• Drôle de d'Anne

    Désarmante par sa folie douce

     

     ......149ème épisode..........à suivre........dans la série Biographie..................

     

     Elle m’a fait une scène de rupture ! mais pourquoi donc les femmes se comportent elles toujours avec moi comme si j’étais leur fiancée ? Anne finira à Ste Anne : j’en suis certaine. Elle est folle et j’ai compris que la folie n’est pas ce que l’on croit. C’est une maladie qui ne se voit pas forcément sur le physique. Il y a bien quelques signes du genre : le regard par en dessous ou bien la peur dans les yeux mais rien qui prévient du danger. Or dans cette maladie, il y a réellement danger et pour le malade et pour l’entourage. Anne est consciente de son mal et tente de se soigner. Elle s’exprime à travers la peinture : ses toiles sont perturbées, violentes et désespérées. C’est un cafarnaum. 
    Pour ma part, j’aime mon indépendance et ces vacances en solitaire (bien qu’entourée par des familles en congés mais isolée quand même car dans un couple, la femme refuse toujours qu’une célibataire s’approche et c’est bien un drame car on est toujours perdant lorsqu’on est isolé) me plaisaient parfaitement et je ne recherchais pas spécialement la compagnie. Visiter, découvrir une région me font vibrer et je n’ai pas besoin que l’on me colle. Mais Anne, cette chère Anne, vivait très mal cet isolement et je vous le donne en 1000 ! se rapprocha de moi. Je ne refuse jamais quelqu’un qui appelle au secours alors j’acceptais de partager le repas du midi avec elle. Et voilà : j’étais piégée. Elle passait ses journées à me chercher, à vouloir ma compagnie…à tel point que je trichais pour sortir du centre de vacances incognito http://www.grisy.net/article-12462012.html. Elle me croyait faire la grasse matinée alors que j’étais déjà en vadrouille sur le port ou à la mer. Elle entrait par un côté, je sortais par l’autre ! mais le midi, elle s’installait forcément à ma table. Et puis elle finit par trouver l’astuce. le bar était à mi chemin entre les 2 sorties et c’est là qu’elle m’attendait pendant des heures. Je me rendis donc à l’évidence et décidais de m’occuper d’elle. Elle s’accrochait à moi alors que je m’en fichais. Rentrées à Paris, elle me contacta vite et nous commencâmes à organiser quelques sorties. Nous n’avons pas du tout les mêmes objectifs de loisirs mais comme je ne refuse jamais de m’éduquer, je la laissais faire ses choix. Elle me traîna dans des galeries d’artistes et principalement dans un cercle d’artistes. Je n’ai jamais aimé cette ambiance. Cela ressemblait à une maison de passe. Tous les paumés – très riches souvent – mais seuls et c’est évident vues les mentalités, se retrouvaient là sous prétexte d’avancées intello-bidons (à mon avis) mais chics, snobinardes….complètement connes quoi ! Il y avait même des conférences et des spectacles. De nombreuses personnalités que je ne nommerais pas venaient s’y montrer…parader ! Et ces gens, sentant que j’étais différente, sautaient sur l’occasion pour tenter de se caser. J’aurais pu me faire entretenir à vie si j’avais accepté d’écarter les cuisses………..quel dégoût ! Je détestais ce monde superficiel. Anne s’y plaisait et rencontra un pervers pour lequel elle tenta de se suicider 1 an plus tard. Aujourd’hui, elle continue à se faire sauter par ce débile d’architecte à ses heures, écrivain à d’autres heures….toujours inspiré par le pinard ou la drogue. Anne, comme tous les malades mentaux, aime s’entourer de plus malades qu’elle. C’est son univers et je dépareillais mais elle avait certainement trouvé en moi une forme de se soigner…j’étais son médicament. Elle me faisait rire par ses réactions et je m’amusais malgré ce monde qui me pesait. Par exemple, lorsqu’un jour en Bretagne, elle se fit contrôler à vélo par la police….elle prit la fuite ! pourtant elle n’avait rien à se reprocher. C’était un simple contrôle de routine. Elle pédala à qui mieux mieux et força la police à faire une course poursuite ! Se sentant coincée, elle abandonna le vélo et courut se cacher dans les rochers. La police, du coup croyant avoir affaire à un brigand de grands chemins, la traqua et comble du risible….Anne les entraîna dans des flaques de goudron car c’était juste après la fameuse marée noire de 1999 http://www.ouest-france.fr/dossiershtm/naufrage-erika/ (un pétrolier s’était échoué près des côtes) . Noire la police…Anne aussi. Elle se fit prendre et refusa de montrer ses papiers. Les flics ayant alors compris qu’elle n’est pas très normale, la laissèrent partir après avoir contacté sa mère. Et Anne, de retour à Paris, des semaines plus tard, vivait toujours traquée…dans la crainte que la police l’ait suivie jusque là. Elle ne vivait plus et je riais, je riais de ce burlesque ! Voilà en grande partie pourquoi je l’ai supportée tout ce temps. Je la trouvais drôle. Anne c’était aussi le whisky coca à 9h du matin, le chômage et son psy qu’elle consultait 2 à 3 fois par semaine. Elle était incapable de s’insérer dans le monde du travail suite à un licenciement qu’elle a très mal supporté. Elle a un haut niveau d’étude (maîtrise en arts plastiques) mais son comportement lui fait du tort. Elle s’est faite virer de l’éducation nationale (entre nous, c’est balaise de se faire virer de cette institution que même des montagnes ne peuvent faire bouger) car elle a été jugée inapte à s’occuper d’une classe et heureusement car il s’agit d’enfants et elle aurait fait des dégâts. Mais à cet instant, la terre entière lui est tombée sur la tête car elle ne se voyait pas telle qu’elle est. Sa mère a beaucoup de responsabilité dans ce déséquilibre. Elle privilégie l’instruction au dépend de toute forme d’art de vivre : il n’y a pas de place pour les sentiments ou les loisirs…la science infuse qui détruit les neurones. A trop vouloir paraître…on disparaît ! le néant : c’est exactement ce qui occupe toute la place du cerveau d’Anne. Je n’ai pas dit le vide mais le néant : plus de repère, plus d’identité, plus d’ambition malgré un espace culture omniprésent. Les parents de Anne sont divorcés. Elle revoit son père après des années d’ignorance et lui en veut beaucoup. Elle a honte de lui car il n’est pas en costume cravate et préfère s’amuser. Elle le renie comme il l’a reniée, le costume cravate n’étant qu’un prétexte (il faut bien justifier par du concret lorsque nous sommes incapables d’accepter l’abstrait, l’impalpable…..ce qui touche les émotions)……..c’est certainement une forme de vengeance. Anne c’est aussi sa voiture qu’elle a vendue lorsqu’elle s’est retrouvée sans emploi. Ce n’est pas un mal car elle était un vrai danger public ! Infichue de se garer sans enfoncer un poteau, une porte……… Roulant au rythme de sa folie : avec des pointes de vitesse incontrôlées. Je me souviens d’une réflexion de son fils Antoine alors qu’il n’avait que 6 ans : « maman, arrêtes ! tu veux nous tuer ! » Cela m’avait profondément affectée. Comme chez tous les suicidaires http://www.grisy.net/article-6607980.html, les enfants sont écartés. Seule la folie prend de l’importance et ils se complaisent dans un monde parallèle égoïste. Plus rien ne compte hormis leur égo. Je pense qu’il faut leur faire retrouver leur identité pour les ramener dans notre monde : sur cette terre où nous vivons. Ces malades ne vivent pas : ils survivent sans le savoir. Seul le corps est dans le présent car ils n’ont pas le choix : ils sont là malgré eux. Anne élève seule son fils. Elle a forcé son compagnon d’alors en se faisant mettre enceinte. Elle avait tout calculé et croyait connement qu’il l’aurait épousée. On ne force pas les sentiments. Non seulement il l’a abandonnée mais s’est marié le mois suivant pour bien lui montrer qu’elle avait été ignoble. Je donne raison à ce mec : elle avait triché sur le principe même de la vie. Anne c’est un gros manque affectif…………Anne c’est la dérive………..Anne c’est une histoire triste qui finira mal. Elle m’a donc téléphoné pour rompre avec moi car j’ai eu le malheur de lui dire que je n’aimais pas la couleur de sa fameuse voiture qu’elle avait revendue depuis 2 ans et demi ! Encore un prétexte concret pour masquer une volonté abstraite de changer de médicament http://www.grisy.net/article-4954657.html car je ne jouais pas son jeu. Je ne la laissais pas s’enfoncer plus dans sa folie et cela la dérangeait. Elle ne voulait pas affronter la réalité et forcément, je devais disparaître. Tant pis pour elle : je l'ai laissée dans son monde d’où elle ne sortira jamais car elle s’y plait mais j’ai de la peine car je sais qu’elle va être bouffée par la société telle qu’elle est et je n’y peux rien. Je m’attends à apprendre un jour qu’elle est internée en psychiatrie ou alors qu’on lui a fait la peau quelque part au fin fond d’un métro parisien. 

    « De l'eau ! de l'eau ..........Le paradis ... »

  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Septembre 2007 à 12:00
    Encore une rencontre plutôt collante, décidément elles croient que tu es une éponge insaturable, heureusement que tu sais te protéger de toutes ces vampires. Oui elles sont à plaindre, elles ne vivent pas dans le monde "normal", elles recherchent une reconnaissance quelque part, ce n'est pas dans les paillettes qu'elle brillera malheureusement pour elle. Bon dimanche bisous
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