• Maisons-Alfort

    De l'autre côté du pont sur la Marne: Maisons-Alfort. Cette ville de banlieue est connue pour son école nationale vétérinaire, qui s'étend tout au long de l'avenue Charles-de-Gaulle. A côté également de cette longue avenue, qui jouxte la voie ferrée Paris-Lyon, le fort de Charenton et ses logements pour Gardes républicains...

                                                                                                                                                  

    Vue sur le carrefour de la Résistance, à Maisons-Alfort. Depuis 1978, la route blanche s'appelle ici et jusqu'à Sens RN6. (Photo: Marc Verney, sept. 2005)

    Papa a trouvé du travail en région parisienne : le grand débarquement a alors lieu. Il achète un appartement dans le val de marne. Promotion en vue…Paris : il y a de la joie dans l’air.
    Novembre 1958 à peu près (je devais avoir quatre ou cinq ans), nous voilà donc propriétaires ! L’immeuble est encore en construction….chouette ! tous ces rouleaux de ferraille où grouillent les rats font mon bonheur. Je joue et rejoue. Je bondis et rebondis sur ce trempolin improvisé : à cet âge là on est inconscient !…heureux les simples d’esprit.
    Je fais mes débuts dans la vie active à l’école Condorcet, en mat sup (maternelle supérieure). C’est faramineux comme l’aspect des écoles peut rester ancré dans nos mémoires : Condorcet c’était loin, rouge et blanc, austère avec une grosse horloge dominante pour bien nous rappeler chaque retard.
    Mais heureusement j’avais tant de bétises à faire en rentrant à la maison ! l’école n’a jamais eu d’importance à mes yeux : j’avais le sentiment d’être sous estimée.
    Seul fait marquant de Condorcet : le placard où j’étais systématiquement enfermée pour bavardages, renchéri du bonnet d’âne qu’on m’avait infligé et que je portais avec une certaine fierté dans le coin, au fin fond d’une salle toute blanche identique aux cellules pour alliénés. Cela me laissait plutot indifférente : je pensais que je ne perdais rien en étant éloignée du cours. Je pensais qu’on nous prenait pour des ânes et avais la certitude de mériter mieux que çà…alors le placard à balai me plaisait. J’y trouvais au moins une escapade au troupeau dans lequel on voulait me faire marcher : j’étais différente et on s’intéressait à moi.
    La situation familiale semble s’améliorer : très vite, papa et maman ont engagé une femme de ménage chargée entr’autres de nous éduquer ! !….mission impossible.
    Nous étions cinq filles de trois à treize ans, déjà largement imprégnées de marginalité et toute à chacune d’une très forte personnalité : bon courage mesdames les « bonnes » ! la première était folle : je ne me souviens pas de son nom mais de son allure…..çà oui ! ? les cheveux noirs, courts et habillée comme une chiffonnière. Elle passait sa tête par la fenêtre de la cuisine et criait je ne sais plus quoi qui nous faisait bien rire. On aurait dit un ver de terre qui s’agitait.
    La seconde était merveilleuse : une italienne au cœur italien et à la patience d’un ange. Elle a passé toutes les épreuves avec dignité : elle nous aimait. Elle m’emmenait tous les matins à l’école Raspail, munie de mercurochrome et de pansements car je tombais sur mes genoux, au moins une fois à l’aller et une fois au retour. Refus d’aller à l’école ou malformation ? aujourd’hui je sais qu’il y avait un peu des deux. Mais à cette époque mes parents étaient persuadés que je jouais la comédie et j’en souffrais beaucoup. S’ils m’avaient fait passer une radio, ils auraient vu que j’avais un réel handicap aux genoux.

    ...........4ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................

    « OlivetL’école Raspail »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 30 Novembre 2006 à 12:00
    En effet, les écoles restent gravées dans nos mémoires. J'ai moi aussi encore plusieurs clichés de la maternelle. Je lis depuis le début comme prévu et donc je n'ai pas lu l'article Pays-Bas; A+ Véro
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