• Le jugement

    ap_abu_ghraib_prisioner.jpgTrois années se sont passées depuis le meurtre de ma petite sœur http://www.grisy.net/article-6719386.html . Nous avons déjà beaucoup donné d’argent à l’avocate et je commence à avoir de sérieux problèmes de dettes et de loyers impayés. Forcément, il fallait élever seule mes deux enfants, palier aux multiples procès que me faisait mon ex, plus le procès de Léonard………..cela pesait bonbon dans mon portefeuille.

    Je commençais à peine à faire le deuil de Ghislaine et ma peine s’estompait doucement quand nous recevons une convocation des assises http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6028&document_type_id=5&document_id=12911&portlet_id=13502 pour le jugement de Léonard. Je ne comprendrais jamais comment l’instruction http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2178.xhtml peut durer aussi longtemps. De plus, dans notre cas, il n’y avait pas à chercher midi à quatorze heures, vu que Léonard avait avoué et que le doute n’était pas possible.

    Sur les marches du tribunal, j’ai le cœur qui bat la chamade. Je vais être citée comme témoin.

    Nous prenons place au premier rang. Les avocats des deux parties sont là. Dans les bancs du fond, se tiennent des gens que je ne connais pas mais qui pourraient bien être la famille corse de Léonard. Ils sont tout de noir vêtus et encadrés par deux gendarmes.

    A l’avant, une sorte de grand comptoir vide. Nous devons rester debout jusqu’à l’arrivée des magistrats http://fr.wikipedia.org/wiki/Magistrat . Mes genoux suivent mon cœur de près et on les entend presque jouer des castagnettes ! il est temps que je m’assieds.

    Les jurés http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10062&ssrubrique=10198&article=11174 font leur entrée et restent debout. Les gendarmes, droits comme des gratte ciel, surveillent les moindres gestes. Un silence lourd pèse sur la salle. J’ai chaud.

    Môsieur l’avocat principal, flottant au vent dans sa robe couleur corbeau et jetant nonchalament son écharpe par dessus son épaule comme si, d’un mouvement de tête en arrière, il remettait en place sa mèche rebelle, Môsieur traversa dignement l’allée entre jurés et partie civile, pour finir sa course dans un box où tel un cheval, il sembla se cabrer………On sentait l’élite !

    Le juge apparut et déclara « faites entrer l’accusé », puis il posa son popotin et nous en fîmes de même.

    J’étais très impressionnée………limite malaise !

    Le box de l’accusé était en diagonale par rapport à ma place. De ce fait, je voyais en permanence Léonard.

    L’avocat général commença sa plaidoirie, juste après que le juge ait lu le motif de l’accusation. Il commença à nous vanter le beau pays qu’est la corse ! je rêve ! il nous fait quoi « Môsieur » ? puis il enchaîna sur un réquisitoire ( l'orateur défend ou attaque quelqu'un à cause d'un acte commis dans le passé, pour persuader de l'innocence ou de la culpabilité) à faire pâlir les pro de la jactance. Il palabra durant environ trois quart d’heure et là……………chapeau, M’sieurs dames ! une vraie pièce de thêatre ! j'ai failli applaudir........

    Puis vînt à la barre le médecin légiste, celui qui avait pratiqué l’autopsie. Il nous redétailla sous quelles coutures il avait découpé ma petite sœur en morceaux, pour en final, nous annoncer qu’il n’avait rien trouvé de suspect. On a même eu le droit de revoir les photos de Ghislaine, nue et gisant dans son sang.

    Voilà comment trois années après un drame, on vous remue le couteau dans la plaie, à peine cicatrisante ! J’avais envie de me sauver.

    Puis, les deux avocats prirent la parole, l’un pour défendre, l’autre pour accuser. Dans ces cas là, on en entend de toutes les couleurs ! il faut ne pas se laisser envahir par les ressentiments ou la rancune et savoir faire la part des choses. Un procès n’est rien d’autre qu’une procédure avec des règles à respecter. Chacun joue son rôle : on attaque ou on se défend et le juge décide. Donc, il faut accepter les attaques pour mieux se défendre. J’avoue quand même que ce genre de pratique génère la haine et on s’en passerait bien ! vive ceux qui pondent les lois et process…………….. !

    Ce fut mon tour de témoigner. « Présentez vous, dites « je jure de dire la vérité, toute la vérité ». Dans un balbutiement, j’arrive à sortir quelques mots « parlez plus fort, on ne vous entend pas ! ». Si vous saviez comme j’étais malheureuse ! comme j’avais peur de parler en public et de surcroît de ma vie privée ! Les juges sont tellement habitués à faire leur cinoche qu’ils s’imaginent que c’est à la portée de tout le monde. J’étais terrorisée.

    On me posa mille questions auxquelles j’ai répondu, toujours en regardant Léonard droit dans les yeux, pour bien lui montrer ma déchirure.

    Môsieur l’avocat général termina la séance et Léonard fut condamné à 12 années de prison ferme et à nous dédommager à coup de 1500 frs/mois chacune (nous étions quatre sœurs) pendant cinq années. Cet argent devait transiter par notre avocate.

    Les gendarmes emmenèrent Léonard menotté.

    A la sortie du tribunal, sa famille vint nous présenter ses excuses les plus plates. La sincérité se lisait sur leurs visages. Ils étaient très peinés, choqués et larmoyants. Ceci m’a beaucoup émue. Ils avaient bien connu Ghislaine et l’appréciaient.

    ........114ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Juin 2007 à 12:00
    Bonsoir Arielle : quel calvaire tu as passer pour suivre le procé de ta chére petite soeur , que sais triste de perdre la chaire de sa chaire .; on ne peu comprendre tes souffrance en plus tu as du subir ton divorce et devoir éléver tes enfant seule .; quel Karma tu as petite Arielle et je te comprend la haine que tu as et puis tout l'or du monde ne te ramenera pas ta petite soeur .. je te fais de gros calin de Michelotte
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