• On déménage !

    Je ne sais plus comment j’ai rencontré cette dame d’un âge certain, nourrice de son état. Le destin parfois se mèle de nous prendre en charge et on ne peut pas lutter. Les choses sont comme elles doivent être. J’avais beau retourner le problème dans tous les sens, je n’y voyais pas clair dans l’avancement de notre vie de couple. Ainsi, par un bon coup de pouce, la solution vint à moi sans que j’aie à fournir le moindre effort. Cette dame me parle de sa fille, gérante d’une mini superette à Louvres dans le val d’oise. Voilà une idée qu’elle est bonne ! je pourrais travailler à domicile, m’occuper de mon fils et mon mari serait rassuré. Il suffisait de se présenter au siège social et de déposer une demande de gérance, seule ou en couple. A l’époque, il n’y avait pas un centime à débourser. C’était un statut de salarié au sein d’une entreprise. Je n’ai pas fait ni une ni deux. Je me suis précipitée d’en parler à mon époux et ai pris rendez vous sans tarder. 2 mois plus tard, nous emménagions à Saint Denis (toujours dans le neuf trois). Nous devenions des dionysiens. La superette était toute petite : deux rayons au centre, un rayon réfrigéré sur le côté pour les produits frais, un étalage de fruits et légumes en devanture. Le logement de fonction était à l’étage. C’était une vieille maison avec pignon sur rue et vue sur la cour depuis la salle à manger. Il y avait de l’espace. Au rez de chaussée, le magasin débouchait sur une immense cuisine que nous avons aménagée en petit studio avec accès sur la cour dont nous étions les seuls bénéficiaires. De l’autre côté de la rue, il y avait de nombreuses allées venues au bistrot des 3 marches, tenu par Maurice. Le quartier était surtout composé de bretons venus travailler à la capitale. Un peu plus loin, il y avait la zone : une cité craignosse mais qui nous laissait tranquilles. Leur fief était en cercle fermé ou avec les bandes rivales des 4000 à Aubervilliers.  

    C’est toute fière que j’ouvris mon magasin à 6h du matin, après avoir lessivé le sol. On ne se rend pas compte du travail imposant que représente un commerce. Il y avait le livreur de produits frais, l’entretien de la boutique, les commandes, le réappro, le stock, les contrôles sanitaires, la caisse, les comptes et les dépôts à la banque. Il fallait déposer l’argent de la recette 2 fois par jour et la banque se situait dans la cité voisine. Je n’étais jamais rassurée mais il ne m’est jamais rien arrivé. La peur n’était liée qu’à l’image que l’on nous fait de ces cités et au fait que je savais que je transportais une petite fortune mais j’étais seule à le savoir ! Et puis, la peur n’évite pas le danger alors pourquoi se faire des nœuds au cerveau ? Il suffisait d’avoir un comportement discret et de ne pas afficher un certain train de vie susceptible de provoquer les plus démunis. Mon mari, lui, jouait de plus en plus les parvenus. Il passait sa vie chez Maurice où la tradition quotidienne était le jeu du 421. A chaque fin de partie, le perdant payait son coup à boire. Le 421 est un jeu très rapide et le ricard coulait à flot. Mon mari, jouant les grands seigneurs au bon coeur, offrait des tournées générales……………avec l’argent qu’il prélévait dans la caisse. Je bossais…….il frimait. Tout ceci n’était pas pour arranger nos rapports de couple. Plusieurs fois, je suis allée le récupérer au bistrot d’en face. C’est là que j’ai connu le perroquet (du ricard agrémenté de menthe), la tomate (ricard agrémenté de fraise). Ayant beaucoup de peine à lui faire terminer son cirque, ses amis m’invitèrent à jouer. J’étais bonne et gagnais souvent. L’ambiance chez maurice, était indécrottable……..on ne pouvait plus s’en passer ! soirées entre amis, potins du quartier. Notre désaccord de couple se faisait sentir de plus en plus et les potes de bar m’appréciaient de plus en plus aussi. Ce qui devait arriver arriva………….G…….s’interessa à moi.

    ..........64ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................    

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  • Commentaires

    1
    Crépusculine
    Mercredi 31 Janvier 2007 à 12:00
    Bonjour Arielle, plutôt intuitive, ce n'est pas de l'expérience personnelle, mais un intérêt et une grande sensibilité pour les gens qui nous entourent ou que nous cotoyons. Bisous
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