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Il pleut, il neige
Méli-mélo gelé
Des voitures comme au ralenti
Embrassent des platanes retors
Sur des routes encombrées
Et moi enfouie dans mon oreiller
J’atteints l’oubli
Le livre de Marilyne Desbiolles
Gît solitaire sur le tapis.
Dehors, c’est moche, c’est gris,
L’air est tétanisé,
Le thermomètre saisi d’effroi
Des SDF succombent au froid
Dans le bois de Vincennes
Et je m’endors, me voilà absente
À longer des ravins flous,
A étreindre des brassées de mauves
A rêver de cigales, de piscine et d’agapes
Et de mer Méditerranée,
J’ouvre un œil, les deux
Mon plaid de polaire
Tendrement adhère
À mes pieds
Un chat pas fou s’y est lové
L’heureuse bête ronronne.
Depuis des jours, l’horizon est bouché
On s’étripe de la radio à la télé,
Pour quelques voix de trop
De moins, on en fait du foin,
On se perd en déraisons,
On tempête,
Crie au vol des voix envolées
Et moi sur mon canapé blanc
Je me demande si c’est vrai tout ça
Que le temps et les hommes
Soient à ce point déréglés, figés
Dans des discours décalés
Et si futiles en somme…
Et quand le soir frissonne
Que les métros déversent le flot
De travailleurs éreintés, sonnés
Je m’éveille pour recueillir ces maux
Ces mots en écho
Aux temps qui déraisonnent.
Brigitte Lécuyer
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Commentaires
1CrépusculineLundi 8 Décembre 2008 à 12:00Déraisonne - stone - mots étrangers - même signification, même consonnance pour un monde à la dérive. A bientôt bisousRépondre
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