• Un Ch'ti tour dans l'Pâ d'Calais...comme ils disent là bas. Mais chut ! faut pas que ça se sache qu'on y est bien....

     

     

     

     

    Voilà…j’ai vu Merlimont et suis enchantée de mon voyage. J’ai adoré cet endroit. Il pleuvait des cordes lorsque je suis arrivée à Merlimont village. Je me suis dirigée vers Merlimont plage pensant manger mon sandwich dans la voiture en attendant que l’averse passe. Pas eu besoin : le ciel au dessus de la mer était dégagé. Les nuages blancs flashaient tranchant des lames dans le bleu soutenu. La mer était sombre mais relativement tranquille, roulant le sable dans son écume et entamant sa remontée vers le rivage. J’entrepris une longue marche parmi les flaques salées laissant découvrir par surprise des couteaux, des moules, des praires et des tessons de bouteille. Après moult instants de bonheur le long des vagues me poursuivant, je bifurquais à droite pour m’enfoncer dans les dunes sauvages. Je grimpais bien évidemment sur la plus haute, histoire de posséder le monde. Le soleil était mon allié. Apercevant dans le contrebas un bras de mer se faufilant discrètement, je me laissais glisser tendrement, marquant le sable si fin de mes talons histoire de faire crampon et faillis me foutre à l’eau ! j’arpentais donc ce long fleuve tranquille, serpentant entre bruyères et joncs, découvrant avec  émerveillement cette racine que je ne pus m’empêcher d’embarquer. C’est un genre de cactus, rouge et vert à tiges descendantes comme pour appeler le fin fond marin. Le passage rétrécissant, je dus sauter sur l’autre rive et oh mystère je découvris un autre univers ! je me délectais de tant de beauté. Les avions de tourisme tournoyaient tels des vautours en quête de proie, mes sens se retournaient joyeusement lorsqu’enfin je me retournais vers un bref défi à la réalité et m’aperçus que j’avais perdu le sens ! mais où est donc passée la mer ? ? où suis je ? la panique me saisit un instant me rappelant les conseils que ma mère me prodiguait étant enfant : les dunes, c’est très dangereux ! le brouillard y vient sans prévenir et l’on s’y perd…..ne t’aventures jamais seule ! ouf…ouaf ! ! suis perdue. Courageusement je rassemblais mes idées et m’orientais vers la gauche. Le soleil était toujours mon ami : je le suivis me retrouvant à nouveau haut perchée sur mon monticule si finement sablonné que je ressentis une certaine douceur de vivre. Au loin, la marée montait toujours…j’étais sauvée. Arrivée à nouveau sur la large plage comme seuls les nordistes connaissent, je grâvais le nom de mon amour, sachant très bien qu’il serait éphémère mais souhaitant qu’il soit vu par tous les badauds du moment. Je continuais ma balade au bord de l’eau et arrivais presque à hauteur d’un autre village. Je ne me lasse jamais à la mer : je refis le chemin inverse et décidais de visiter la station balnéaire tout en me dirigeant vers Merlimont village. Face à la mer, la terrasse du café me tendait les bras. C’est de là qu'il m’avait appelée un matin de bonne heure et je compris pourquoi il affectionne tellement ce bout de Pas de Calais. On s’y sent si bien ! je remontais donc l’avenue de Flandre, laissant sur ma droite une belle maison blanche à vendre, cherchais le syndicat d’initiative, y trouvais porte close …forcément un dimanche ! je voulus également visiter la petite église si originale et y trouvais porte close…même un dimanche ! je ne comprends pas qu’une église soit fermée. C’est la maison de Dieu : un lieu d’asile et interdire son accès est contraire à la parole divine. Seulement voilà, on y entasse des richesses qui assurément détournent la valeur morale. Je continuais donc mon chemin, admirant les jardins fleuris des villas, laissant à droite un bois, à gauche un camping. Je me comptais fleurette pour oublier la langueur de cette voie sans fin…je marchais, marchais, marchais à perdre haleine et guettais le fond de la route n’y trouvant à l’horizon que goutte ! Elle n’en finissait pas d’avancer cette route. Mon but était loin là bas, après le virage. Enfin, j’aperçus la vieille église où je me précipitais dans un dernier élan pour m’y asseoir en prière et trouver ainsi un peu de repos. Cette halte me ravigonda ! je repartis de plus belle, mémorisais bien l’allure du grand café/tabac car mon cher et tendre, n’y croyant pas, m’avait lancé le défi de lui décrire cet établissement…pour preuve de mon déplacement. Ayant un peu repéré les lieux et après avoir lu l’historique du village sur le panneau devant le parc de la mairie, je me mis en quête de trouver la maison de sa mère, d’après les quelques éléments dont il m’avait parlé : notamment un grand terrain sur l’arrière où un jour il trouva un cheval blessé et la rue principale en face après le carrefour lorsque l’on vient de Berck. Je décidais d’arrêter mes recherches juste après cet arbre de houx si impressionnant. Je n’avais jamais imaginé que le houx puisse atteindre cette taille ! un arbre, un vrai..Me voici donc sur le retour : refaire cette longue marche en sens inverse m’angoisse un peu..j’ai les mollets flemmards. Je suis vite arrivée à mon point de départ, près du café de la plage. Je n’ai jamais compris comment le retour paraît toujours plus court que l’aller ! finalement, j’ai avalé ces kilomètres en une enjambée..2 ou 3 foulées. Une bière sur le sable s’imposait : c’était le repos du guerrier. Quelle aventure pour prendre cette canette dans la voiture : il m’a fallu franchir la horde de jeunes au travers de laquelle un bout de toit blanc identifiant ma Ford, semblait se frayer une esquisse comme pour me rejoindre. Je l’atteins enfin et discrètement glissais cette belle blonde dans mon sac et allais m’échouer devant les cabines, face à la mer…Et je l’ai sirotée ma Leffe ! avec délectation, me foutant bien du temps qui passe. Un homme manipulait son cerf volant devant les yeux émerveillés de son fils, quelques jeunes se bécotaient dans les rochers…le monde était beau. J’envoyais un long clin d’œil à la mer avant de péniblement penser au retour sur Paris. J’étais pleine de Merlimont..heureuse et fière car je pourrais maintenant partager ce bonheur avec mon mec. A peine à 1 km de la maison, je me fis surprendre par un virage. La nuit et la pluie, peut être un assoupissement ? je n’ai pas compris : j’ai fini dans le talus…mes mains tremblent encore. Il s’en est fallu de peu pour que je ne revois plus mon amour ni mes enfants ! j’ai été bénie à cet instant et m’en suis sortie avec plus de peur que de mal.

    « Lettre à DenisEncore un matin »

  • Commentaires

    1
    Jn
    Dimanche 9 Août 2009 à 12:00
    coucou en passantSympa MerlimontJn
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :