• Extrait N°5 du récit "Un bien pour un mal", en cours d'écriture

    Extrait N°5 du récit "Un bien pour un mal", en cours d'écritureLeur mère étant constamment en province pour ses rendez-vous d’affaires, Bout de Chou et Anaïs étaient livrées à elles-mêmes. Bout de Chou fréquentait des amis artistes peintres ou musiciens et poursuivait ses études avec sérieux. Anaïs était toujours aussi éprise de liberté et préféra se promener rue du bac à Paris plutôt que de passer son baccalauréat. Elle avait pris la poudre d’escampette. Quand elle annonça à sa mère qu’elle n’était pas allée à l’épreuve, ce fut une scène terrible « Je te souhaite de travailler en usine toute ta vie, tu comprendras ». C’est effectivement ce qu’Anaïs fit. Elle voulait prouver qu’on n’a pas besoin d’un diplôme pour réussir. Soit, elle y est arrivée mais au bout de combien d’années de sueur ! En attendant, elle trainait au quartier latin avec des hommes pas très catholiques, chevelus et jouant de la guitare. Elle ne rentrait plus chez elle et suivit ses copains en auto-stop pour un séjour en Angleterre. Elle n’avait prévenu personne hormis Bout de Chou et ne se rendait même pas compte qu’elle était en fugue. Emma était en grand désarroi et cherchait sa fille partout. C’est la police anglaise qui la retrouva et la rapatria à Paris. Anaïs réalisa alors le chagrin qu’elle avait infligé à sa mère et s’en mordait les doigts mais ce qui est fait, est fait. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle continua cependant à fréquenter le quartier latin et tomba enceinte. Elle ne dit rien à personne, se dispute avec son mec et se retrouve seule. Enceinte de huit jours seulement, le téléphone sonne à nouveau : Emma a eu un grave accident de voiture dans le nord. Elle est à l’hôpital de Lille. Anaïs est en cours de passer son permis de conduire et les grandes sœurs sont loin. Tout le monde rentre à Paris. Anaïs se rend à Lille en auto-stop, au chevet de sa mère. Chacune se débrouille comme elle peut pour faire ces allers-retours, c’est dramatique. Emma malgré une trachéotomie parvient quand même à mentionner un papier important dans la poche de son manteau. Ce papier restera un mystère à jamais. Anaïs et ses sœurs sont persuadées qu’elle a été victime d’un complot dans ce monde de requins au sein duquel elle brassait des fortunes. Elles n’ont jamais pu le prouver. Emma agonisa pendant trois longues semaines après des périodes de coma. La seule esquisse de sourire qu’on lui vit fut quand Anaïs lui annonça qu’elle avait réussi son permis. Trois semaines de souffrances après une vie de malheurs, Emma décéda laissant cinq enfants dont deux mineures.

    Elle occupait un logement de fonction place du marché Saint Honoré à Paris où Bout de Chou et Anaïs vivaient. Rose solda avec succès les dossiers en cours et réussit à régler l’assurance-vie dont la dernière échéance n’avait pas été payée, les cinq secrétaires se retrouvèrent au chômage. Et voici, lorsque la vie s’arrête, les comptes aussi. C’était l’heure du bilan financier : il y avait plus de passif que d’actif et des créanciers aux dents longues. Anaïs et Bout de Chou étant mineures, un conseil de famille eut lieu pour désigner un tuteur. Personne ne voulait prendre cette responsabilité sauf Elie mais sa demande fut rejetée, certainement parce qu’elle était trop jeune. C’est donc le frère de Nannot qui fut désigné d’office à son grand désespoir. Voici l’amour d’un oncle envers ses nièces… Certainement effrayé par les sommes d’argent qu’Emma brassait et ne connaissant pratiquement rien de ses divers placements, il proposa de refuser la succession, ce qui fut adopté par le conseil. C’était se débarrasser vite fait bien fait des éventuels aléas. Heureusement que Rose avait sauvé l’assurance-vie. Les trois grandes touchèrent leur part. Quant aux deux plus jeunes, le tuteur en herbe leur envoyait royalement 300 francs par mois pour leur survie. Les scellés furent sitôt posés sur l’appartement de fonction. Bout de Chou revenant de l’école ne se démonta pas et les arracha. Ben oui ! Où serait-elle allée dormir ainsi qu’Anaïs en ce mois de novembre déjà bien froid ? Le lendemain matin, elles furent délogées par la police et se retrouvèrent à la rue, sans argent ou si peu. L’oncle habitant à 900 kilomètres n’en n’avait cure et ne souhaitait pas du tout accueillir ses nièces chez lui, ce qui était réciproque d’ailleurs. Elie faisait ses études à Rouen et logeait dans une toute petite chambre d’étudiant à l’université, Rose était en stage de patinage artistique en Espagne et Violette vivait à Mexico. Anaïs fut hébergée par un ami près de la place de la République à Paris et Bout de Chou partagea avec des copains un taudis sous les toits, près de la place Blanche et non loin du fameux Moulin Rouge. Ce n’était pas le meilleur quartier mais il fallait bien se débrouiller. Elles se voyaient régulièrement. Anaïs était de plus en plus enceinte. Son ami prenait soin d’elle et lui trouva un petit studio « coquet » comme on dit dans les annonces immobilières, au fond d’une cour face aux Buttes Chaumont. Bout de Chou continuait d’aller au lycée. Elle avait des fréquentations mâles assez louches et Anaïs tremblait toujours pour elle mais paumées pour paumées, elles se pardonnaient tout. Par bonheur, Bout de Chou réussit son baccalauréat et partit à l’université d’Aix en Provence. C’était déjà plus rassurant ! Anaïs accoucha prématurément d’un joli petit garçon et par je ne sais quelle opération du Saint Esprit, sa sœur Elie fort intuitive, vint lui rendre visite à l’instant « T » alors qu’Anaïs ne l’avait pas prévenue. Aux Buttes Chaumont, on lui indiqua qu’une ambulance était venue la chercher. Elle comprit de suite, oui, mais vers quel hôpital l’ont-ils dirigée ? Elle n’avait aucun moyen de le savoir et mena son enquête comme un vrai détective. Miracle, oh miracle : à peine Anaïs avait-elle donné la vie qu’on lui annonça une visite. « Qui donc peut bien être là ? Je n’ai prévenu personne » Eh voici, Elie entra dans la salle de travail. Comment expliquer cette invasion de bonheurs soudains ? Elie prit en charge sa petite sœur, contacta une association qui lui trouva un logement décent en banlieue parisienne. A sa sortie d’hôpital, on lui remit les clefs de ce petit paradis avec balcon s’il vous plaît ! Elle n’avait plus qu’à trouver du travail et une nourrice.

    Adieu donc la belle maison de Saorra ou presque : Bout de Chou, toujours très gonflée, programma une petite virée là-bas avec des copains/copines dont cette chère Mumu. Ils débarquèrent en auto-stop un soir d’hiver. Il n’y avait bien sûr ni eau, ni électricité, tout avait été coupé. Avec un réchaud à gaz et quelques pommes ramassées dans les champs, ils se firent une délicieuse compote qu’ils partagèrent, emmitouflés dans des duvets. Ils ne restèrent que quelques jours mais Bout de Chou avait comblé là un manque certain. Elle et Anaïs galéraient toutes deux à Paris alors que n’y connaissant rien à la loi, elles pensaient ne plus avoir aucun droit sur cette maison et pour cause !  Leurs parents n’avaient pas eu le temps de leur enseigner toutes ces choses qui permettent de se défendre dans la vie ! En fait elles étaient héritières tant que l’état ne s’en mêlait pas, ce qui était le cas. Elie aussi y promena ses guêtres à plusieurs reprises, avec une de ses filles. Toutes deux entreprirent de nettoyer la maison et de remettre en état le bassin dans le jardin qui accueillait une source naturelle venue directement de la montagne. Un petit trésor de la nature à préserver absolument...

     

    à suivre !

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  • Commentaires

    1
    Samedi 20 Janvier 2018 à 09:28

    Il y a des passages de ce récit qui me disent quelque chose. Peut être en as tu parler dans un autre livre. J'ai aimé te lire. Beau week-end

    2
    Samedi 20 Janvier 2018 à 13:53

    Des pans d'existence avec parfois des événements bien tristes mais la vie reprend ses droits.. passionnant !

    3
    Samedi 20 Janvier 2018 à 14:42

    Salut

    La vie est parfois bien triste.

    Il pleut.

    Bon dimanche

    4
    Dimanche 28 Janvier 2018 à 11:31

    Salut

    On a un ciel gris.

    La pluie est prévue cet après midi.

    On reste au chaud .

    Bonne journée

    5
    Mardi 30 Janvier 2018 à 11:11

    Pauvres enfants, ils n'ont pas été bien épaulés suite au décès de leurs parents. C'est ça le drame. Mais les 5 enfants étaient en vie et pouvaient s'aider. Bonne semaine Arielle. Bises.

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