• Mes douces soirées à Maisons-Alfort (4ème partie)

    Maman était intelligente et avait la bougeotte. Dès ses premiers jours de veuvage, elle se mit en quête de pourvoir à tous nos besoins et travailla de plus belle. On ne la voyait plus beaucoup : toujours par monts et par vaux, brassant des fortunes, bravant l’illégalité. Nos parents avaient déjà des horaires un peu olé olé. J’avais su trouver un certain équilibre en faisant 3 repas par soir : 1 avec Mme C...... (notre nounou italienne) et mes saintes frangines, 1 avec papa lorsqu’il rentrait de l’auto école et 1 avec maman après sa dure journée de négoces. La bouche, c’est l’affectif…la bouffe, c’est un moyen de s’y retrouver. Il n’y a pas de problème sans solution. J’étais mince malgré ces ingurgitations ! oui, mince car équilibrée jusqu’ à la puberté où là, j’ai grossit d’un coup ! déséquilibre hormonal….coup fatal pour l’estomac…rondeurs garanties….mes kilomètres de spaghetti avalés pendant toutes ces années avec tant de joie profitaient des perturbations générées par mes ovaires pour se transformer en kilogrammes ! belle vacherie que d’être une femme ! Je me souviens de mes premières règles (qui ne s’en souvient pas d’ailleurs ? c’est une belle angoisse !). J’avais heureusement eu la chance que maman m’en ait parlé quelques temps auparavant..bien sûr quand elle a vu mon 95B, elle a réagit. A cette époque et surtout dans notre famille, on ne parlait pas de ces choses là. Les jeunes filles découvraient avec stupeur les joies de la menstrualisation, étaient choquées et forcément fuyaient les garçons. Encore une belle connerie des valeurs sûres d’antan ! Enfin moi, j’étais avisée et cela se passa sans trop de bobos…mais quand même, on se retrouve comme un con dans les toilettes, ne sachant pas quoi faire de ces saignements inattendus. Et puis à l’époque, les serviettes hygiéniques n’étaient pas de tout confort ! quelle galère pour les fixer à l’aide des 2 cordons sur les attaches prévues à cet effet dans la culotte plastique ! ! et l’été, le plastique ça colle, ça pue, ça dérange. Vive la science encore une fois ! De nos jours, la vie est si facile : on achète, on jette, on rachète. Finies les prises de tête et c’est bien mieux comme çà. Seul petit hic : le pognon.

     

    Maman donc travaillait d’arrache pied et j’en profitais pour renchérir mes bêtises. Cette fois, j’avais formé un clan avec code secret. Nous squations la cave. Nous l’avions bien aménagée : table, chaises, bougies et chaque membre son carnet de bord dans la poche. Nous nous réunissions tous les jours, établissions des plans et partions à l’aventure. Il y avait M...., D...., Do......., Mi.... et X (encore un dont j’ai oublié le nom). Pourtant je revois bien son visage et sa silhouette. Il n’était pas gâté par la nature mais avait beaucoup de charme et comme on dit « des couilles au cul ». Il était le plus courageux de la bande.

     

    C’était l’époque où la télévision diffusait « Robin des bois » ou encore « Guillaume Tell ». J’aimais beaucoup ces feuilletons et m’identifiais aux héros. C’était là un moyen de me démarquer, de prouver mes talents, de fuir la réalité..ce monde qui me déplait ! La télévision, c’était du noir et blanc et seulement 2 chaînes. C’était également ses premiers pas dans les foyers et cela coûtait une fortune. Le vingtième siècle a connu beaucoup de nouveautés pour agrémenter les maisons. Tous ces appareils évoluent à une vitesse affolante. Je me souviens que maman avait voté pour Chaban Delmas car il avait promis la machine à laver le linge !

     

    Robin des bois…c’était moi. Dépouiller les riches pour donner aux pauvres : voilà une idée quelle était bonne ! Alors je commençais à faucher les billets de banque étrangers que nous avions à la maison. Papa et maman aimaient les voyages et nous envoyaient régulièrement à l’étranger pour étudier. Donc des sous étrangers, il y en avait plein les tiroirs. Puis nous partions les échanger à la banque. J’avais si bien baratiné que le caissier me faisait la transaction sans hésiter. Aujourd’hui, cela serait impossible surtout lorsqu’on  a 13 ans ! je partageais ensuite mon butin avec les copains et commençais les interminables parties de flipper au café. A coups de 20 centimes la partie, nos soirées étaient assurées. Nous étions devenus des pro du flipper. Mais quand on traîne les cafés, on fait des rencontres et pas des moindres. Nous avions trouvé le moyen de défier la bande de romanichels qui campait de l'autre côté du fossé en face de notre immeuble…..Chouette, ça sentait bon les films d’aventure !

    ...........17ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................

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  • Commentaires

    1
    Lundi 18 Septembre 2006 à 12:00
    Aujourd'hui une nouvelle chanson en ligne , et n'oubliez pas , barrueco répondra à vos questions en personne le 21 Septembre prochain de 21 à 22heures...sur msn... Alors profitez-en !!! barruec30@hotmail.com Bonne journée à tous !!! bisous, christel
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