• Pour un faux pasUne vache mis malencontreusement une patte dans un trou

    Révélant innocemment la présence d’une petite grotte

    Stupeur du paysan qui se faufila, n’en voyant pas le bout

    Et comprit sitôt qu’il tenait là une bien grosse cagnotte

     

    Baissant la tête afin de ne pas heurter sa future fortune

    Il courut privatiser son trésor, ne perdant pas le nord

    De belles découvertes s’en suivirent bardées de fioritures

    Les stalactites suintèrent quelques gouttes couleur or

     

    Enfantant les stalagmites qui à l’âge adulte fusionnèrent

    S’ébattant en colonnes chargées de contes ancestraux

    A la lueur d’une bougie se dessine une énigmatique sorcière

    Détenant le secret de la formule érosive, sous son chapeau.   


    13 commentaires
  • Je cultive mes culturesJe passe de vers en vers

    En pensées terre à terre

    La poésie au soleil m’asticote

    Je m’inspire aux pieds de mottes

    Ces petits asticots me bottent

     

    Ils se tortillent, rappent en rythme

    Je me demande bien à quoi cela rime

    Ils me font de vilains pieds de vers

    Je m’emmêle les pinceaux, m’y perds

    Je fais une pause, je prose au vert

     

    C’est la poésie à tendance écologique

    Celle qui chasse tiques et moustiques

    Je pulvérise mes mots sur le gazon

    Mon alphabet sera tantôt en floraison

    C’est la jachère aux petits oignons

     

    Midi déjà ! Le coq au clocher s’égosille

    Il laisse planer sa plus belle plume, en vrille

    Je la cueille délicatement, l‘humecte de sucs

    Attends patiemment que l’arbre à l’état brut

    Se transforme en feuille de papier goulue.


    11 commentaires
  • Petite fugueMary Poppins sauta dans un tableau et découvrit un bel univers

    Nos deux jeunes adolescentes, casquées telles des guerrières

    Franchiraient bien le pas, rollers aidant, vers un autre monde

    Celui des adultes surgissant comme un mirage l’instant d’une seconde

     

    Mais qu’y-a-t-il derrière le carreau, la vie semble un vrai plaisir

    Elles ne perçoivent aucun danger et entendent même des rires

    Chiches, on y va ? On la traverse cette baie ? Allez, on fonce

    Oh les dames sont jolies, on va pouvoir se maquiller sans honte

     

    En avant pour la liberté, plus d’interdits ni de surveillance

    Nous sommes grandes désormais, prenons notre indépendance

    Promenons-nous au bois là-bas, le grand méchant loup n’y est pas

    Ce sont des histoires pour les enfants que racontent les papas

     

    Vois-tu la grande maison ? Il y a certainement une bande d’amis

    On va s’arrêter prendre un café. Ah oui ! Boire du café est permis

    Les soirées, se griser à l’apéritif, toutes ces choses donnent envie

    Prenons place sur la terrasse et commandons des gourmandises

     

    Quel bonheur de se sentir respectées, on va nous servir

    Goûtons aux joies des délices de la vie, testons ces élixirs

    Bien, chères demoiselles, vous vous êtes joliment ravies

    Il faut payer maintenant. Euh… retournons voir mamie.

     

    D'après une photo de Simone Le Vaillant http://chezsimone.over-blog.com/

     


    12 commentaires
  • Dare-dare

     

    Cop Cop Cop Copains Copines

    Mes jonquilles flirtent, coquines

    Avec mes tulipes et capucines

    Sorties de terre sans aucun signe

     

    Noel au balcon, germes en fusion

     

    Zappé l’hiver et ses frimas

    Bientôt nous décorerons les lilas

    A l’aide de boules de mimosa

    Les guirlandes seront en raphia

     

    Regroupement de saisons, unisson

     

    Chantons en chœur cette douceur

    Anormale nous dit-on, le monde se meurt

    Gargarisme à vouloir changer les mœurs

    Rincer à gorge déployée, balayer nos erreurs

     

    Gloussements de dindons pour pigeons

     

    Une reine ce matin m’a dit

    Qu’elle a quitté les champs pour la ville

    Qu’à société de consommation tout est permis

    Que les hommes sont piqués au dard du fric

     

    Réfléchir dare-dare avant perdition.


    7 commentaires
  • Coup de blues

    Décembre se prend pour mars

    Et moi, en lassitude j’hiberne

    Mon inspiration est en berne

    Alors que fleurissent les lilas

     

    Je hisse le drapeau blanc

    Recluse dans ma chaumière

    Ils ont tué ma petite lumière

    M’ont freinée dans mon élan

     

    Ah que cesse ce tumulte inculte

    Qui loin de moi chasse le culte

    Je suis en pleine crise de foi

    Aux gerbes saccagées, l’effroi !

     

    La nausée m’ankylose, j’ai froid

    Quoi qu’on en dise j’ai les foies

    Dis-moi papa, ça ne passera pas ?

    Oh mais si, ne baisse pas les bras

     

    Lutter par la culture est digne en soi

    Alors sors de ton trou,  bouge-toi

    Et ça ira, ça ira, ça ira, tu verras

    Les bourgeons ne renaissent-ils pas ?


    8 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique