• Ami

     Tableau de Annick CHENU 

    Annick Chenu expose à Marines (95) dans la galerie Taoki : vernissage le samedi 12 juin prochain à partir de 16h.

    L''exposition durera du 8 juin au 3 juillet

    Venez nombreux www.artabus.com/annickchenu

    ami

     

    Entre en mon sein,

    Ami,

    Tend moi ta main,

    Et rie.

     

    Tu seras coconné

    Dans un cercle chaleureux.

     

    Viens goûter aux plaisirs,

    Ami,

    De clins d’œil complices,

    Et vis.

     

    Tu seras chouchouté

    Dans un élan de solidarité.

     

    Danse, chante avec moi,

    Ami,

    Tourbillonnes avec joie,

    Et crie.

     

    Tu brilleras de mille feux,

    Illuminé par le bonheur partagé.

     


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    Bonne soirée !


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  • Une cave voûtée, une lumière sombre, des odeurs de papiers, de la poussière. Je suis la connaissance, la pérennité. Je hante les entrailles de l’entreprise. Mon collègue, Pierrot le délicat, se soigne. Chaque matin, il embaume mes narines avec son sandwich farci de maquereaux au vin blanc qu’il arrose généreusement d’un picrate des années trente. Sa femme travaille aux halles de Paris.

    Pierrot et moi, sommes au cœur, au centre du savoir : nous sommes les gardiens des archives. Nous détenons l’essence même du fonctionnement des avions, chaque pignon est entre nos mains. C’est top secret défense. Je brûle d’envie de comprendre le moindre détail, je scrute tout nouveau procédé. Cela me prend aux tripes : j’ose, je m’aventure au sein des dossiers, je pénètre au plus profond de la matière, celle qui de l’état brut se transforme miraculeusement en fine pièce dentelée sans laquelle le moteur ne pourra pas tourner. Tout est codé, répertorié, sérialisé. Je comprends l’importance de la boîte noire. Une foultitude d’informations, de précisions constituent un jeu de piste primordial pour retrouver les causes d’un crash. Et je m’installe dans un jeu de rôle, je voyage en première classe, là : dans le bout des doigts agiles des ouvriers à l’aspect pourtant aussi brut que leurs barres de métal. Du tournage dur à l’ajustage, je suis en admiration devant tant de précision. Le façonnage est du grand art, de la sculpture dans laquelle je m’égare, je me complais. J’ai hâte d’être associée aux autres rouages, de voir se faufiler délicatement les durites qui donneront vie au mécanisme. On m’entraînera au service montage, le kérosène trouvera sa place et fera son chemin, on me testera. Quelle aventure merveilleuse ! Je me vois déjà voler dans les airs, les réacteurs cracheront, les hélices tourneront et je serais fière, moi, si petite au milieu de ce dédale, d’être la pièce indispensable.

    Tout s’agite autour de moi. Les pistons vont et viennent, les vibrations me bercent : test réussi, contrôles sur-contrôlés, nous sommes qualifiés. Le doux vrombissement du moteur ronronne à mes oreilles. Il est si parfaitement conçu que l’on entend voler la moindre particule. Je fais des loopings, je laisse éclater ma joie, je suis dans le ventre de la carlingue, dans une cage dorée.

    Je me réveille en sursaut, j’ai piqué du nez dans la poussière. A dossier grand ouvert, je me suis prise pour Gulliver, découvrant le monde merveilleux des arbres cannelés et des arbres à cames, des chemises et des tiroirs, des injections. Je referme le dossier, je sors de mon antre gardant en mon âme, un riche secret qui tourbillonne encore en mon cœur.


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  • Tableau de Sybil AUBIN  

     

    103. Ninon

     

    Ninon, dit-on,

    Avait un don.

    Haute comme trois pommes,

    Son regard ordonne

    Qu’il ne faut pas grandir

    Car on risque la sentence.

     

     

     


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    Le mille pattes en a sa claque,

    Depuis vendredi, un mauvais génie

    S’amuse à lui planquer ses sabots !

    Sabotage gémit le lombric

    Qui égare tout le temps ses lentilles

    Et n’y voit goutte dans la rosée !

    Les moustiques à qui on ne pique rien

    Vrombissent dans l’air ouaté

    Un  scarabée se fait dorer

    La pilule au faîte d’un romarin

    Pas marin et en avale son dentier

    Des fourmis en procession

    Rendent un hommage appuyé

    A la colonie de pucerons

    Que déciment à qui mieux mieux

    De voraces larves de coccinelles

    Reçues du jour en colissimo.

    Une paire d’épeires

    Dans le vent mou

    S’en balancent, s’en balancent

    Toutes toiles tendues

    Tandis qu’un escargot ramollo

    Se demande à quelle sauce, il sera mangé 

    Lui et sa smala ventrue de petits gris.

    A l’ail, à l’ail et au persil

    Reprennent en chœur

    Ces bavasses de chauves souris 

    Dès que retentit la nuit.

    Le mille pattes en a sa claque

    Mais pour qu’il fasse moins de bruit

    La compagnie des insectes réunis

    S’est cotisé en ce samedi

    Pour lui offrir

    Dix douzaines de chaussons fourrés

    Qu’il fourre désormais sous son lit….

    En grande cérémonie !

     

    Brigitte Lécuyer

     


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