Je sais, je sens qu’ils sont dans la maison. Je vois bien qu’on m’épie derrière le carreau. Mon ex vit chez sa maman et sa maman tire les ficelles, comme d’hab ! Il n’a jamais été fichu de prendre une décision. Sa maman décide et il se tait. Ce mec est une autruche.

Ma fille est là et on ne m’ouvre pas la porte. Je tente par tous les moyens de les raisonner mais rien n’y fait. Ils sont cachés et silencieux. Je n’ai plus qu’à partir.

La rage au ventre, je me dirige vers le commissariat où j’apprends – Öh surprise – que Mutti a déposé une main courante signalant que j’ai abandonné ma fille. Je lui confie pour 3 jours et elle en profite pour me l’enlever, et mieux encore, en toute légalité ! fortiche la matronne mais elle ne l’emportera pas au paradis.

J’explique la situation au commissaire qui me dit que n’étant pas divorcée, ni même en instance de divorce, je n’avais aucun recours. De plus, j’étais fautive puisque j’avais abandonné mon enfant chez la belle mère ! Le seul moyen de récupérer I…. était maintenant d’intenter un procès en bonne et due forme. Je savais à présent à quoi allait me servir mon avocat !

J’ai vite été au courant qu’elle avait également fait de la délation auprès de la C.A.F. On m’a retiré mes allocations pour les lui donner à elle.

J’ai engagé une procédure qui va prendre un certain temps. Il faut réunir toutes les preuves comme quoi ma fille a été enlevée, il va y avoir enquête de la D.D.A.S.S, enquête des alloc, etc……. Je ne suis pas prête de la revoir !

C…. a fait sa rentrée scolaire. Il est gaucher et en souffre beaucoup à cause d’un maître « vieille France » qui le force à utiliser sa main droite…….à coups de règle sur les doigts ! Et oui, nous sommes en 1980 et nous avons encore affaire à des barbares sous évolués et qui pourtant sont là pour enseigner. Je vous le dis : elle était déjà mal barrée la France !

Heureusement, C…. s’était fait un bon copain, un peu magrébin sur les bords mais gentil. J’ai eu l’occasion de rencontrer cette famille lors d’un gouter d’anniversaire qu’ils avaient organisé pour leur fils. Ces gens étaient très corrects et C…. prenait plaisir à les cotoyer. Mon fils ne me cachait rien. Avec son copain, ils piquaient les emblèmes des voitures, à la sortie de l’école. C’était un jeu dont ils étaient fiers. Pour ma part, je l’ai bien sermonné mais que valent les sermons lorsque l’école se situe en ville et dans un quartier où la populace est devenue plus qu’étrangère dans ses mœurs ? Pour eux, c’était normal. Cela ne me plaisait pas du tout et je commençais à me dire que Clichy devenait mal famée et qu’il faudra envisager de déménager. Je ne voulais pas que mon fils suive ces voies qui allaient à l’encontre de l’éducation que je lui donnais.

Ma petite sœur Ghislaine me recontacta. Au cours de ses études d’etnologie à l’université de Aix en provence http://www.provenceweb.fr/f/bouches/aix/aix.htm   (sciences humaines étude méthodique des groupements humains définis par leur appartenance génétique et leur culture)  http://www.musee-atp.fr/ , elle fut envoyée en mission en corse, dans un petit village au dessus de Bastia  http://www.bastia.fr/ . Elle séjournait chez un meunier qui produisait de la farine de chataignes. Toute sa famille logeait là et participait à  l’activité du moulin, qui hélas, tombait en désuétude. Léonard, de 25 l’aîné de Ghislaine, quitta sa femme pour se marier avec ma petite sœur. Elle mit tout son cœur et tout son argent pour redresser l’affaire. Elle semblait heureuse.

La procédure contre la belle mère suivait son cours. Elle ne m’épargnait rien. Elle profita de mon état de commerçant ambulant pour m’accuser d’être marginale et mauvaise mère. J’allais être obligée de me ranger, de rentrer dans le moule, d’aller travailler bêtement comme tout le monde « métro, boulot, dodo…….l’heure, l’enfant, le travail, la course après le temps ». C’était la condition sine qua non si je voulais qu’I….. revienne à la maison.

........96ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................