Je crois qu'il n'y a plus personne dans Paris.

Ils sont tous là, autour de moi, cul à cul (encore une histoire de cul !) vers Fontainebleau http://www.musee-chateau-fontainebleau.fr/ . Il est vrai que c'est une région d'artistes mais pour le coup..... bonjour le tableau !
Mes bagages manquent d'air dans le coffre, les gazs polluent..... ma coche tousse. Elle n'aime pas trop le collé/serré. Elle me ressemble : sauvage et aimant la fiesta.
Je m'étire, je mets la musique à fond, je grignotte, je passe le temps. L'oisiveté étant mère de bien des vices, mes yeux se ferment.
C'est l'heure de la sieste et je ne peux dormir que d'un oeil, des fois que la situation se débloque. C'est étrange d'ailleurs : je n'ai jamais compris comment fonctionne un embouteillage. On est coincés de chez coincés pendant des kilomètres et puis soudain, la magie apparaît et ça roule, ça roule, ça roule ! On ne peut plus se les rouler, téléphoner au volant, dormir.........
Et puis, vas savoir pourquoi, le mec devant met ses warling. - Stop -. On n'avance plus.
Passé Fontainebleau et Barbizon http://www.barbizon-tourisme.com/ , la cité des poètes et des peintres, "Finger in the nose"...... Je peux me permettre le 90 au compteur..... Ben voui ! Ma Ford ne va pas au delà, mais je suis contente. 
Le paysage défile à droite, à gauche. Je suis dans une pellicule de film.
On avance, on avance, on avance. Je me branche sur 107.7, la radio des autoroutes. "50 km de bouchons à partir d'Auxerre http://www.ot-auxerre.fr/ , dûs au trafic intense en cette veille de Noël". Oh la la, la la ! Je ne suis pas prête d'arriver ! De Grisy http://fr.wikipedia.org/wiki/Grisy-les-Pl%C3%A2tres à Voiron http://www.ville-voiron.fr/ , il y a tout juste pile poil, 600 km et j'ai déjà mis deux heures pour en faire 87 !
Je commence à m'énerver et je repense à ce sale type qui m'a blousée alors que je faisais le plein chez BP  http://fr.wikipedia.org/wiki/BP.
Consciencieuse, je décide de vérifier la pression des pneus avant de prendre la tangente. J'attends patiemment que le vieux à la peugeot 206 comprenne le fonctionnement de l'appareil et analyse le tableau des équivalences. D'ailleurs, il se paye ma tête , le vieux ! Il fait durer le plaisir, fait mine de ne pas savoir brancher le tuyau à la valve, et me regarde avec un sourire en coin. Bon ! Ce n'est pas grâve ! Les vieux, on sait ce que c'est, et puis on passera par là ....... Du moins, je l'espère. Peut être que je m'amuserais à provoquer les jeunes, moi aussi. Après tout, lorsqu'on n'a plus rien à espérer de la vie, autant se faire plaisir.
Bon, ça y est, il a fini de me tourmenter. Il met bien 180 secondes à insérer la clef pour démarrer sa voiture à crédit, me re sourie en coin et emmanche une marche arrière.
M'étant mise sur le côté afin de ne pas gêner, j'emmanche également une manoeuvre pour pouvoir accéder au tuyau. Et voilà pas qu'un imbécile, il n'y a pas d'autre mot, fonce droit devant et me pique la place ! Il avait zieuté le petit manège et appuya sur le turbo, illico.
La rage m'envahit. J'ai fait crisser les pneus et suis repartie sans avoir pu vérifier l'état de mes caoutchoucs. J'ai bien dû faire une quarantaine de km, sous pression. J'ai haï ce beauf. Je suis certaine que c'est le même qui colle au train, croyant faire avancer plus vite, et qui fait des queus de poissons, histoire de prouver qu'il a raison. Ce genre de type est un danger public. Ce sont des hommes à abattre.
Et ils sont nombreux, comme ça, sans foi ni loi, sans respect, sans regrets........ De vrais cons, en somme.
Et bien, maintenant, je les cotoye sur l'A6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Autoroute_fran%C3%A7aise_A6 et je fonce droit sur les 50 km de bouchons qui m'attendent entre Auxerre et Avallon http://www.avallonnais-tourisme.com/.
A Avallon, j'ai ravalé ma peine.
Attends, attends, ce n'est pas fini ! Sortie des bouchons d'Avallon, nous roulons, bien grand bonheur fasse à ma vieille Ford qui donne déjà des signes de fatigue, à environ une moyenne de 30km/h jusque Chalons http://www.chalon-sur-saone.net/ , ou Oh ! comble de liesse........ Le brouillard s'abat sur la voie, me laissant sans voix. Sur ma foi, je n'y vois rien ! Et il givre, ce nuage qui enveloppe l'atmosphère ! "Et bien ! me dis je, je ne suis pas dans le caca !". Il me reste 250 km à parcourir. Je me rebranche sur 107.7, cette chère providence qui nous tient au courant, en direct live, des tracas.
"Brouillard givrant sur la bourgogne, l'isère, l'alsace....". L'isère http://fr.wikipedia.org/wiki/Is%C3%A8re_(d%C3%A9partement) ? Ah misère ! Mais c'est là que je me rends !
Et voilà. J'ai enfourné ces 250 derniers km........ mètres, je ne sais pas mais kg, c'est sûr car mes muscles des cuisses s'enkilosaient à force de jouer des freins et embrayage. Il y en avait des kg ! Kilos d'épaisses barrières blanches où l'on ne perçoit que chi à travers les gouttelettes rassemblées. L'union fait la force : elles formaient un bloc, juste à la hauteur d'Epoisses http://www.epoisses.com/ . Quelle poisse !
Mais tout est bien qui finit bien, selon l'adage. Après 50 mille pauses dans les aires de repos, une palenquée de potages à la machine magique qui vous sert la cuiller et les croutons avec, j'ai enfin atteint l'objectif : passer les fêtes en famille chez mon fils et avec ma petite fille.
Il n'est que deux heures du mat. Je suis fourbue mais repue de cette joie d'être rendue.

Je vous souhaite, à tous, de très joyeuses fêtes de fin d'année et un majestueux Noël !