• La poudre d’escampette

    .J’aurais pu descendre à la prochaine ville et rentrer en train mais je voulais savoir pourquoi JL tenait tant à aller à Montbard.

    Marché de Montbard : tôt le matin. Dans dans une brume annonçant la chaleur de la journée, nous avons installé notre stand. Le lieu est magnifique. La matinée se déroule dans la bonne humeur, RAS. Au moment de remballer, deux frangines débarquent et visiblement connaissent bien JL. Je comprends qu’il avait dû les draguer l’été dernier lorsque nous sillonnions la région. Une des deux me donne la chair de poule et je ne sais pas pourquoi. Elle s’appelle B……… je suis tentée de dire B…. comme beurk ! Je ne la connais pas et elle m’horripile déjà par sa simple présence. Je la sens mal avec son faux air de Soubirou. Sa sœur, par contre, semble bien accueillante et elle a beaucoup plus d’atouts.

    Sans rien me dire, JL s’éclipse un moment avec elles, me laissant sur les bras tout le matériel à démonter, etc…..Je reste plantée là 1 heure, 2 heures et il finit par réapparaître. Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il m’annonce une surprise à venir. « Montes dans le camion, j’ai quelque chose à te montrer ». Je ne pipe pas mot et le suis. JL s’engage dans des méandres de petites routes vallonnées. Je me demande bien où il m’emmène !

    Il gare le camion sur un champ pentu, stoppe le moteur. Je ne dis toujours rien, j’attends la surprise. « Ce terrain m’appartient » annonce t il fanfaronneux. « Vas y, je t’écoute ». « le père des deux filles que tu as vues ce matin, me l’a vendu » « Et tu l’as payé comment ? »……..silence radio.

    Voilà pourquoi Monsieur voulait tant d’argent ! voilà pourquoi je bossais, voilà pourquoi il a tenté de me prostituer !

    Au fond du terrain, il y a une énorme citerne blanche. Je me précipite dessus et la cogne de toutes mes forces. Il valait mieux que je m’en prenne à la citerne plutôt qu’à JL car cela aurait pu tourner au drame.

    Pendant que je me défoule, JL monte la tente et m’annonce que nous allons rester là quelques jours. Et hop ! je suis encore coincée loin de tout. Puis un soir, il me dit que nous reprenons la route le lendemain, avec les 2 frangines, pour faire du porte à porte.

    Nous voilà à nouveau frappant chez les gens, allant de cités en cités. Cette manière de vente n’était pas vraiment légale mais pas vraiment illégale non plus. Nous avons été contrôlés par un bel après midi. Bilan des courses : nous avons été condamnés à verser 1 franc symbolique à l’état et conseillés de changer de quartier. Avec une telle loi, comment voulez vous que cela cesse ? Nous ne risquions rien hormis les tarés chez eux.

    JL jouait les grands seigneurs. Les frangines croyaient, bien évidemment, qu’il était le patron et moi, la vendeuse. Elles ne savaient pas non plus que nous étions ensemble. JL claquait du pognon pour leur en mettre plein la vue. Il s’achetait de beaux vêtements et fréquentait les boîtes de nuit lors de nos escales. Je n’avais bien sûr, pas le droit de l’accompagner……..mon vieux jean délavé, lui mettant la honte. C’était TPMG : comprenez Tout Pour Ma Gueule.

    J’avais refusé de partager les chambres d’hôtel avec les frangines. Je faisais bande à part…….à moi toute seule, j’étais une bande ! Une nuit, j’ai voulu vérifier ce que JL faisait. Je suis entrée dans sa chambre sans frapper. Après tout, j’avais bien ce droit ! J’ai pu assister à une mise en sandwich…………JL pris entre 2 frangines très frangipanes si j'en crois la façon dont ils se léchaient les babines...... 2 en 1 ! ce n'était pas à la mode pourtant. Monsieur était d'avant garde et fournissait en plus, la moutarde ! Il se les farciçait toutes les 2. J’ai attendu le lever du jour, assise dans le salon de l’hôtel. A la première heure, j’ai saisi ma valise et me suis rendue à la gare sans prévenir personne. J’ai pris le 1er train pour Paris. J’ai pris la poudre d’escampette……..

    ........88ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................    

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  • Commentaires

    1
    Samedi 31 Mars 2007 à 12:00
    TU AS BIEN FAIT DE DEGUERPIR ET DE PREVENIR LES GENDARMES MAIS DES ZIGS COMME CELA C'EST INDECROTTABLE IL LEUR FAUT UN BON COUP SUR LA TRONCHE POUR QU'ILS LACHENT PRISE .
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