! c’est vrai que je ne choisissais pas la facilité.
    Je n’étais pas sûre de tenir très longtemps dans ces conditions.
    Personne ne m’offrait de fleurs depuis belle lurette, alors j’ai commencé à me faire ce plaisir, histoire de remonter la pente. J’achetais de belles tulipes que j’arrangeais soigneusement dans un joli vase. Et puis il faisait froid mais le soleil brillait de toute son ardeur… l’atmosphère devenait propice aux bonnes nouvelles.
    Fr…. n’avait plus beaucoup de temps à m’accorder et de surcroit, son chef l’accaparait de réunions en réunions interminables. J’allais très mal. Il fallait que je prenne un peu de recul : rien ne tournait rond à part la planète, ni côté famille, ni côté cœur, ni financièrement. Je ne voulais surtout pas en venir à avoir des mots avec Fr…. et je sentais qu’il s’en fallait de peu… j’avais accepté la situation : je devais jouer le jeu..ne pas le trahir. J’ai décidé de partir quelques jours voir mon fils C… à  Voiron http://www.grisy.net/article-14029385.html , sans prévenir Fr……...

    ......177ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie................
    « Comme quoi La Paix est simplement au-dessus de nous,pas au-dessus de nos forces...Vulnerant omnes, ultima necat. »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Janvier 2008 à 12:00
    Bonne décision ! à chacun son tour d'attendre l'autre, un changement d'air c'est la meilleure des choses, tu vas te ressourcer et te clarifier l'esprit auprès de ton fils. Bisous
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