• La succession (1ère partie)

    Ma sœur C…. a toujours été très énergique, surtout lorsqu’il s’agit de pognon. Cela nous a valu de nombreux différents et aujourd’hui, nous sommes fâchées……ce qui n’empêche pas les sentiments mais nous n’avons plus aucun contact depuis des années. Son amour de l’argent nous a bien été utile cependant, pour faire face aux tracasseries d’un enterrement, en l’ocurrence celui de maman. L’hôpital de Lille la gardait en chambre froide en attendant que nous trouvions une solution. A plusieurs reprises, je suis allée voir maman dans ce frigo. C’était des pans de murs habillés de grands tiroirs gris dans lesquels reposaient les corps. On ouvrait le tiroir et on pouvait se recueillir un peu. Autant j’avais été choquée six années plus tôt par le seul bout de front dépassant d’un drap blanc pour papa (voir « mes douces soirées à Maisons Alfort (3ème partie) » dans biographie au 16è épisode), autant j’ai été surprise de voir les traits reposés de maman après son décès. Elle était belle et presque souriante. Il paraît que le passage à trépas est une étape joyeuse. Maman avait certainement été soulagée après toutes ces souffrances. C….. donc repris les affaires de maman en main, assistée par l’adjoint de maman : Mr R….. Elle se débrouillait comme un chef et liquida vite les dossiers en cours. Ainsi, nous pouvions accéder à une sépulture décente. Elle a tout organisé du haut de ses 24 ans ! Nous devions transporter le corps de Lille (dans le Nord) jusqu’à Castelnaudary (dans l’aude) où se trouve notre caveau de famille, papa étant originaire de cette jolie petite ville réputée pour son cassoulet à la graisse d’oie. Sur place, la famille nous attendait, absolument pas scrupuleuse de nous avoir laissées nous dépatouiller seules. Il faut savoir que cette famille est issue de la bourgeoisie et chez les bourgeois, Monsieur, oui…….chez les bourgeois…….comme l’a si bien dit Jacques Brel ! ce n’est que frime et surtout fuir les emmerdes. On paraît, Monsieur……..oui, on paraît ! Il y avait beaucoup de monde à l’enterrement. Tout Castelnaudary et ses environs connaissent la famille A...... La place de l’église était trop petite et les poignées de mains n’en finissaient plus ! je n’avais que 18 ans et j’en voulais à tous ces gens que je ne connaissais pas, d’être si faussement compatissants. Quelques uns étaient sincères cependant, mais si peu ! tout ce cinoche me faisait ressortir mes larmes. Nous avons été reçues chez tonton R…., le frère de papa. Les petits plats dans les grands, une vraie cérémonie qui dura trois jours puis nous sommes rentrées à Paris. Maman, sachant qu’elle vivait dangereusement et qu’après elle, nous ne pourrions compter sur personne, avait souscrit une gigantesque assurance vie, quelques temps avant son accident.

    ...........42ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................     

    « CorneilleAlice DONA »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 23 Novembre 2006 à 12:00
    Vraiment passionnant, et impressionnant aussi ... J'attends la suite, et à te lire, je me dis que la vie t'a tout de même permis de t'épanouir. Tant mieux, même si ça n'a pas dû être facile ! A bientôt.
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