• Joujou

    « Allez ! Allez ! on en pro fiii teee ! c’est le dernier marchand avant l’autoroute ! » ………je prenais un malin plaisir à imiter la marchande de poisson. Je m’égosillais à pleins poumons, je m’éclatais ! je me défoulais. J’adorais ça. Le contact avec le client, les plaisanteries que je balançais tout naturellement et à tout bout de champ car c’est dans mon caractère, l’ambiance si vivante et joyeuse, la solidarité entre commerçants : j’étais dans mon élément. JL aussi était bon dans ce domaine mais lui, en tant que mec et de surcroît rital, en profitait pour draguer en plus ! ok : ça fait vendre ! mais je n’aimais pas du tout cette pratique, surtout que les nanas tombaient dans le piège et revenaient régulièrement, espérant le grand amour. Il était beau, drageur, doué………..ouaf ! c’était trop de qualités pour un seul mec…………c’était louche !

    JL savait à merveille réinvestir le bénéfice. Il acheta tout le matériel nécessaire. Du barnum à la clayette, rien ne manquait et nous gagnions du temps en préparation le matin et en remballage, une fois le marché terminé. J’avais même la caisse attachée à ma ceinture, donc celui qui voulait se la faire devait me passer sur le corps………….mission impossible ! Notre commerce prenait vite de l’ampleur. Nous sommes passés de 1m linéaire à 3m, puis 6m, puis 8m, en quelques mois. Surveiller l’étalage à 2 devenait très délicat. Il fallait avoir les yeux partout et vendre en même temps. Nous vendions des jouets, des bibelots, des gadgets, des pistolets d’alarme, des tableaux et de la bijouterie fantaisie. Le plus rentable était la bijouterie : peu d’investissement et une bonne culbute, comme on dit dans le milieu. Nous faisions des lots et des gondoles, comme en grande surface. Pour la bijouterie : JL avait fabriqué des vitrines et des supports où chaque élément était épinglé ou sous verre, selon la valeur. Elles étaient belles ces vitrines ! Vernies et à fond de velours bleu nuit. Le plaqué or ou argent ressortait bien. Nous avions un étalage « classe ».

    Pour mes enfants, JL participait aussi. Pendant qu’un assurait le commerce, l’autre emmenait C… à l’école et I… chez la nourrice. Le dimanche, j’emmenais mes 2 petits bouts de chou avec moi. Ils adoraient se faire un nid douillet dans les cartons et jouaient et riaient. C… était déjà plus grand et se promenait entre les étalages. Tous les commerçants le connaissaient et surveillaient que tout allait bien. Un jour de fête des mères, il s’absenta un instant et revint devant mon étalage……… caché derrière un bouquet de fleurs plus hautes que lui ! cette attention m’avait beaucoup touchée…………la fleuriste évidemment l’avait un peu aidé.

    ..........76ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................   

    « SimilitudeOrthographe »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 28 Février 2007 à 12:00
    Ah!!! ça fait du bien, des plaisirs simples... le bonheur!;-))
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :