• Sans vergogne ni châtiment

    Le mois d’avril fut un vrai bonheur tant nous étions proches. Fr…… était enfin passé en conciliation  et cela se fit sans ombrage. Pour la grande, le juge lui donna le droit de visite libre c’est à dire qu’elle pouvait débarquer quand elle le souhaitait bien qu’elle avait demandé à ne plus voir son père. Je pense que le juge avait dû la raisonner car la semaine suivant la conciliation, elle débarqua effectivement et les relations avec son père furent à nouveau pleines de joie.
    Fr…… se comportait avec moi d’une façon beaucoup plus « maritale » et semblait même vouloir passer le prochain nouvel an avec ses petites et moi chez mon fils C…… ! Quel bonheur ! Etait il enfin décidé à ne plus me cacher ? J’osais à peine y croire et j’avais raison car ce week end là, après deux jours magnifiques, nous eûmes une altercation qui me faisait à nouveau sombrer dans un désespoir très noir. J’étais en phase de pré ménopause et il se passait des transformations étranges dans mon corps, ce que apparemment je vivais très mal. Ma poitrine gonflait, devenait lourde et me pesait. Mon ventre avait doublé de volume et était dur comme de la pierre. J’avais la nausée…en bref : tous les symptômes de la femme enceinte. Je m’inquiétais, souffrais de cet état et me demandais parfois si je n’étais pas réellement enceinte vu que j’étais indisposée tous les trois ou quatre mois maintenant. J’avais perdu mes repères et ne comprenais plus rien à mon cycle. Fr…… me fit remarquer que j’avais beaucoup grossi depuis deux mois et me soupçonnait une grossesse. Il me titillait par ses questions comme il savait si bien le faire et je finis par lui avouer mes craintes. Là : commença un cauchemar. Il réagit très mal, crut que je lui cachais un enfant pour le piéger, ne me faisait absolument pas confiance et refusait d’admettre un dérèglement hormonal. Il se mit en colère, me reprocha les mêmes choses qu’il aurait dû reprocher à son ex lors de sa 1ère grossesse car elle l’avait bel et bien berné et c’était pour cela qu’ils s’étaient mariés. Je continuais à payer les pots cassés de l’attitude si méchante et perverse de sa femme. Pour bien me faire comprendre qu’il ne voulait pas d’enfant avec moi, il surenchérit et me redit que je n’étais qu’une passade dans sa vie…..euh…une passade de 2 ans et demi quand même ! il me dit que j’étais là parce qu’il n’était pas rétabli de son divorce. En quelques mots, j’étais la roue de secours.
    Ses paroles me blessèrent profondément. Il avait une opinion de moi très décevante. Je ne suis pas comme il le disait et il le savait mais c’était plus fort que lui. Encore une fois, j’étais victime de sa vie passée. Pour être sûr que je ne sois pas enceinte, il me fit deux chèques : 1 pour passer un test de grossesse, l’autre pour prendre rendez vous chez le gynécologue. Il voulu m’accompagner à ce rendez vous. Au moins, il assurait ! Il n’envisageait qu’une seule solution : l’avortement. Je lui rétorquais que j’étais d’accord et que moi non plus, je ne voulais pas d’enfant et là, il me dit ne plus comprendre car vus mes sentiments pour lui, le contraire aurait été logique. Bien évidemment je l’aimais mais à 48 ans, je n’avais pas envie de recommencer à pouponner « réfléchis un peu, lui dis je ». J’ai soudainement cru comprendre qu’il aurait été heureux que je désire un enfant de lui ! que de contradictions ! Il me reprochait, non pas d’avoir caché mes craintes, mais d’avoir attendu si longtemps avant de réagir. Il n’avait pas tort sur ce coup là : si vraiment j’avais été enceinte, le délai pour avorter aurait été dépassé et selon sa conception de la chose, il n’aurait pas accepté que j’élève seule un enfant de lui. Donc il se sentait piégé. 
    Je regrette qu’à aucun moment, il n’ait envisagé que je pouvais être mal dans ma peau, que si j’avais attendu, c’était parce que j’avais peur et aussi parce qu’à mon âge, il y avait très peu de probabilité de grossesse. J’avais d’ailleurs vu mon médecin 15 jours auparavant, qui m’avait parlé de dérèglement hormonal et prescrit un traitement, que je n’avais pas acheté. Je n’aime pas prendre des médicaments. Je n’ai pas confiance en la médecine traditionnelle. J’avais heureusement pu donner le double de l’ordonnance à Fr……. et il vit bien que je n’étais pas restée entièrement sans réagir. Quoiqu’il en soit, je ne l’aurais pas mis au courant sans être sûre de mon état. Ce n’était pas utile de l’inquiéter pour rien. Et voilà : c’est lui qui avait provoqué cette discussion et cela avait très mal tourné. Là dessus il parti en m’embrassant à peine du bout des lèvres et me dit qu’il y avait peu de chances pour que je le revoie avant son départ à Merlimont pour le pont de l’Ascension (soit le lendemain). J’étais là, en pleine dépression, avec pour reste un goût amer de dispute et ne savais quand je le reverrais. Il me faisait la tronche, comme un gamin. Je tentais de lui téléphoner plusieurs fois mais il ne décrochait pas (il savait très bien que c’était moi car mon numéro s’affichait et comme je n’aime pas tricher, je ne me mettais pas en numéro anonyme). J’ai quand même pu l’informer du résultat du test. Il était négatif. Je n’étais pas enceinte mais simplement en pleine pré ménopause. Nous nous étions déchirés pour rien.
    Heureusement, nous avions déjà et à force d’épreuves diverses et variées, bien avancé dans notre couple et cette dispute resta sans lendemain. Fr….. en avait souffert et était vite revenu à de meilleurs sentiments. Depuis, les choses avaient changé. Nous vivions ensemble à 95% et  c’était un vrai bonheur malgré le caractère de Fr…… car il n’est pas évident ce mec ! Mais qu’importe, c’était avec lui que je me sentais bien.
    Nous faisions de plus en plus de parties de pétanque, à cent pas de la maison, devant la MJC. Nous nous étions approprié un petit bout de terrain assez sympathique. Le clocher de l’église  sonnait nos victoires. Les passants s’arrétaient amusés, certains discutaient le bout de gras, des enfants jouaient sur la place ou bien faisaient du toboggan . Les oiseaux chantaient, les rosiers nous cernaient. Le ciel tantôt bleu tantôt nuageux ressemblait à notre jeu…… Il y avait de l’ambiance ! A nous deux, nous formions une sacrée bande. Je faisais des progrès et Fr…… commençait à perdre du terrain. Les parties étaient serrées. Quand j’étais petite, je jouais déjà à la pétanque sur la place du village à Sahorre  dans les Pyrénées orientales. Fr….. s’exerçait tout seul quand il était à Merlimont avec les filles. On allait devenir des pro ! La pétanque, c’était aussi l’apéro et ces soirées merveilleuses à la maison. Nous sortions aussi beaucoup. Ma fille I….. nous accompagna à un concert de Soldat Louis . La vie était belle ! Mais Fr…… n’était toujours pas divorcé et il continuait à me cacher dans son entourage car, quand nous étions chez moi, nous cotoyions tout le monde, au grand jour et sans vergogne ni châtiment, ce qui démontrait bien que le seul problème se situait dans le crâne de mon entété.

    ...............258ème épisode.......... à suivre..........dans la catégorie "biographie"
    « Sidonie Gabrielle COLETTERêves »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 7 Novembre 2008 à 12:00
    A peine un répit et c'est à nouveau les montagnes russes !! pas facile à gérer le monsieur ! on se calme ! à bientôt
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