• J….. mon sauveur

    J….. : ce n’est pas Jésus cette fois ci  (voir épisodes 36 / 37 et 38 dans la catégorie « biographie »), mais J……

    La succession de maman ayant été refusée, nous aurions dû libérer l’appartement de fonction rue du marché St Honoré. Pour une fois, j’ai pu apprécier les bienfaits de la lenteur administrative ! Il ne se passait rien. De ce fait, Ghislaine et moi continuions à habiter là bas. Nous étions libres de chez libres et très complices. Ghislaine continuait ses études en classe de terminale. Moi, j’étais toujours enceinte et en recherche de travail. Personne ne connaissait mon état, hormis Ghislaine. Nous étions en été et aimions nous pencher à la fenêtre pour admirer les couleurs et ambiances du marché sur la place. Du haut de notre 1er étage, nous avions pris coutume de dire bonjour aux 2 étudiants éboueurs à leurs heures, lorsqu’ils remontaient notre rue. La sympathie s’installa : J…. et D….. passaient maintenant régulièrement boire le café à la maison. Ils faisaient tous les 2 des études à Jussieu près du quartier St Michel. Ils étaient issus de bonne famille et cela transpirait au travers de leur intelligence. Nous rencontrions enfin des personnages de notre trempe ! Ils finirent par connaître notre histoire et décidèrent de nous aider, surtout J….. Il était très grand et portait l’hiver, une toque en fourrure qui lui donnait un air bolchévique. En parlant d’hiver : novembre arriva vite et le train de sénateur de l’administration se mit subitement en route. Un soir, en rentrant du lycée, Ghislaine trouva des scellés sur la porte. Elle ne se démonta pas et arracha les scellés mais le lendemain matin………c’est la police qui nous sortit de l’appartement. A peine de quoi prendre le nécessaire et nous voici à la rue…….en plein mois de novembre ! La loi qui interdit les explusions de novembre à mars ne devait pas exister, je suppose ? Nous voilà donc toutes les deux, isolées, sans aucune ressource, mineures et dans le froid…….Nous savions bien qu’il ne fallait pas compter sur la famille, alors nous n’avons rien dit à personne. Ghislaine est partie chez un copain qui avait une chanbre de bonnes sous les toits de Paris, près de la place blanche. Je suis partie chez J….., rue de la fontaine au roi près de la place de la république. J….. avait un grand appartement qu’il avait repeint lui même……..en vert, rouge et violet ! J… aimait les chats et leur confectionnait de bons petits plats. J’avais beaucoup de problèmes à solutionner, à commencer par ma grossesse. J…. me conseilla l’avortement. A cette époque, c’était illégal et bon nombre de jeunes filles y laissèrent leur peau en s’avortant elles même à l’aide d’aiguilles à tricoter. Mais J… connaissait des médecins qui me recommandèrent auprès d’un collègue aux pays Bas. Il me fallait trouver 600 francs à l’époque (en 1972), faire le voyage et, ni vu ni connu, rentrer avec le ventre plat. Facile à dire ! je retournais le problème dans tous les sens. Au fond de moi même, je n’avais pas envie d’avorter mais je savais trop dans quelle embrouille j’étais et je me résignais à faire ce sacrifice, sans joie mais pleine de courage. J…. ne pouvait pas m’accompagner. Alors je me suis rendue à mes anciennes amours du quartier latin, espérant trouver un quidam chevelu pour faire la route avec moi.

    ...........44ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie.......................     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Juillet 2010 à 12:00
    Ce récit est donc vrai, tu l'as vécu. Mon récit parle de l'année 1972 comme le tien. Véridique donc. Je vais voir la suite, si je la trouve. Merci Arielle.
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