• Coup de tête sur pâté de tête

      Impressionnée par ce nouveau monde qui s’offrait à moi http://www.grisy.net/article-31303372.html et toujours nantie d’une timidité maladive qui me freinait dans mes élans, je demandais à mon chef de l’époque s’il voulait bien m’accompagner. Je dois certainement cette force de sous estimation à ma grand mère Mameth qui nous bourrait le mou de tabous et interdits en tous genres. Une jeune fille devait rester effacée, discrète et surtout ne pas se mettre en valeur, cela risquait de faire catin.

    Jacky était heureux de voir mon évolution. Nous arrivâmes devant les locaux de RGB…. Je tremblais ! Dans une petite pièce, se trouvait là une pleiade et demie d’auteur(e)s et une myriade de mots flottaient dans un parfum suave. Les mots guérissent de tous les maux http://www.grisy.net/article-2790099.html , c’était ma panacée.

    Jacky entrait dans un univers étrange pour lui. Il découvrit avec effarement des gestes et languages divers et variés auxquels il n’était pas habitué et semblait largement à côté de ses pompes. Il m’avoua plus tard que ce milieu là n’est pas trop son genre bien qu’il ait passé une bonne soirée, et pourtant il est artiste lui aussi, il dessine à merveille http://www.grisy.net/article-6941874.html . Mais moi, je baignais dans une bulle dorée ! J’y étais bien.

    La vie suivait son cours et je poursuivais mes balades en vexin. J’arrangeais mon petit jardin avec amour, je profitais des plaisirs du barbecue et du transat. Rien de tel pour décompresser en rentrant du boulot que de flirter avec le soleil, la terre, les petits oiseaux.

    J’avais régulièrement des appels anonymes de Fr….. pas si anonymes que cela puisque je savais que c’était lui ! pas futé le mec. Je ne répondais même plus. Il usait de mille stratagèmes, il appelait depuis chez son pote Allan et je reconnaissais bien le numéro ! 03….. pas de calais, pas calé surtout !

    A Hispano, au bout de deux années de célibat, je commençais à regarder autour de moi et je remarquais un homme que je croisais tous les jours sans même le voir. Autant vous dire comment l’amour m’avait rendue aveugle ! Fr…. m’avait rendue borgne en plus du reste.

    Un samedi, alors que je travaillais, je me rendis dans l’atelier pour vérifier si le nettoyage de la MCM http://fr.wikipedia.org/wiki/Commande_num%C3%A9rique  se déroulait correctement. Ils étaient bien là, à l’œuvre et je prenais un malin plaisir à contrôler chaque recoin car je savais que mon équipe était fière de mes visites. En leur faisant faire quelques retouches finales, je leur donnais quelque valeur humaine et ils me respectaient beaucoup. Il est des jobs ingrats : un agent de surface n’est pas souvent bien considéré et pourtant son travail est primordial pour anticiper les éventuelles pannes. La poussière se met dans les rouages de la machine et c’est l’arrêt de production. Th… passa près de moi « tu viens casser la croute avec nous, Arielle ? » Il était 10 heures du matin, c’était la pause des ouvriers « Bah ! pourquoi pas ! ». Il faut dire que le samedi, l’ambiance est plutôt relax. Les chefs ne sont pas là et les souris dansent…..

    Th…. Approcha pour moi, un siège de l’établi où il déballa ses trésors de victuailles : une tranche de pâté de campagne, une tranche de pâté de tête, du vin et du bon pain. Euh…. Le pinard à cette heure là… j’hésitais un peu mais je trouvais cet encas très drôle et je jouais le jeu. C’était un coup de cœur, un coup de tête, un superbe moment de détente que je n’ai jamais oublié. Après avoir mis les pieds dans l’univers littéraire, je me trouvais plongée dans une ambiance champêtre avec des blagues ras les pâquerettes mais tellement divertissantes, voire limite charmantes dans ce contexte précisément où la sueur du labeur mêlée aux odeur d’huile et de métal ne porte pas spécialement à sourire.

    Nous nous quittâmes, heureux de cette rencontre et nous promirent qu’il y en aurait bien d’autres.

    .......... 299 ème épisode ............. à suivre .......... dans la catégorie "biographie"

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  • Commentaires

    1
    Lundi 1er Juin 2009 à 12:00
    Sourire - comme quoi on peut "sauter" d'un monde à l'autre - c'est ta façon d'écrire là qui me fait sourire - le dernier paragraphe -pâté - "pinard" - etc.... alors que tu sortais du milieu littéraire, la diversité est un bonheur ! elle met du piment, bien narré ta scène, je le redis : ton autobiographie pourrait faire un film - je poursuis ma lecture
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