• Mission impossible

    cs-env-mission_impossible_240x160x72.jpgS…. ne supporta pas que son grec la laissa choir. Elle ne comprit même pas pourquoi ! Alors, je lui ai expliqué. Au cours de la conversation, je lui dis qu’elle était possédée par le diable. Elle le prit très au sérieux et fondit en larmes. Et oui ! S…. se prétendait catholique.

    Depuis cette discussion, elle passa son temps sur le canapé, les yeux fixés vers le plafond, le regard hagard et ne voyait pas les journées passer. Elle retourna voir son psy et revint les bras chargés d’anxiolitiques. Elle mangeait quand même et heureusement car elle s’enfilait des tubes de tranquilisants…..avec un bon gin fiz. Elle mélangeait toutes sortes de pilules, allant du temesta au lexomil en passant par d’autres drogues encore plus fortes. Elle s’était renseignée et avait compris que la quantité avait moins d’effet que le mélange subtil. Elle diminua donc les doses mais favorisa les mélanges et augmenta la dose d’alcool.

    Elle ne dormait plus ! Elle était capable de tenir une conversation et bien qu’inquiète et la surveillant de près, je me laissai piéger. Elle semblait avoir toutes ses facultés.

    Un soir, cependant, en rentrant du travail, je la trouvais différente. Elle était seule « Où est ta fille ? » « Je l’ai envoyée chez ma mère car je n’ai pas la force de m’en occuper » « Pourquoi ? Je suis là, moi ! »…… pas de réponse. Elle avala sa dose.

    Elle ne s’entendait pas bien avec sa mère, qui habitait à quelques pas de là. Elles se disputaient à chaque fois qu’elles se voyaient et S….. lui manquait de respect. Pourtant, elle l’aimait sa mère ! Une de leurs altercations m’avait marquée : Sl…… (la mère de S…) lui avait dit qu’elle pourrirait par ses fesses. Elle la prenait pour une catin, ce qui n’était pas totalement faux. Une copine de S….., mariée à 16 ans et ayant beaucoup été sous son influence, finit par divorcer et on la retrouva porte maillot http://www.insecula.com/article/F0010502.html  la nuit, en tenue légère et imbibée d’alccols.

    J’étais donc en compagnie de cette S…. qui visiblement voulait se suicider. Elle avait prit soin d’écarter sa fille mais ne m’épargnait rien, pas plus qu’à mon fils ici présent.

    Son attitude ne laissait présumer rien de grâve puisqu’elle restait assise dans son canapé et tenait des discussions claires et répondait exactement à mes questions. C’est incroyable comme le cerveau humain peut aller loin lorsque la volonté est là. La soirée se passa. Mon fils alla se coucher. Je conseillais à S…. d’en faire autant. Elle acquiessa sans problème…sauf que lorsqu’elle tenta de se mettre debout, elle trébucha, lourde comme une masse molle. Je l’accompagnais jusqu’à son lit et la borda. J’espèrais qu’elle dormirait profondément et envisageais de l’emmener chez son toubib le lendemain.

    Je me couchais près de sa chambre, au cas où………….

    4h du mat………un bruit sourd me réveilla. S…. était tombée de son lit. Je lui prends le pouls………..silence radio………….je l’ai crue morte !

    J’appelle le SAMU http://www.samu93.org/ qui arriva très vite.

    S… était cliniquement morte, son cœur s’était arrêté. Ils ont réussi à la ranimer et l’ont transportée d’urgence à l’hôpital.

    Je lui en ai énormément voulu. Elle me rappelait AM http://www.grisy.net/article-6102930.html , cette petite bretonne capricieuse, qui lorsque je l’hébergeais chez moi à Colombes http://www.grisy.net/article-6593579.html , ne trouvait rien de mieux, pour que je la prenne encore plus en charge, que de se suicider tous les 36 du mois. Je passais ma vie à aller la récupérer chez les fous. Je m’étais mise en colère un jour, à ce propos et lui avais conseillé de se jeter dans la seine, juste en bas de chez moi. Ainsi, elle n’embêterait plus son monde, ce à quoi elle m’avait répondu « mais je ne sais pas nager ! », preuve qu’elle faisait semblant. J’ai passé ma vie à jouer les sœurs Thérésa, moi qui ai tant besoin d’aide ! Lorsqu’on est bon, les gens abusent égoïstement. J’ai fini par mettre AM à la porte.

    Et voilà que S…. me refait le même coup ! sauf que là, elle ne se ratait pas.

    Le lendemain, je rendis visite à S… à l’hôpital, après avoir alerté sa mère. Lorsque je suis arrivée à l’accueil, une femme des plus désagréables me dit « ne la cherchez pas, elle s’est sauvée ! ». Elle était pourtant branchée de partout. Dès son réveil, elle a arraché toutes ses perf et a quitté l’hôpital incognito, pieds nus et en tenue blanche.

    Avec Sl…., nous l’avons cherchée partout. C’est finalement la police qui nous a renseignées. Elle avait été ramassée dans la rue, dans un coma éthylique, et transférée à Ste Anne, chez les fous http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6041&document_type_id=5&document_id=13012&portlet_id=13662 .

    Ils la gardèrent plusieurs semaines puis elle réintégra le foyer.

    En fait, elle était allée si loin dans son suicide car elle comptait que j’allais la sauver. Je lui ai bien précisé ce que j’avais ressenti et lui ai dit que la prochaine fois, je la laisserais mourir puisque telle était sa volonté. Après tout, je n’avais pas à m’opposer à ses convictions !

    Elle n’en croyait pas ses oreilles et pleura tout son soûl.

    Jamais, au grand jamais, S…… ne retenta de se suicider. Elle avait trop peur de ne pas être secourue et d’y rester. Il est évident que je n’aurais pas failli à lui porter assistance mais elle ne devait pas le savoir !........et ça a marché.

     

     

    .......129ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................
    « Ad hoc.....et pas HaddockLe saviez vous ? »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Août 2007 à 12:00
    Bravo pour cette mission possible. Bonne fin de journée. Bisous Arielle.
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