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  • ........ Il ne faut pas juger la robe.....

     

    J'ai vu un corbeau aux ailes blanches,

    Signe de pureté

    Dans cet animal si mal léché.

     

    Le noir, c'est bien connu,

    Est de mauvais augure.

    Mon corbeau avait de la mouette, les allures.

     

    Il survolait la plaine,

    Ce grand large non salé.

    Il déployait ses ailes, tel un échassier.

     

    Il ne chassait pas, non, il tournoyait,

    Se prenant pour un oiseau,

    Planant et c'était beau.

     

    Ce volatile ne mérite pas

    Sa réputation, mon amiral !

    Le noir lui va si bien.

     

    Fuyons le qu'en dira t-on

    Puisque dans sa peau, il y a du bon.


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    Quand on sort de sa coquille, c'est parfois pour faire l'oeuf.


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  • tortue Tu m’effrayais comme une chouette dont, d’ailleurs, tu en avais les traits. Bon nombre te fuyait à cause de tes yeux globuleux et pourtant, j’ai cru apercevoir parfois des prémices de larmes derrière tes lunettes à double foyer. Tu impressionnais par ta froideur mais je sais qu’au fond de toi, brûlait une douce source de chaleur. Il n’y avait qu’à regarder comme la tortue se plaisait bien dans ton jardin, comme les poissons rouges semblaient danser dans le bassin et comme Marie Jeanne te resta fidèle de si longues années, embaumant ta riche maison par sa recette secrète du cassoulet mijoté au four, trois jours et trois nuits durant lesquels elle retournait délicatement les haricots dans la graisse d’oie.

    J’étais jeune et tu m’intriguais. Je me délectais cependant à converser avec la tortue qui m’enseignait toutes les us et coutumes de ton royaume. Ghislaine, à travers ses études d’ethnologie, s’était rapprochée de toi et me narrait tes qualités. Tu paraissais avoir au moins cent cinquante ans mais, fichtre ! Tu n’étais pas éternelle et tu t’en es allée. J’ai toujours devant mes yeux, ta silhouette dans la pénombre, qui se découpait sur des vitraux, à contre jour.

    J’imagine ton enterrement, à Castelnaudary. Oh ! Il devait y avoir beaucoup de monde dans la petite église et jusque sur le parvis. Toute la ville te connaissait, toute la ville nous connaissait. Nous, oui nous : cette grande famille embourgeoisée qui préservait sa renommée, coûte que coûte. Je les imagine bien toutes ces poignées de mains compatissantes et ces ragots au coin de la rue « décidément, ils n’ont pas de chance ! Cette femme qui avait déjà perdu sa fille d’un cancer généralisé, et puis l’accident de Nano, puis de sa femme. Les pauvres petites, peuchère, il vaut mieux parfois ne pas être fortuné…. » Mais qu’à cela ne tienne, nous gardions toujours la tête haute. Notre dignité avait toujours raison de nos malheurs. Tonton Stéphen, le curé, a certainement dû faire son sermon tandis que des perles de chagrin s’échappaient discrètement sous les voiles noirs de ces dames, qui, sans ôter leurs longs gants de soie, esquissaient un léger mouvement pour saisir leur mouchoir brodé avec leurs initiales.

    L’admiration pour notre ecclésiastique familial semblait envoûter la bourgade, qui suivait le corbillard jusqu’au cimetière, déambulant parmi les ruelles. Notre caveau est bien évidemment situé dans l’allée principale ; nous méritons bien les champs Elysées pour notre dernière demeure. Un silence profond s’installe, notre sépulture est quasi au complet. Chez nous, les tombes se multiplient à une vitesse affolante – Respect.

    Une prédication à nouveau, un signe de croix, on range la boîte dans le placard, on la cache par une belle plaque de marbre, des fleurs et des couronnes à foison, sans oublier l’effigie du Christ. Chacun prie ou fait semblant, un fou rire s’échappe parfois mais c’est nerveux, puis le cortège se disperse. Les vrais amis font le détour pour venir signer le cahier de condoléances posé sur un pupitre à l’entrée de la maison, témoigner de leur sympathie.

    Tout ceci est bien éprouvant, il est temps de se mettre à table, de festoyer en ton honneur, chère tante Angèle. Marie Jeanne nous a préparé ton plat préféré.

    La vie a repris son cours. Ton fauteuil près de la fenêtre, est bien vide. Marie Jeanne continue d’entretenir ta demeure et bien peu te pleurent à présent. Seule ton ombre en contre jour persiste. As-tu seulement quelques visites de temps à autre ? Je suppose que maintenant que Ghislaine t’a rejointe, vous devez en passer des heures et des heures à rendre gloire à la tortue ou encore aux poissons rouges, à philosopher sur la légèreté de notre bas monde.

     


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