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Les nuits où je ne dors pas
Les nuits où je ne dors pas, j’écris dans ma tête
Des phrases sublimes surgissent, jouent les vedettes
S’installent comme pour une revue
Défilent au pas cadencé.
Pas besoin de caresser dans le sens du poil
Mots, adverbes ou adjectifs rétifs,
Pas besoin de lunettes, de stylo ou de correcteurs
De dictionnaires, du Littré ou de glossaire
Pas besoin d’inspiration, de génie
Les mots s’alignent, orgueilleux et fiers
Je pourrais en compter des kilomètres
D’essais, de romans bouleversants
De poèmes épiques
Ils surgissent limpides du fond des ténèbres,
En un interminable défilé
Comme une procession démesurée.
Or, si j’allumais la lumière,
Pour en empoigner un, le coller de force
Sur la page vierge du cahier à spirale
Je sais qu’aussitôt,
Me laissant vide, vide et désemparée
Il s’évanouirait, se déroberait à mon esprit
Comme l’enfant gardé dans les bras,
Trop longtemps, ne cherche qu’à s’en échapper,
Pour rejoindre ses compagnons de jeux.
Les nuits où je ne dors pas
J’écris dans ma tête,
Et ces graffitis virtuels se diluent
Dans les méandres de mes illusions,
S’enlisent dans le flot de mes rêves
Se glissent hors de mes souvenirs
Ma conscience lucide encore
Capte tous ces trésors,
Miraculés efforts
Qui, aux frissonnants éclats de l’aube,
Auront décidément fui,
Vers les limbes de l’intemporel.
Les nuits où je ne dors pas,
J’écris dans ma tête
Des trucs pas si bêtes.
Brigitte lécuyer
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Commentaires
1JanouDimanche 8 Juillet 2007 à 12:00C'est tout à fait ça! les nuits ou les mots viennent, mais restent secrets et ne peuvent aller sur le papier, ils se meurent doucement avec le tic tac du temps!Répondre
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