• Outre manche (2ème partie)

    La nuit porte conseil, c’est bien connu. Au réveil, je décidais de trouver un job. A cette époque, c’était assez facile. J’harpentais donc les boulevards londonniens, de Victoria station vers Picadilly sans oublier Hide parc. Je recherchais une boîte d’interim. Au cours de cette ballade, je reconnus le quartier où j’avais passé une semaine quelques années plus tôt, dans le cadre des échanges scolaires. J’étais tombée dans une famille très stricte et pleine de traditions. Je m’y étais fortement ennuyée. C’était un quartier résidentiel où les petites maisons étaient toutes pareilles mais heureusement très jolies. Simplement, fallait rentrer les idées claires pour ne pas de tromper de maison ! Je n’ai pas trouvé mon bonheur en interim mais dans une association qui affichait boutique sur rue. Ils m’ont proposé un logement et le couvert du midi en échange de travaux de restauration dans une auberge de jeunesse. C’était parfait. Je suis arrivée dans cette grande masure de trois étages. Il y avait tout à refaire ! Nous étions une équipe d’environ 20 jeunes, tous aussi paumés les uns que les autres. Nous avons refait le plancher principalement, sur les 3 étages. Il y avait une bonne ambiance. J’ai eu un copain anglais – encore un blond et pourtant je n’aime que les bruns en général ! – C’est par lui que j’ai appris qu’en angleterre, on peut se faire soigner gratuitement, même si on est étranger. Au moins, tout le monde a le droit à la santé là bas ! Je me sentais mieux dans ma peau, entourée de ces amis et travaillant. J’ai écrit une longue lettre à ma mère pour sa fête, le 3 janvier. Je voulais lui faire plaisir et m’excuser de tout le mal que je lui avait fait.

    J’ai eu un autre copain plus tard : un irlandais cette fois. Nous avons dormi une nuit ensemble et le lendemain matin, il m’avait fauché ma belle montre en argent qu’un pote de Paris m’avais offert (voir l’article « Le lycée Paul Bert rue Vavin dans le 14ème »). J’en ai parlé aux autres membres de l’association mais personne n’a voulu bouger le petit doigt. Un ami écossais a voulu me remonter le moral et m’a emmenée quelques jours en écosse mais, bien que ce petit séjour fut très agréable, je ne pensais qu’à cette trahison. J’y tenais à ma montre ! j’ai donc décidé de retourner à Londres et de porter plainte.

    Commissariat comme dans les films ! attente sur une chaise dans un long couloir morose où un inspecteur faisait les cents pas. Bureau du commissaire fumant sa pipe et chapeauté melon. Je pose plainte et je subis un interrogatoire digne de la PJ. Coups de téléphone, attente. Je ne comprenais pas très bien pourquoi on me faisait patienter si longtemps. J’ai soudain pigé qu’ils avaient fait leur enquête – non sur la montre – mais sur moi et qu’au bout du fil………c’était ma mère. Deux aimables policiers me conduisirent au bateau et hop ! retour à la maison. J’avais été renvoyée ad patres. Ce qu’il faut savoir, c’est que lorsqu’on vous renvoie dans votre pays, on vous laisse à la frontière avec 10 francs à l’époque, histoire de ne pas être en état de vagabondage. J’ai donc fait à nouveau du stop pour rentrer à Paris.

     

    ...........39ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................  

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  • Commentaires

    1
    Samedi 11 Novembre 2006 à 12:00
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