• Il n’est guère de mot dont l’origine soit plus simple et plus incontestable ; il n’en est guère aussi auquel on ait prêté des étymologies plus tourmentées...

    Nicot le fait venir de arcere, dans le sens de persécuter, sens que ce verbe n’a jamais eu, ni dans l’antiquité, ni dans le Moyen Age ; Ménage le dérive de arcellare, inconnu à Du Cange et à tout le monde : c’est un mot forgé, comme Ménage en improvise dès qu’il est embarrassé.

    Borel, qui va toujours chercher midi à quatorze heures , a recours au grec sarazéin, plaisanter, qui n’est pas du grec, mais un barbarisme estropié sans doute de sardazéin, qui signifie rire sardoniquement, rire d’un rire forcé. Périon, bénédictin mort en 1559, invoquehercazéin, calomnier, que vous chercheriez en vain dans l’excellent dictionnaire d’Alexandre, et qui, d’après sa racine hercos, ne pourrait signifier que mettre en prison ; c’est un peu plus que harceler.

    Le désespoir de cette étymologie en a porté quelques-uns jusqu’au latin ira, et même jusqu’au français haïr. Ces derniers méritent vraiment qu’on les plaigne : ils devaient être bien las d’avoir battu les lexiques grecs, latins et barbares pour se replier sur le Dictionnaire français ! Quelle extrémité ! Et ils étaient dans le vrai sans s’en douter : la racine de harcelerest dans le Dictionnaire français, non pas à la vérité dans celui de l’Académie, mais dans le vocabulaire du vieux français, de ce français qui subsiste encore par lambeaux au fond de certaines provinces et dans le langage du peuple.

    Harceler vient tout simplement de harcelle. Mais qu’est-ce que harcelle ? C’est une baguette d’osier, par extension toute baguette pliante et souple dont on peut agacer, taquiner, provoquer quelqu’un sans lui faire du mal, en un mot le harceler. Lorsque, par suite de la querelle de Renaud de Montauban avec Charlemagne, les quatre fils Aymon se virent contraints de fuir leur château de Dordonne et de se cacher au fond des Ardennes, ils n’avaient, comme vous savez, d’autre monture pour eux quatre que le bon cheval Bayard. Tout l’univers les a vus montés sur Bayard, sortant des magasins de Pellerin, à Épinal, ou de Deckherr, à Montbéliard ; mais ce qu’on ne sait pas généralement, c’est qu’ils étaient si pauvres, si pauvres, qu’ils avaient été réduits à se faire des étriers de baguettes coupées dans la forêt :

    Tout entour Bayart furent li chevalier vaillant :
    Des harceles du bois vont les estriers faisant,
    Puis sont montés dessus ; Renaut estoit devant.
    Amis, ne veistes gens de si pauvre semblant !

    L’auteur inconnu de la version en prose des Quatre fils Aymon, faite au XVe siècle, dont l’abrégé court encore les foires de village, a gâté ce détail de la composition primitive ; il donne quatre chevaux, un pour chaque frère.

    « Le supliant a mal prins certaines gaulles et harcelles que l’on nomme osier » (Lettres de rémission de 1448). « Laquelle femme s’aproucha près et frapa le supliant » par le visaige d’une waulette (gaulette) ou herchelle » (Autres lettres de 1451).

    Mais d’où vient harcelle ? Nous pourrions renvoyer au bas latin harcia donné par Du Cange, mais c’est, au contraire, le latin harcia qui a été moulé sur le français harcelleharchelle ouherchelle. Il semble que harchel est le même mot que archal : il y a certainement une analogie frappante entre une tige d’osier et un fil d’archal. L’osier peut, en bien des cas, suppléer au fil de laiton, sans compter la couleur jaune qui leur est commune. On a sans doute été conduit à nommer une baguette d’osier une archal, ou bien une harchelle, par le même trope qui nous fait dire une feuille de zinc ou de carton ; une glace pour un miroir ; une langue pour l’idiome d’un peuple. C’est une catachrèse.

    Archal est une forme altérée, pour orchal, et orchal est le latin aurichalcum, cuivre d’or, c’est-à-dire jauni par un mélange. Le vocabulaire de Guillaume Briton, mort en 1356, dit : « AURICALCUM, archaus. » Ici nous touchons au grec.

     

    Source : http://bit.ly/1vuUPcN

     


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  • S'enfuir rapidement.

    [ ORIGINE ]
    Voilà une expression ancienne, autrefois familière mais pratiquement plus utilisée de nos jours.
    Tirer a ici le sens de 'aller vers, s'en aller', toujours utilisé en argot comme dans "se tirer (ailleurs)".

    Les grègues, étaient au XVIe et XVIIe siècles des hauts-de-chausses ou culottes dites "à la grecque".
    Ce nom vient du provençal "grega" qui signifiait "grecque".

    Celui qui "tirait ses grègues" au sens propre, les relevait. Au sens figuré, il les retroussait pour pouvoir courir plus vite.

    Et bien entendu, c'est encore notre ami Jean de la Fontaine qui utilise cette expression dans sa fable "Le coq et le renard"

     


    Le maître du web d'expressio.fr
    http://www.expressio.fr

     

     Tirer ses grègues

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  • D'après « Mémoires, souvenirs et anecdotes sur la Révolution de 1789, le Directoire, le Consulat, l'Empire, etc. » (Tome 3) paru en 1837

     

    Au commencement de la Restauration, Louis XVIII visitait, dans ses promenades, les villages des environs de Paris.

     

    Le maire d'un des plus jolis hameaux de la vallée de Montmorency, regrettant beaucoup de n'avoir pas encore vu le roi, et attribuant cette contrariété à la position topographique de son endroit, situé sur un des points les plus élevés de la vallée, prit le parti d'écrire à Louis XVIII pour le supplier de ne pas priver de sa présence ses fidèles sujets.

     

    Louis XVIII

     

    Voici la lettre textuellement copiée sur l'original :

     

    « Sire,

     

    « Nous savons que Votre Majesté procure souvent » aux populations qui avoisinent la capitale le bonheur de la voir. Notre petite commune est tout au plus à quatre lieues de Paris, et cependant nous n'avons pas encore pu contempler les traits chéris du meilleur des rois.

     

    « On a peut-être dit à Votre Majesté qu'il est difficile d'arriver chez nous ? On vous trompe, Sire : les ânes montent avec la plus grande facilité. D'après cela, nous espérons vous voir bientôt, et, dans cette attente, j'ai l'honneur d'être, etc. »

     

    Louis XVIII rit aux éclats en lisant cette lettre. Il voulut voir l'excellent maire qui l'avait écrite. Il ne tarda pas à combler ses vœux, et gravit, sans le secours des ânes, la montagne à pic, habitée par des sujets fidèles et par un administrateur plus dévoué que spirituel.

     

    Source http://www.france-pittoresque.org/2014/06/lettre-comique-adressee-a-louis-xviii.html

     


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  • Bonne à rien, empotée, à l'esprit lent et toujours indécise

    "Qu'elle est faite en gnogne, celle-là !"

     

    Extrait du livre "Le parler de Thiers et de sa région"

    http://livre.fnac.com/a1629778/Boithias-Le-parler-de-Thiers-et-de-sa-region

    Une Gnogne

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  • Pas présente pour cause d'absence de connexion avec internet !!!

    Mais je ne vous oublie pas !!!

     

    Merci pour vos visites


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