• La maladie n’atteint pas l’âme

      Je descendis de la voiture http://www.grisy.net/article-34089592.html tout en admirant le clocher de l’église, dont je ne me lasse jamais. Je suis toujours émerveillée par ces constructions et architectures des siècles précédents. Comment faisaient ils donc pour créer tant de chefs d’œuvre sans tout cet appareillage que nous avons aujourd’hui ? Quelle patience, quelle force, quel courage, quelle minutie !

    J’apercevais au loin un petit vieux qui me regardait. Il n’y avait personne d’autre à l’horizon. J’avancais sous le soleil et tandis que le petit bonhomme me souriait, j’eus un déclic « Non ! Ce n’est pas possible, ce n’est pas lui ! ». Plus je traçais mes pas vers le parvis et plus le vieillard me zieutait, m’accueillait avec joie, se rapprochait « Mon Dieu ! C’est lui, c’est bien lui ». J’avais le palpitant en folie. Il était si maigre, semblait avoir au minimum quatre vingt ans et portait une moustache qui le rendait encore plus sénile ! J’avais mal jusqu’au fond de ses entrailles cachées sous un imperméable certainement fauché à l’inspecteur Colombo http://fr.wikipedia.org/wiki/Columbo#T.C3.A9l.C3.A9film_.281968.29 . Moi qui l’avais connu si bien dans son quintal http://www.grisy.net/article-3080928.html et son audace, moi qui avait souhaité qu’il paye pour tout le mal qu’il m’avait fait, je souffrais de le voir dans cet état là. Pour sûr, justice m’avait été rendue mais j’étais à mille lieues de m’imaginer à quel point il avait été taxé !

    Je reconnus son regard bien qu’enfoui dans des cavités osseuses, son sourire charmeur était toujours là, intact. « Bonjour » me dit il tout en s’approchant pour me saluer et quand la bise fut venue, j’oubliais tout de son apparence. La maladie attaque le corps mais pas l’âme, les sensations n’étaient pas altérées. La tête fonctionnait toujours très bien.

    Après avoir échangé quelques banalités, je le priais de me suivre jusqu’à Grisy. Il était venu avec l’antique 4L rouge http://agoumatine.centerblog.net/2743275-4L-R4---Quand-on-voit-une-4L-rouge-- de sa mère…. Il n’avait plus ni camion http://www.grisy.net/article-4454344.html , ni auto… Il avait tout, absolument tout perdu. Il ne lui restait que sa maman, son pote Allan à Merlimont et son chien « Balzac », un berger allemand qui resta près de lui pour lui lécher ses cicatrices et monter la garde afin qu’on ne puisse l’atteindre. C’était son ange gardien, celui qui connaissait la différence entre le bien et le mal.

    Fr….. ne voyait plus les petites, par contre, la grande étant devenue infirmière stagiaire, s’était rapprochée de lui grâce ou à cause de sa maladie. Tout est écrit dans la vie…..

    Il était heureux de me revoir et me raconta pendant des heures ce qu’il avait vécu sans moi. Son histoire avec Sandy n’avait duré qu’une année. Je ne mâchais pas mes mots et ne lui faisais aucun cadeau « Je te l’avais bien dit que c’était une histoire de fesses ! http://www.grisy.net/article-26818802.html  ! Tu réalises le gachis ? Est ce qu’au moins tu as pris conscience ? » « Oui » « Tu as pris conscience de quoi, exactement ? » Et il me déballa toutes ces choses qui m’avaient tant blessée. Je le croyais sincère ou tout du moins, je voulais y croire. J’espérais que ce drame dans sa vie l’aurait changé quelque part.

    Il me donna tous les détails de l’attente d’un organe, de la préparation à la greffe. Il devait être totalement aseptisé afin qu’aucun microbe ne s’insère, alors les médecins lui arrachèrent toutes ses dents et il portait maintenant un ratelier. Là, au moins, nous étions à égalité sauf qu’il était dix ans plus jeune que moi et que sans chicos à son âge, c’était une épreuve de plus alors que pour ma part, c’était l’évolution naturelle de la vie. Il fut également opéré d’une hernie, puis d’une autre. Ils lui ont oté tout élément suspect et le foie n’arrivait pas. Il n’y avait pas de donneur compatible.

    Je l’écoutais passionnément, découvrant un monde médical particulier, une ambiance à se morfondre. J’appris beaucoup sur le don d’organe et la greffe http://www.dondorganes.fr/ . Fr… voulait que je fasse une lettre disant que j’acceptais de donner mon corps à la science après ma mort…. Euh… j’avais beau compatir, je ne le sentais pas ce coup là ! Il était tellement dans son combat qu’il voulait m’y entraîner. Il disait aussi vouloir se faire incinérer et il fallait que je prenne la même décision ! Ah non, moi poète, j’aime trop les vers !!

    ......... 313 ème épisode ............. à suivre .......... dans la catégorie "biographie"

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  • Commentaires

    1
    Samedi 1er Août 2009 à 12:00
    Merci de ton passage sur mon blog. Je découvre. Il y a beaucoup de choses à lire ici et pas en diagonale ! Alors je vais revenir pour prendre le temps...Plusieurs sujets s'entremêlent, comme dans la vie mais chacun interpelle.Belle fin de semaine
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