• Joyeux imprévus

    Nous allions de rebondissements en rebondissements. Nous nous retrouvions de plus en plus dans notre antre secrète. C’était notre repaire, notre nid. Telles deux bêtes sauvages, nous prenions du bon temps à l’abri de tout regard, bien dans notre monde qui n’appartenait qu’à nous seuls. « Tu fumes après l’amour ? » « Sais pas, j’ai pas regardé ! »…..… dès fois que des signaux indiens s’échappent au dessus de nos têtes ! J’appréciais ces moments de détente : la cigarette qui vient annoncer le repos du guerrier. Ma tête doucement posée sur son épaule, j’écoutais vibrer notre bonheur.

    Ensuite, nous nous esquivions. Il m’emmenait manger dans un petit resto portugais à Bezons http://www.ville-bezons.fr/heading/heading3603279.html . Il choisissait bien ses endroits ! C’était un lieu où son beau père était connu comme le loup blanc. Notre passage était donc voué à être forcément narré à qui de droit. Partout où nous passions, l’amour se dégageait. Les gens ne sont pas dupes. La viande là bas prend tout l’espace sur une planche de bois : amis carnivores, je vous recommande ce petit rad. La première fois, nous nous étions dirigés vers Carrières/seine http://www.carrieres-sur-seine.fr/jsp/site/Portal.jsp?page_id=51 car il devait réviser ma voiture dans le garage de sa mère. Il m’avait donc laissée sur les bords de seine et avait pris ma Ford. Ses enfants étaient là bas et sa mère ne connaissait pas mon existence : il fallait donc que je passe le temps ailleurs. Je m’étais bien promenée dans les vieilles ruelles, tentant vainement de trouver un tabac ouvert. Après une halte dans la petite église où Fr….. s’était marié, je retournais visiter les quais. Elle est sympathique cette église. Petite et très bien agencée. Quelques bancs à l’étage font face au Seigneur. Les vitraux donnent un air d’intimité dans lequel je me suis régalée. Très vite, mon amour m’appelle pour me rejoindre. Nous nous donnons rendez vous chez Mado. Il y a là les boulistes tapant la discute plus que le point. Fr…. avait bien réparé ma voiture : nous nous accordâmes une Pelfort http://www.lachope.com/heinek.html , puis deux lorsque un ancien de ses potes vint faire intrusion. No problemo : il me présente et la Pelfort coule à flots. C’est Guéguèz. Il rougit comme une pivoine pour un oui, pour un non. Il est tatoué et divorcé. Fr…. et lui évoquent des souvenirs dont nous parlions juste quelques secondes avant son arrivée, comme si ce passé lui avait fait signe d’entrer dans le bistrot afin de faire ma connaissance. J’adorais quand Fr….. m’impliquait dans sa vie…j’adorais qu’il me fasse connaître ses amis. Les canettes commençaient à s’aligner sur la nappe à carreaux rouges et blancs…Chiche ! Nous faisons une ligne de canettes..toute la longueur jusqu’au mur « tu tiendras l’coup, mon amour ? » « Oui, bien sûr ! ». Mado nous remet çà. Guéguèz s’en va et nous avançons tous les deux dans notre trip. Soudain Fr…… change de tête « ne te retournes pas, y a mon beauf ! » « C’est pas vrai ! » « Si, je t ‘assure qu’il y a mon beauf ». Là, c’est moi qui change de tête. Fr……. ne se dégonfla pas et l’invita à se joindre à nous. Son diabolo menthe dépareillait quelque peu. Il n’était pas du tout comme je l’avais imaginé. Petit et blondinet, bien cravaté et simplement discret. Il travaillait dans la sono hifi et nous orientâmes la discussion sur ce sujet. Le beauf s’en alla, nous payant à nouveau une tournée et promettant à Fr……. de considérer qu’il ne nous avait pas vus. Canettes pour canettes, nos fourches commencent à languer ou plutôt nos langues commencent à fourcher ! Mais ça allait encore. Nous sortons du bistrot, n’ayant pas du tout l’envie de nous séparer et pourtant Fr…… devait rentrer : son commando l’avait déjà rappelé à l’ordre à plusieurs reprises tant et si bien que Fr…… avait fini par couper son portable pour qu’elle lui fiche la paix. Mado, Guéguèz, le beauf…ils savaient tous que nous nous aimions et cela me plaisait. Je me dirigeais vers ma voiture puisqu’il fallait arrêter là notre escapade et voilà pas que mon Fr……. fut pris d’une envie pressante ! …… normal avec la bière ! « ben tiens, y a la seine ! », suggérais je… OK, nous voilà descendus sur les berges. Mon amour se soulage face aux ondes, le dos tourné pour que les badauds ne voient pas ce jet impressionnant par la quantité qu’il contenait. Je me glisse doucement le long de sa colonne verticale (ou vertébrale : c’est comme vous le sentez), l’enlace et promène mes doigts là où cela convenait bien pour mieux l’aider à faire la vidange. C’était donc la quéquette à l’air, sous un ciel menaçant, que je le tripotais. Et l’instant durait et perdurait, et l’envie pressante se transforma en envie sensuelle. « Viens, suis moi..je connais un coin tranquille ». De joie, je saute à pieds joints dans l’eau et dans un éclat de rire, le suivis. Sa moto faisait de l’œil à ma Ford, nous ne nous quittions plus. Arrivés dans son coin tranquille (en fait c’était un parking à ciel ouvert devant un gymnase), nous nous installâmes sur la banquette arrière, au nez et à la barbe de tout à chacun. Seul notre univers existait, nous nous fichions pas mal d’être vus, et nous nous aimions, nous nous aimions….jusqu’à la nuit. Puis chacun rentra à son bercail. Le lendemain, pas de problèmes. Fr…… avait simplement eu droit à la soupe à la grimace de la part de sa chère et tendre.

    Dans notre délire de Pelfort, Nous avions concocté d’organiser un week end en amoureux à Merlimont en sachant très bien que cela n’était pas gagné d’avance (contraintes de son couple bien entendu). Au café du matin, entre deux rendez vous pour le travail, Fr…… m’annonça qu’il commençait à en avoir ras la casquette de passer des mauvaises soirées chez lui, ayant  altercation sur altercation avec sa femme et que le week end à Merlimont semblait bien compromis. Il en avait gros sur la patate de ces disputes conjugales et me disait qu’il en était au point ou « ça passe ou ça casse ». Il était si bien en ma présence et si mal dans son couple ! Il était malheureux. Bon, tant pis pour Merlimont..Je m’apprêtais à passer un week end des plus ordinaires et j’étais un peu triste mais cela faisait partie de notre situation extra conjugale et je l’acceptais. Nous nous promîmes de passer un peu de temps ensemble en fin d’après midi, avant ce fichu week end et retournâmes à notre labeur, l’amertume au coeur.

    Dans le milieu de la journée, le travail fit que je devais le rejoindre sur le site de SNECMA http://www.snecma.com/rubrique.php3?id_rubrique=26&lang=fr . J’étais à peine arrivée que son portable sonne : « on a cambriolé Merlimont !, la porte  a été forcée ! ». Mon amour me regarde : « Moi, j’y vais…tu es prête ? ». La joie m’envahit bien que je n’aimais pas qu’il aie des soucis. Je retournais finir mon travail et attendis qu’il me fasse signe car il devait organiser son départ après discussion avec sa mère et sa femme. Rien n’était encore gagné : si sa mère l’accompagnait, je serais encore sacrifiée. Vers 18h, il me rejoint et m’annonce qu’il part dans une heure…seul mais qu’il ne peut pas m’emmener car sa mère le rejoindra le lendemain matin. Par contre il me propose de le rejoindre avec ma voiture et de disparaître quand sa mère arrivera. Cela ne nous laissait qu’une nuit et un p’tit déj mais  l’occasion était trop belle et j’étais déjà toute excitée. Cela n’était d’autant pas plus gagné car si sa fille voulait venir…je serais encore et encore sacrifiée. Je rentrais donc vite à la maison, râlant contre ces embouteillages qui me faisaient perdre du temps et priant le bon Dieu que Fr….. fasse le maximum pour que notre idylle puisse s’exprimer librement cette nuit là.

    19h30, il ne m’avait  toujours pas rappelée. Je me disais que tout était fichu et commençais à regarder ma valise de travers, estimant qu’elle n’avait pas lieu de se tenir si prête dans l’entrée de la maison.

    19h35, le téléphone sonne. « Je suis en route..Je pars » « et moi ? » « Si tu le veux, tu me rejoins ». L’excitation était à son comble. Je n’y croyais plus et voilà que le miracle se produisit  ! Là dessus, ma fille I….. rentra. Je lui laissais à peine le temps de défaire ses chaussures et lui annonçais mon départ imminent. Dans l’excitation, je ne trouvais plus mes clefs ! La folie douce me gagnait.

    Plus rien ne comptait à part mon amour. Je partis et roulais si bien que j’arrivais seulement dix minutes après lui à Merlimont. Enfin…nous y étions. C’était le début d’un week end de bonheur parfait.


    ......201ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie................
    « Joyeuses Pâques !Se faire sonner les cloches.... en cette période pascale ! »

  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Mars 2008 à 12:00
    L'amour ne donne pas des ailes qu'à toi, ta plume s'envole et c'est un régal de te lire, c'est une force des souvenirs aussi vivants. Bonne fin de we à bientôt bisous
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :