Avec I….., nous décidâmes d’avoir l’air de ne pas en avoir l’air et mine de rien de croiser C…. et sa dulcinée, comme ça, aidant juste un peu le hasard. Ainsi, à la tombée de la nuit, nous nous sommes trouvées sur leur chemin. Ah ben ça alors ! on aurait voulu le faire exprès, on n’y serait pas arrivées ! « Tiens donc, C……, tu nous présentes ? ». Il fut surpris mais devant nos larges sourires candides, fut rassuré. Seule la lueur de la lune nous éclairait, rendant brillantes les pupilles de C……

Sa tendre G….. semblait brune et afficha un léger rictus du coin des lèvres. « Bon, ben……on vous laisse ! amusez vous bien » et nous partîmes danser dans la salle de spectacles qui se transformait  chaque soir en discothèque.

Ils nous ont rejoint un peu plus tard dans la soirée.

Le lendemain, nous avons pu voir G….. à la clarté du jour déjà chauffant le hameau. Je ne sais quel effet faisait le soleil de Ramatuelle sur C….. mais il est certain que la luminosité lui venait de l’amour avant tout, vu le rayonnement presque éblouïssant de ses yeux noisette. I… m’a jeté un coup d’œil furtif pour jauger si j’avais le même sentiment qu’elle, à savoir que nous ne connaissions pas C…. sous cet angle ! Il était métamorphosé ! Son regard était différent………….il était tant amoureux que le bonheur s’inscrivait entre ses longs cils.

Indescriptible ! cette expression n’appartenait qu’à lui ! Son fort intérieur s’extériorisait. Je voyais l’âme de mon fils.

Quelle merveille de voir son enfant heureux à ce point ! I… et moi, étions ravies pour lui. C…. enfin se décoinçait et goûtait aux plaisirs de la vie.

Les jours continuaient leur bonhomme de chemin, se fichant pas mal des nos émois. C’est vrai ! Le jour se lève et se couche. Le jour est un cycle, le jour ne pense pas !

Un peu avant la fin des vacances, G…. nous proposa de rencontrer ses parents au repas du midi, sur la terrasse ombragée, entre fruits de mer et salades de fruits.

Ils me semblèrent vieux, pas drôles et ordinaires, et voulaient faire croire qu’ils étaient d’un milieu honorable. Lui, en chemisette d’été très stricte et short, se tenait comme s’il avait encore son costume sur le dos. Elle, se tenait bien droite telle une maîtresse d’école à l’ancienne, enseignant la morale. D’ailleurs, elle était prof dans un collège…… Déformation professionnelle peut être ? Il y avait aussi la petite sœur de G….. C’était la plus sympa.

La conversation eut du mal à démarrer ! Il y a eu de part et d’autre, un certain temps de préréglage et de mise en route. Ils se tenaient exactement comme des piquets bien rangés……euh……..moi……..j’étais plutôt cool : tenue de vacances et bien dans mes baskets que j’avais laissé tomber pour profiter pleinement du contact de mes pieds avec le sol. J’adore marcher pieds nus.

C’était un buffet où chacun se servait à volonté.

Leurs assiettes étaient comme eux : strictes et peu garnies. Les nôtres débordaient de choses plus succulentes les unes que les autres. Nous : il vaut mieux nous inviter au ciné qu’au resto ! … ça coûte moins cher mais au moins, nous faisons honneur.

Le repas s’est très bien passé. A l’heure du café, les jeunes se sont éclipsés. Devant mon enthousiasme et ayant d’ailleurs déclaré, regardant C… et G…. s’éloigner main dans la main « J’ai l’impression qu’ils vont passer un bout de temps ensemble », la mère me regarda suspicieuse et le père baissa les yeux, histoire de ne pas être impliqué « Je n’en suis pas aussi sûre que vous…….nous connaissons notre fille ! ».

Cette déclaration m’effraya mais je voulais croire que mon fils avait droit à un peu de bonheur.

......138ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................